Une parcelle de Vin de Liège menacée d’excavation

Filiale du groupe Heidelberg Cement, la Cimenterie CBR Lixhe est leader du marché belge du ciment. Pour développer ses activités à Eben-Emael jusqu’en 2046, la société souhaite étendre la zone d’extraction de sa carrière de Romont de 107 hectares.

Pour ce faire, elle a demandé à la Région wallonne en août dernier une modification du plan de secteur permettant d’affecter une zone agricole en zone d’extraction.

Si nombre de riverains semblent opposés à ce projet, l’un des perdants potentiels de l’opération serait la coopérative Vin de Liège qui a planté 3,33ha de vignes dans la zone concernée, les seules dont elle dispose pour les vins rouges.

« Avec son sous-sol calcaire identique à celui du Val de Loire ou de la Champagne (tuffeau), son orientation parfaite (sud-est) et son climat particulièrement plus chaud que celui du reste de la Belgique, cette parcelle constitue un terroir d’exception pour Vin de Liège, explique l’équipe de la coopérative. Pour cette raison, cette parcelle a été plantée uniquement en cépages rouges (Cabernet Cortis et Pinotin).

Ce type de parcelle, de par ses particularités pédologiques, demande de longues années avant d’obtenir une production suffisante. Il a fallu attendre cinq années après la plantation pour que les vignes commencent leur production et une dizaine d’années avant que la production atteigne une quantité “normale”.

Nous priver de ce terrain mettrait gravement en péril notre exploitation, même si nous étions indemnisés dans le cadre de l’expropriation, car nous n’aurions pas la possibilité de retrouver des terrains équivalents. »

« Cette parcelle a été plantée en 2012, explique Alec Bol, administrateur-délégué de VL, et nous pensions être à l’abri sur des terres agricoles sans compter que nous sommes vraiment sur le bord de l’extension de la carrière.

Cela n’a pas beaucoup de sens, car notre projet apporte une véritable valeur ajoutée dans cette région de Basse Meuse et surtout de l’emploi. D’autres espaces sont possibles et pourquoi ne pas agrandir vers la Flandre ?

Ceci dit, le Gouvernement wallon ainsi que toutes les personnes rencontrées dans ce dossier sont tous attentifs, tout le monde comprend notre problème, nous gardons espoir. »