Tout au long de l’été, partez à la (re)découverte des vignobles de Wallonie.
Je-Ve-Sam jusqu’au 20 juillet :
Ruffus en Terrasse
Tous les jeudis, vendredis et samedis jusqu’au 20 juillet, c’est la saison de la Terrasse chez Ruffus, à Haulchin. Au menu : coupe de bulles, mais aussi tapas (hamburgers, planches mixtes, pitas de Pappoùs,…). Accès à partir de 18 ans seulement. Entrée gratuite. Infos : page Facebook, Ruffus en Terrasse.
Jeudis 11, 18 et 25 juillet :
afterwork sur la Terrasse W à Saintes
Ouverture sans réservation de 18 à 23h de la Terrasse W à Saintes pour boire l’apéro en mode décontracté! Pour les membres du domaine, il est possible de réserver une table ou un mange-debout. Voir domaine-w.be.
26-29 juillet : Foire de Libramont
Venez découvrir les nouveaux vignerons wallons à la Foire agricole de Libramont du 26 au 29 juillet de 9h à 18h30 chaque jour. Le stand de l’AVW est installé sur la mezzanine du Hall 01, au bout du sentier des Saveurs. Infos : libramont.be
3 août : visite-dégustation
chez Oze le Vignoble à Floreffe
Les visites sont proposées ce 3 août en après-midi, mais aussi sur demande pour des groupes de 8 à 12 personnes. Différentes thématiques peuvent être abordées telles que : initiation à la dégustation, le monde des vins effervescents, les vins en biodynamie, les vins blancs surprenants…
François Van Pacht termine la construction de la Tiny-Oze qui devrait être inaugurée en septembre. A suivre. Infos : www.ozelevignoble.be
En juillet :
sortie des “Bulles d’Ere”
Deux nouveaux vins effervescents pour le domaine de Longuesault : un rosé à base de Rondo et un blanc à base de Johanniter : ils ont été élaborés avec une macération pelliculaire courte qui permet d’obtenir une couleur séduisante ainsi que des arômes fruités. La refermentation en bouteille avec élevage sur lattes de 12 mois permet en outre d’obtenir une belle et fine effervescence.
Les performances se donnent, au cœur des vignes, sur une scène extérieure si le soleil est présent, ou à l’intérieur – par exemple au milieu de la cuverie du domaine si la météo est capricieuse. Les convives pourront visiter gratuitement les domaines avant les spectacles.
Les dates de juin étant passées, il vous reste deux jours fin août pour découvrir le nouveau spectacle sur le vin belge d’Eric Boschman : au Domaine du Chapitre le 24/8, suivi d’un concert de Coralien et d’Alec Mansion, ou chez Ruffus le 25/8, suivi d’un concert de Kreshen et… d’Alec Mansion. C’est l’amour, mour, mour…
1er septembre : violoncelle
et vins du Château Bon Baron
Tous deux Namurois, le violoncelliste Pierre Fontenelle et la vigneronne Jeanette van der Steen, propriétaire du Château Bon Baron, s’associent pour vous faire vivre une expérience musicale inédite. Vous dégusterez en effet sept vins du vignoble « Bon Baron » sélectionnés pour s’accorder aux sept pièces interprétées par Pierre Fontenelle (professeur de violoncelle à l’IMEP, Namurois de l’année en 2020 et lauréat de nombreux prix internationaux).
Durant deux heures, le gustatif rencontrera l’auditif avec cette parfaite harmonie entre vin et musiques classique, folk et contemporaine. Ce concert se tiendra au cœur du domaine de Terra Nova, au Hangar aux affûts le dimanche 1/9 à 11h. Réservation obligatoire, en ligne sur www.citadelle.namur.be , prix 40€/personne, interdit aux moins de 18 ans. Départ du Centre du Visiteur Terra Nova.
7 septembre : Jazz au Vignoble 2024
Pour la 24e édition de sa soirée « Jazz au vignoble », la Confrérie du Vignoble de l’Abbaye de Villers en Brabant a choisi de vous faire voyager en Amérique latine et vous accueille le samedi 7 septembre dès 18h pour un apéro dans le vignoble avant de passer dans le Moulin de l’Abbaye pour un repas sur les notes de « Salsaddict », latin jazz band composé de Michel Mainil (saxophone), Pierre Malempré (trompette), Vincent Romain (guitare), Patrick Wanter (drums et percussion) et de Marcela Bohorquez, chanteuse tout droit venue de Colombie. Nombre de places strictement limité à 150 personnes, ne tardez donc pas à vous inscrire ! PAF : 45€ pour la soirée. Inscriptions: www.villers-la-vigne.be/jazz-2024/
Viticulture agroécologique : Comment peut-elle soutenir le développement de la culture du vin chez nous ?
avec Vanessa Vaexelaire, Anouck Stalport et Alain Peters
Depuis quelques jours, à Saintes, les vendanges battent leur plein au Domaine W, un domaine viticole qui produit son fameux « Brut de Brabant. Lundi 30 septembre 2024, à l’invitation du fondateur du domaine, Dimitri Vander Heyden, des partenaires gastronomiques sont venus rejoindre et aider les nombreux membres qui vendangent habituellement. Trois grands noms du restaurant « Comme chez Soi » ont ainsi pu apprécier l’expérience.
Près de 30 vins de Wallonie récoltent des médailles (voir pdf avec résultats complets ci-dessous):
OR pour Chant d’Eole, Domaine de Bellefontaine, Domaine W, Ruffus (Vignoble des Agaises), Tour de Tilice, Vin de Liège…
Argent pour Château de Fumal, Coteaux des Avelines, Domaine Degavre, domaine W, Ruffus, Vignoble des 3 Rois, Vin de Liège…
Bronze pour Château de l’Aguesse, Domaine de Bellefontaine, Domaine du Blanc Caillou, Domaine de Mehaignoul, Ruffus, Tour de Tilice, Vin de Liège
A propos du Concours du Meilleur Vin Belge 2024:
Le « Concours du Meilleur Vin Belge 2024 » est un succès avec un nouveau record de 272 vins issus de 77 domaines.
Depuis 2011, le concours est accueilli par la célèbre école hôtelière de Bruges « Ter Groene Poorte » et cette année encore, le mercredi 18 septembre 2024, soixante-quatre sommeliers et experts en vin étaient présents pour déguster et juger les vins.
LE CONCOURS
L’Association des sommeliers flamands organise le concours depuis 2005. Cette année, il s’agissait de la 20e édition. Au total, le concours est devenu une référence dans le secteur viticole belge.
Des dégustateurs professionnels et une stricte discrétion garantissent l’objectivité et la qualité du concours. Le soutien professionnel de la direction, du corps enseignant et des étudiants de l’école hôtelière assure une organisation sans faille.
La « Direction générale du contrôle et de la médiation du Service public fédéral Economie, PME, Classes moyennes et Energie » veille à l’objectivité et à la bonne organisation.
LES RÉSULTATS
Dans ce concours, un maximum de 30 % des vins inscrits reçoivent une médaille.
Lors de la 20ème édition de 2024, 83 vins sont récompensés, respectivement, par 28 médailles de bronze, 28 médailles d’argent et 27 médailles d’or.
Le millésime 2024 s’annonce complexe pour les vins wallons en raison de conditions climatiques difficiles. Nos vignobles ont été affectés tout au long de l’année par divers épisodes climatiques. Par le gel et la grêle, mais surtout par les pluies intenses de ces dernières semaines et le mildiou qui les accompagne. La situation n’est toutefois pas identique partout…
Au Domaine du Chant d’Eole, Hubert Ewbank accuse le coup et prévoit, un peu comme en 2017 ou 2021 environ un tiers de rendement en moins provoqué par la coulure (la fleur n’a pas été fécondée et ne donne pas de fruit) et au millerandage (la fleur a été fécondée mais le raisin est atrophié).
« Nous n’avons été que très partiellement touchés par le gel (essentiellement dans les jeunes plantes), car nous avons des tours antigel et des chaudières qui permettent de protéger nos plantations. Et nous avons souvent 1,5 à 2 degrés de différence par rapport à la plupart des vignobles belges. La floraison a été très compliquée, car nous avons eu beaucoup de pluies fin mai et en juin. Cela donne de moins belles grappes que d’habitude, plutôt petites, mais elles devraient donner des jus bien concentrés. Il faudra voir les conditions des dernières semaines.
Pour nous, c’est embêtant, car la demande de bouteilles est de plus en plus grande. Celles qui seront produites cette année ne sortiront qu’en octobre-novembre 2026, cela va être compliqué encore pendant deux ou trois ans. Nous avons de plus en plus d’événements, près de 150.000 visiteurs par an, le monde de la gastronomie internationale commence à nous contacter régulièrement aussi, alors je comptais sur cette vendange, mais … soyons patients, c’est un projet extraordinaire, on prend ce que la Nature nous donne. »
Chez son voisin direct, au Vignoble des Agaises, Arnaud Leroy estime que Ruffus « devrait tourner à 50% en moins qu’une année classique. Le plus gros des dégâts provient de la fameuse gelée printanière où les parcelles non protégées par les tours ont été brûlées. Nous avons également enregistré le plus important phénomène de coulure jamais connu au vignoble en plus de 20 ans. Par contre, le raisin est sain (grâce à nos traitements et au vent) et les vendanges devraient commencer la troisième semaine de septembre. »
A Feluy, au vignoble des Rivages, Thomas Cordier déclare qu’il a eu de gros dégâts de gel au printemps, mais que les bourgeons secondaires étaient fructifères sur ses variétés résistantes. « Le Johanniter est le seul touché par le mildiou (± 10% des grappes), avec un peu de coulure également. Le Cabernet Cortis est magnifique, sans mildiou et avec des grappes énormes. Le Souvignier gris est magnifique aussi mais les grappes peu nombreuses. La plus grosse différence par rapport à une année “normale”, c’est le retard dans la maturité d’au moins trois semaines, voire quatre. Mais en additionnant les problèmes, je m’attends quand même à une vendange réduite de moitié. Croisons les doigts pour que les étourneaux ne viennent pas ruiner ce qui reste, comme en 2021, car je n’imagine pas la récolte avant début octobre. »
A Ostiches, Adrien Degavre pointe quant à lui « ce fameux orage du 9 juillet qui, en dix minutes, (lui) a fait perdre 30% du rendement de l’année. En dehors de cela, l’année fut généralement très pluvieuse et humide, avec un peu de coulure au mois de juin pendant la floraison – ce qui a amené également beaucoup de millerandage, en plus des dégâts de grêle. Aujourd’hui, le mildiou est certes présent, mais uniquement sur feuilles, pas tellement sur grappes, cela fut maitrisé sans trop de problème. »
Direction BW
Quittons le Hainaut pour remonter dans le Brabant wallon, chez Arnaud Duchene dans le vignoble Coteaux des Avelines. Celui-ci dresse un bilan en demi-teintes. « La belle météo des dernières semaines a un peu accéléré la maturité des raisins qui était très en retard cette année. Ce ne sera d’office pas un millésime quantitatif, car nous avons subi successivement beaucoup de pertes, premièrement via le gel, et ensuite lors de la floraison.
Mais les raisins rescapés sont beaux et sont prometteurs (25 à 50% d’une année normale, selon les cépages. Selon les maturités finales, nous déciderons de la répartition des vins effervescents et tranquilles. Les vendanges devraient démarrer fin septembre ou début octobre, selon la météo des prochaines semaines. Et quelle que soit la quantité récoltée, les vendanges s’annoncent festives! »
Au Domaine W, le verdict est sévère : la vendange ne représentera que 50% d’une vendange normale et se fera fin septembre.
Enfin, au vignobleBois des Dames à La Hulpe, nous communique Xavier Ide : « Pour nous, c’est rien de rien, pas un raisin… »
Avis de recrutement : celles et ceux qui souhaiteraient couper quelques grappes peuvent poser leur candidature au Domaine de Glabais à Genappe. « Celles-ci auront probablement lieu durant le mois d’octobre (plutôt les week-ends), déclare Anne Geldhof, selon l’évolution de la maturité des raisins. » Envoyez vos coordonnées via domainedeglabais@gmail.com, Anne et Christian reviendront vers vous.
Dans le Namurois
Avant de filer sur la province liégeoise, voici un compte rendu recueilli auprès François Van Pacht, propriétaire de Oze le Vignoble à Floreffe qui préfère voir le côté instructif du millésime.
« Inutile de rappeler à quel point l’année a été compliquée, résume-t-il, elle en est cependant très instructive. Elle est marquée par l’episode de gel des 22 et 23 avril qui a gelé 95% des bourgeons primaires de mon vignoble.
S’ensuivent plusieurs observations :
les cépages rouges et en particulier la Syrah ont offert des bougeons secondaires assez fructifères ;
le pinot noir aussi, mais les grappes y sont plus petites
le chardonnay tire également son épingle du jeu,et enfin,
les 2 autres cépages blancs, sauvignon et riesling, donneront une vendange très faible.
Cette année a été marquée par une lutte intense contre la propagation du mildiou, dû aux pluies importantes. De mai à fin août, nous avons reçu 390 mm de pluie (dont 30 mm en 24H le 12 juillet !), ce qui est énorme. Et, pour ne pas gâcher la fête, la période de la floraison à été relativement froide et humide, ce qui a provoqué pas mal de coulure sur certains cépages et donc des perte complémentaires.
Malgré cela, l’état sanitaire du vignoble est correct et nous avons assez peu de mildiou sur grappe. Les vendanges ne démarreront pas avant mi-octobre et devraient peut-être même s’étendre jusqu’à la mi-novembre, mais tout cela va bien entendu dépendre des conditions climatiques des deux prochains mois. Je ne sais pas encore si nous ferons des vins tranquilles ou des bulles… cette année nous réserve encore quelques surprises… »
En Province de Liège
A Huy, dans le vignoble Bois Marie Hautes Vignes, tout comme dans son vignoble personnel à Verlaine, Alain Dirick est formel : « cela n’a jamais été aussi mauvais. La grêle de début avril a été suivie par un épisode féroce de gel le 23 avril et par une floraison dans des conditions très humides, avec donc beaucoup de millerandage. Sans compter que par manque de lumière, la photosynthèse a été mauvaise et que les vignes ont donc eu plus difficile de garder les grains. Conséquence : les grappes sont petites et les raisins vont-ils mûrir ? Si c’est le cas, je n’aurais que maximum 20% par rapport à l’an dernier. »
Une situation n’est jamais l’autre… Le voisin le plus proche de Bois Marie est Jacques Mouton au Clos des Prébendiers, qui déclare : « Je suis un peu gêné de voir mes vignes dans cet état par rapport à beaucoup d’autres. Environ 85% du vignoble ont été protégés par le gel et les maladies du mildiou et de l’oïdium. Lors des nuits des 19 et 20 avril, j’ai mis en place des feux avec beaucoup de feuillus bien verts pour faire un maximum de fumée. Toutefois, si j’ai vraiment pu échapper aux brûlures du soleil, c’est grâce aux vapeurs de la centrale nucléaire qui, partant du vent du nord, ont poussé ces nuages au-dessus de mon vignoble, et dès lors, le soleil n’est pas passé avant midi.
De plus, comme mon vignoble est encerclé de conifères mesurant plus de 20 mètres de haut, le vent du nord n’est pas passé pour atteindre les vignes. À cela, j’ajouterais que j’ai procédé cette année à des pulvérisations très précoces (début du mois d’avril tant pour le mildiou que pour l’oïdium).
Dès lors, même si j’ai un peu de dégâts dans mes pinots gris, j’aurai une très bonne quantité par rapport à une année moyenne. Les vendanges seraient prévues soit le 14 ou le 21 septembre (en fonction du temps), mais je pencherais plus vers le 21. Et il y a encore quelques places disponibles. »
Au nord de Huy, ce sera la première vendange du domaine des Jolly à Wanze : Terres du Val. « Nous prévoyons de récolter 70hl au total sur ±5,2 hectares déjà en production. Les vendanges devraient avoir lieu début octobre et seront réalisées par les équipes de la ferme et les membres du golf. Pour la vinification, nous serons accueillis au chai du château de Fumal en attendant que le nôtre soit prêt pour les prochaines vendanges. »
Enfin, à dix ou douze kilomètres de là, à Couthuin, la famille Grégoire fait elle aussi un bilan à la baisse pour le Domaine XXV : « Chez nous,l’année 2024 sera essentiellement marquée par le gel du 23 avril qui a provoqué une perte importante sur les bourgeons floraux et a entrainé un décalage d’un mois du cycle de la vigne. Nous avons par contre pu conserver le vignoble dans un très bon état sanitaire malgré la pluviométrie des mois de juin et juillet. Nous prévoyons à ce stade des vendanges durant la première quinzaine d’octobre avec des volumes nettement en retrait par rapport à 2023 (50 à 60%). »
Avec la rentrée reviennent également les portraits de quatre de nos membres, qu’ils soient débutants ou non. A partager sans modération.
Le vignoble du Garde Loup :
dans la Botte du Hainaut
Située à Sivry-Rance, la Ferme du Gard date de 1616 et a toujours été directement ou indirectement gérée par la famille Lobet. Depuis de longues annéees, Camille Lobet et son épouse Marie ont maintenu une double activité au lieu : l’élevage de blancs bleus belges et le développement d’activités pédagogiques de sensibilisation des enfants et des adolescents à l’agriculture et à l’alimentation en lien avec le terroir.
Membre de Confrérie de la Jurade princière de Chimay, le couple rencontre la Confrérie des Bienheureux de Dambacq-la-Ville en Alsace, et s’enthousiasme pour la viticulture. Tant et si bien qu’en 2019 ils décident de planter 4000 pieds de vignes de cépages alsaciens sur un terrain attenant à la ferme : pinot blanc, pinot noir, auxerrois et chardonnay. En 2023, ils ont ajouté du pinot kors.
En 2022, ils plantent 500 pieds de plus et encore 250 l’année suivante, pour arriver à 1,5ha environ. Intéressé par la reprise future de l’exploitation agricole, leur petit-fils Cyril vient entretemps épauler son grand-père dans les vignes et décide de se former à la HECH Isia de Huy (graduat en agronomie et gestion) – des études qui lui ont permis notamment d’effectuer un stage au Vignoble du Château de Bousval.
Les deux hommes plongent donc de concert dans la viticulture et apprennent en marchant. Les trois premières cuvées de 2022 (3×100 bouteilles) sont sorties à la mi-2023 et ont été baptisées “Regard de Loup”, “Louvard” et “K 1000” et ont surpris tous les amateurs par leur équilibre et leur finesse.
En 2023, avec la maigre récolte, le domaine du Garde Loup a décidé de ne produire qu’un rosé sorti en janvier dernier, « Le chevrosé », une allusion au nom wallon (chèvrotin) des habitants de Sivry-Rance. En vente au chai, 21 rue du Gard, à 6470 Sivry.
Le Domaine Degavre : cultures, blondes d’Aquitaine et vignes
Rattaché à la commune de Ath, Ostiches est aussi le berceau de la famille Degavre, installé dans un magnifique corps de ferme depuis 1772 ! Souhaitant amorcer sa retraite, Marc Degavre revend en 2018 à son fils Adrien la moitié de l’exploitation, son frère n’étant pas intéressé. Les cultures de maïs, de céréales, de betterave et de chicorée sont ici associées à l’élevage de blondes d’Aquitaine, une race bovine de grande taille. On est alors juste après la fameuse crise du lait et Adrien décide de diversifier les activités de la ferme en plantant 2,2 hectares de vignes en vue (et avec l’envie) de produire des vins effervescents.
Ingénieur industriel en agronomie formé à la Haute Ecole provinciale de Hainaut à Ath, Adrien a travaillé de 2015 à 2017 au Carah où il fut notamment responsable des avertissements pour la lutte contre le mildiou de la pomme de terre en Wallonie. A la reprise de la ferme, il maintient un temps partiel (4/10e) à la HEPH-Condorcet.
Avouant n’avoir jamais été convaincu par des bulles issues de variétés résistantes, il a finalement opté, tout comme le Garde Loup, pour le chardonnay et les trois pinots blanc, noir et auxerrois.
Il commence avec 2,2ha en 2019, ajoute deux autres hectares en 2022 et enfin deux de plus cette année.
Pour vinifier sa production, Adrien fait appel aux œnologues du groupe champenois Sofralab, et ses deux premiers crémants, Blanc de Blancs et Blanc de Noirs, issus de la récolte 2021, sont directement récompensés par une médaille d’or au Concours mondial de Bruxelles. En 2023, un second Blanc de blancs avec 18 mois de lattes vient compléter l’offre du Domaine Degavre qui semble fort bien lancé. Le Blanc de Blancs 2022 vient de sortir.
Depuis 1985, la famille Jolly a reprofilé les terres ancestrales à Vinalmont (Wanze) pour en faire un écosystème durable, relocalisant l’emploi et régénérant l’environnement. Au programme : cultures céréalières bio, développement du complexe touristique Naxhelet (golf, spa et horeca), élevage de moutons ardennais roux, boulangerie, houblonnière et vignoble… the sky is the limit, comme disent nos voisins anglais.
Durant plusieurs années, la famille Jolly a été unie dans un partenariat (non opérationnel) dans plusieurs vignobles du sud de la France avec la famille Parmentier. Souhaitant développer un vignoble en Belgique, la famille Jolly confie à la famille Parmentier le soin de réaliser une étude de faisabilité. Ce Belge qui habite dans le Luberon possède la société Vinolis qui accompagne les viticulteurs à la création ou à l’évolution de leur vignoble et développe dorénavant divers projets en Belgique, notamment le projet de la coopérative de Perwez).
Nicolas est en outre associé à Martina Widmer, diplômée de la Haute Ecole de viticulture et d’œnologie de Changins. Ensemble, avec Charles-Edouard Jolly, ils vont préparer en 2019 le projet du vignoble des Terres du Val qui sera véritablement lancé en 2020.
Après l’analyse des sols par Lydia et Claude Bourguignon, la décision a été prise de miser sur les vins rouges tranquilles et de planter 60% des surfaces avec des variétés rouges, gamay et pinot noir. En blanc, le duo belgo-suisse a proposé le chardonnay et le chasselas, très peu répandu chez nous. Les plantations se sont déroulées sur trois ans et sur 10 hectares, en fonction des stocks de pieds disponibles.
Entretemps séduite par les effervescents de certains confrères, la famille Jolly décide d’augmenter le vignoble de huit hectares supplémentaires destinés à l’élaboration de vins effervescents. Prévue en 2024, la plantation a toutefois été reportée à 2025, vu les conditions climatiques. Les premières bouteilles seront produites à partir de cette vendange-ci, elles trouveront naturellement place sur les tables du restaurant du complexe Naxhelet…
En 2016, Jean-Christophe Vander Elst, pharmacien de son état, décide de planter des vignes dans son village de Sirault (entité de Saint-Ghislain). Deux premières parcelles sont plantées, l’un derrière la superette du village et l’autre à l’arrière du restaurant le Funambule. Le projet intrigue, et certains voisins, dont le médecin Pat Brunin, décident de s’impliquer à leur tour.
Eux aussi font le choix des cépages interspécifiques, résistant mieux aux maladies. En blanc, les cépages souvignier gris, johanniter et muscaris ont été privilégiés, mais du pinotin et du cabernet cortis ont également été plantés, ce qui permet de produire aujourd’hui un remarquable rosé.
Pour passer à la vitesse supérieure, la coopérative « Le Vignoble de Sirault » est créée en 2018, officiellement par 11 coopérateurs fondateurs et ouvre son capital au public. De nouvelles parcelles sont plantées, certaines dans les jardins des membres de la coopérative. La structure a recruté au fil des ans plus de 220 coopérateurs, chacun investissant de 500 à 5000 €. Le vignoble se compose désormais de dix parcelles réparties dans le village (six grandes et quatre petites) pour un total de 14.900 pieds sur ±3,5 ha supervisés par un œnologue champenois. Environ 11 à 12.000 bouteilles ont été produites en 2022, un peu moins en 2023 – comme partout – et il faudra attendre encore quelques jours pour connaître le résultat de la campagne 2024.
Les vins rencontrent un franc succès et le groupe des coopérateurs s’élargit pour atteindre 221 membres ! Parmi les récompenses récentes, relevons la Médaille d’or au Concours mondial de Bruxelles 2024 pour « Fine en Bulles » ainsi qu’un Coup de cœur Gault&Millau dans le guide des Vins belges ou encore la Médaille d’argent pour « A part » au Concours des Meilleurs vins belges de la VVS.
La vie du vignoble a également modifié celle du village, tant et si bien que, sous l’impulsion de Jean-Jules Frécourt, qui en est le président, la Confrérie du vignoble de Sirault a été créée, elle compte aujourd’hui une soixantaine de membres intronisés. Son rôle : assurer les bénévoles durant les travaux dans les vignes et autres activités, promouvoir le vignoble, son esprit et ses produits. Mais aussi organiser des événements : apéros le premier dimanche du mois, marche gourmande, banquet, chasse œufnologique, visite à d’autres vignobles et confréries, etc.