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« Le succès grandissant des vins belges » dans LE SOIR
Série d’été 2020 dans « Le Soir »: Le succès grandissant des vins belges
Vol de pieds de vigne!🥺
Une centaine de pieds de vigne volés au Domaine W à Tubize
Publié le
Ils avaient été commandés il y a deux ans et venaient d’être plantés au mois d’avril.
Ce dimanche matin, Dimitri, le responsable du “Domaine W” situé à Saintes, faisait la grimace. Et pour cause : ce n’est pas moins d’une centaine de pieds de vigne qui ont été dérobés ces derniers jours. “Je ne sais pas dire de quand ça date exactement mais on avait déjà constaté le vol d’une quinzaine et ce dimanche, ce sont plusieurs dizaines qui ont été volées.”
C’est la première fois que Dimitri est victime de ce genre de vol et d’après lui, ce ne sont pas des professionnels qui ont commis ces actes. “Il y a peu de chance que ça repousse et ceux qui les ont volés ne pourront rien en faire. De plus, il faut un certificat pour planter ce style de pieds de vigne.”
Toujours est-il que pour le Domaine W, cet acte de vandalisme aura des conséquences financières. “Ce qui est embêtant pour nous, ce n’est pas tant le coût du pied de vigne mais le fait qu’on les a commandés il y a deux ans et qu’on venait de les planter au mois d’avril. Financièrement, il faut savoir qu’avec un pied de vigne, on fait une bouteille, ou une bouteille et demie, et qu’elles sont vendues 30 euros pièce. Cela représente donc un manque à gagner de 3 000 euros par an”, continue Dimitri.
C’est aussi pour cette raison qu’il a fait constater ce vol par la police et qu’il a lancé un appel sur les réseaux sociaux. “La police, c’est pour démontrer que les voleurs risquent des sanctions s’ils sont pris. Pour le reste, j’espère qu’on pourra compter sur les réseaux sociaux pour les retrouver”, conclut Dimitri.
Un nouveau vignoble… LE BOIS DE LOË à Aubel
Les vins wallons mis à l’honneur par Eric Boschman dans « ON N’EST PAS DES PIGEONS » – samedi 13 juin
A partir de 2.45 dans la vidéo…
www.rtbf.be/auvio/detail_on-n-est-pas-des-pigeons?id=2646486
Vive les vins belges sur VIVACITE par Fabrizio Bucella
Vive les vins Belges !
La Belgique commence petit à petit à faire parler d’elle sur la scène du vin. Fabrizio Bucella, œnologue et chroniqueur dans Vivre Ici Bruxelles fait le point sur la question.
Les chiffres du ministère des affaires économiques sont tombés la semaine dernière. L’année 2018 a été une année record pour le vin belge. On a produit 2,6 millions de bouteilles. Cela fait à peu près une bouteille pour 4,5 habitants. Ce n’est pas demain la veille qu’on sera en autarcie vinicole.
Wallon, flamand, belge ?
Il y a aussi une astuce belgo -belge comme on sait les faire dans notre pays – du verbe savoir faire. L’Union européenne exige des associations professionnelles afin de représenter les vignerons. Ni une, ni deux, les Flamands ont été les premiers de la classe, ils ont créé l’association « Belgische Wijnbouwers – Wines of Belgium ». Comme son nom ne l’indique pas, elle n’est pas l’association des vignerons belges, mais bien celle des vignerons flamands.
Les Wallons ont créé leur association qui est simplement l’Association des vignerons de Wallonie et dont le nom correspond à l’objet.
Il y a lieu de pousser un vrai cocorico, quand on compare la production entre la Flandre et la Wallonie. Les domaines les plus importants, ceux qui produisent plus de 50 000 bouteilles par an pour fixer les idées, sont en majorité du côté wallon. C’est même 75% des domaines de grande taille qui sont situés sur le sillon Sambre et Meuse !
Afin de protéger le consommateur, on a créé en 2004 une appellation d’origine protégée au doux nom de coteau-de-sambre-et-meuse pour les vins tranquilles. Il existe aussi une indication géographique protégée les vins-de-pays-de-jardins-de-wallonie.
L’Histoire
On pense souvent que les Romains ont apporté la vigne en Belgique. Rien de plus faux. Les Romains se baladaient bien avec des ceps de vignes dans leurs besaces, mais ils n’ont pas poussé le vice jusqu’à faire pousser cette plante sous nos latitudes. La vigne serait arrivée avec Charlemagne, juste après la chute et le sac de Rome par les Barbares.
Dans le même ordre d’idées, on pense que Napoléon aurait fait arracher la vigne pour favoriser les vignerons français. En vérité la Belgique et surtout la Wallonie faisaient partie intégrante des conquêtes révolutionnaires. C’est méconnaître l’histoire de penser que Napoléon aurait défavorisé ces contrées au profit d’autres, car pour lui, elles constituaient toutes la France une et indivisible.
Huy versus Liège
L’anecdote provient de l’ouvrage de Guy Durieux et Marc Vanel, le plus aboutit sur l’histoire du vignoble wallon. Nos amis liégeois disaient à propos des vins de leurs camarades hutois : « Huy a trois espèces de vins : le vin de la chaussette, le vin des Trois Frères et le vin tournant ».
Le premier de ces nectars avait comme caractéristique que lorsqu’on avait une chaussette trouée, il suffisait d’y verser un verre de ce vin pour que le trou se referme instantanément.
Le deuxième dit des Trois Frères, ainsi appelé parce que pour faire ingurgiter un verre à un des trois frères, il fallait que les deux autres le tiennent vigoureusement.
Enfin le troisième, le vin tournant, tirait son nom de ce que si on ne tournait pas sur place quand on l’avalait, on avait l’intestin perforé.
Quels cépages ?
Les vignes qui poussent sous nos latitudes, sont-elles les mêmes que celles en France ou en Italie ou bien est-ce des plantes différentes ? Voilà la question qui agite le vignoble wallon. Sur les cépages, il y a deux écoles comme on dit. La première fait le choix de cépages classiques, mais adaptés à des climats plus septentrionaux. Cependant, le climat belge est particulièrement sombre et floteux. Aussi, il existe une autre école, celle-ci fait le choix de cépages plus récents, où la vigne européenne est croisée avec des consœurs d’Amérique du Nord. On appelle ces cépages interspécifiques, c’est un terme qui sent la manipulation génétique, mais ces plants de vigne n’ont pas été tripotés avec leur ADN, je vous rassure.
Pour conclure, disons que les vins wallons demandent du temps, du talent et du cœur comme dans la chanson de Jean-Jacques Goldman, et ils peuvent être magnifiques.
A visite : le site de l’association des vignerons de Wallonie. Vous y trouverez certainement un vignoble à visiter près de chez vous ou près de votre lieu de vacances, car il paraît qu’on passera en grande partie nos vacances en Belgique.
N’oubliez pas, pour le vin wallon comme pour le reste, il n’y a qu’une solution c’est la dégustation.
Chaque vendredi, Fabrizio Bucella nous livre ses pépites sur le monde du vin dans Vire Ici Bruxelles. N’hésitez pas à aller faire un tour sur le site de son école d’œnologie Inter Wine and Dine pour en savoir plus. Il propose également des cours gratuits en ligne le samedi à 18h sur sa chaîne Youtube.
Plus de belge…
« Plus de plats à emporter et plus de belge »
Vinopres a contacté les sommeliers des meilleurs restaurants belges, représentant plus de 30 étoiles au guide Michelin. Ils ont répondu à notre enquête, voici les résultats.
D’un point de vue général, les avis sont assez divergents. Force est de constater que les profils varient aussi. Certains sont indépendants, d’autres sont employés, d’autres encore sont propriétaires ou copropriétaires du restaurant, ce qui donne lieu à des résultats variables. Il est d’abord frappant de constater qu’une large partie des sommeliers est restée active durant le confinement, ils ont parfois coopéré avec les services de livraison ou ont soigneusement préparé le redémarrage. D’autres encore, ont organisé une vente au restaurant de bouteilles de vin excédentaires.
Pendant le confinement
Lorsqu’on leur a demandé s’ils avaient continué à travailler au moins à temps partiel, 35,3 % ont répondu par l’affirmative, dont la moitié à temps plein. Une première constatation est donc qu’une partie non négligeable de nos grands restaurants ont non seulement rapidement rouvert leurs portes (take-away) mais ont également pu faire appel à leur sommelier.
Le retour à la normale ?
Lorsqu’on leur demande s’ils estiment que cette crise sanitaire aura des conséquences durables pour le secteur de la restauration, une nette majorité répond « oui » (82,4 %) : une grande majorité pense que le plat à emporter va rester dans les mœurs encore quelques années. La plupart des commentaires formulés sur cette réponse sont les suivants :
1) « Le plat à emporter restera certainement pendant un certain temps pour compenser la perte de chiffre d’affaires » (71,4%),
2) « Nous proposeront des menus simplifiés afin de pouvoir gérer plus d’une équipe (42,9%), 3) « Nous travaillerons avec moins de personnel » (28,6%),
4) « Les clients abandonneront les menus et commanderont plus à la carte (14,3%),
Retour à la culture du jetable ?
Certaines inquiétudes ont aussi été soulevées par nos experts. La vente à emporter provoque un triste retour à la culture du jetable (après l’interdiction des gobelets à usage unique en plastique pour les festivals). Il faudra donc sensibiliser les gens à la nécessité de recycler autant que possible les emballages en papier et en plastique.
Conséquences sur la consommation de vin : moins de vin au verre
Nous savons tous que la consommation de vin est une importante source de revenus pour l’industrie hôtelière et les grands restaurants en particulier. À la question de savoir si quelque chose va changer dans le secteur du vin, 70,5 % ont répondu par l’affirmative.
41,7% pensent que les clients choisiront la gamme de vins d’accompagnement proposé par la maison pour rendre le repas plus confortable, sans avoir à demander trop d’explications au sommelier sur le choix du vin. D’autre part, autant de personnes pensent que les gens vont commander plus à la bouteille pour diminuer la manipulation des verres. C’est plus simple, et les clients s’attendent aussi à ce que la bouteille reste sur la table laissant le choix au client de se resservir lui-même. Ainsi, la mode des « vins au verre », popularisée par crainte des contrôles d’alcoolémie, est un peu écrasée. Toutefois, les vins au verre pourraient gagner en popularité pour les personnes qui préfèrent les menus plus courts ou à la carte. Presque personne ne pense que la crise va amener les consommateurs à acheter du vin moins cher. Peu de gens pensent également que les clients vont désormais boire du vin plus cher pour compenser leurs vacances perdues.
Fini la longue carte des vins ?
La plupart positionnent le métier de sommelier dans les mêmes conditions de travail qu’avant la crise, mais de derrière leur masque et à une distance d’un mètre et demi. On risque donc de voir les explications du sommelier devenir une conversation bruyante. (76,5 %). Pour une partie (35,3 %), elle sera complétée par une feuille pré-imprimée sur la table avec une liste relativement courte de suggestions de vins – donc pas de liste de vins plus étendue. Une partie importante recommandera l’assortiment de vins d’accompagnement encore plus qu’auparavant, car c’est le plus confortable pour tous (29,4 %). Une petite minorité voit le salut dans les outils numériques tels que les tablettes. (11,8%)
Plus de place pour le vin belge et plus sain à table ?
Une majorité de 58,8 % pense que les gens vont commander le même type de vin qu’avant. Pourtant, un certain nombre d’entre eux voient s’accélérer certaines tendances. Étonnamment, 85,7 % de ceux qui s’attendent à un changement pensent que les gens boiront plus de vins belges par patriotisme (6 sur 7). 42,9 % pensent que les clients se tourneront davantage vers les vins bio, biodynamique ou vegan.
Annevoie par Marc Vanel (blog)
Fin avril, 11.5 hectares de cépages résistants ont été plantés à Annevoie. Derrière ce projet ambitieux, le cardiologue Léopold Loumaye et son père Ernest-Tom qui ont choisi d’en confier la responsabilité au Namurois Damien Briard, vigneron-œnologue qui vient de passer trente ans à Bordeaux et en Champagne…
Célèbre destination touristique de la vallée mosane, le château d’Annevoie et ses jardins ont été rachetés en 2017 par Ernest-Tom Loumaye qui s’est engagé à remettre l’ensemble en état. L’extérieur du château sera terminé cette année, et l’intérieur l’année prochaine, mais pour les jardins (12 hectares), même si le visiteur peut déjà les visiter, il faudra attendre 4 à 5 ans pour que tout soit refait. Et ce, sous la surveillance de l’Agence wallonne du patrimoine, car le bien est classé.
Pour ajouter une corde à leur arc, Ernest-Tom Loumaye et son fils Léopold ont décidé de planter 11,5 hectares de vignes sur une prairie qu’ils possédaient déjà avant de racheter le Château, à quelques centaines de mètres de là. « J’ai toujours eu une passion pour le vin, explique Léopold, ce vignoble est un moyen pour nous de diversifier l’activité des Jardins et ce qui tourne autour. Nous avons commandé les plants il y a un peu plus d’un an, rencontré Damien Briard un peu avant Noël 2019 par l’intermédiaire de Philippe Berger du CEFOR (qui habite Annevoie) et voilà… depuis avril, il est là, matin et soir. »
Un sérieux atout
S’il est un peu le résultat d’un concours de circonstances, le choix de Damien Briard est plus qu’un atout. Originaire d’Anhée, la commune voisine, il quitte la Belgique à 18 ans pour vivre sa passion de vigneron. En dix ans, il va travailler comme technicien viticole ou oenologue pour 27 châteaux à Bordeaux, en Afrique du Sud et en Champagne.
En 2005, il crée aussi le domaine Agape à Quinsac en Côtes-de-Bordeaux et le Château de la Dame Verte (où il faisait un Merlot en macération carbonique peu conventionnel) mais après deux années de gel majeur, 2017 et 2018, il revend tout et monte dans un premier temps en Champagne. Sa rencontre avec Philippe Berger, bien connu des concours de dégustation à l’aveugle, va changer le cours des choses.
“C’est surtout la page blanche qui m’a convaincu, explique Damien Briard. Puis aussi le fait que je savais que Philippe Grafé était intervenu pour conseiller Léopold sur les relations cépages-terroirs, car c’est lui qui m’a appris à déguster quand j’avais 16 ans, c’est amusant de le retrouver dans la boucle. J’aime ce défi, où tout est à faire: les vins, la cuverie (qui sera installée dans une des granges du Château), les étiquettes, le développement… Nous avons eu la bonne idée de revenir en plein Covid, ce fut un peu rock’n’roll mais sympathique malgré tout.”
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Bio
Cinq variétés de vignes ont été plantées le 20 avril dernier: 4ha de Johanniter et 4ha de Sauvignac pour des vins mousseux et blancs, 1.5ha de Cabaret noir, 1ha de Solaris et 1ha de Cabernet blanc.
Pour un vigneron habitué aux cépages classiques, le changement risque-t-il d’être radical? « Non, c’est le bon choix. Surtout quand je vois les dégâts dus actuellement par l’oïdium en Champagne où la vigne est en avance de deux semaines, ou les ravages du mildiou dans le Bordelais où il a vraiment beaucoup plu. Après, je ne sais pas encore quels vins nous ferons, monocépages ou assemblages, cela se fera en fonction de la découverte gustative, mais j’ai déjà dégusté de jolis vins élaborés avec les mêmes cépages. On démarre ici en bio, avec un rang sur deux enherbé, on verra en fonction des conditions climatiques comment cela évoluera. L’idée est de gérer les terroirs en fonction du climat : argile en haut de coteau, sable au milieu, retour sur argile et schiste en bas, un peu d’ardoise aussi. »
Devant l’ampleur du projet, du personnel sera-t-il engagé? « Des saisonniers certainement, mais uniquement pour cela. J’ai taillé 140 hectares tout seul cet hiver. Avec un sécateur électrique, on peut tailler 2500 pieds par jour, ce sera l’affaire de vingt jours. »
Cuverie
Un chai de vinification sera installé dans une des granges du château, tout sera réalisé sur place, même pour les effervescents (prise de mousse et dégorgement). A terme, un volume de 55.000 bouteilles devraient être produites.
Pour la commercialisation, comme le souligne Léopold Loumaye avec sourire, « les Jardins voient passer 60.000 visiteurs par an, l’essentiel sera donc venu sur place ainsi que dans les beaux restaurants des environs. » Rendez-vous en 2022 pour les premières bouteilles.
Marc Vanel, 29/5/20