Du cidre aromatisé aux raisins à Herve

 

N’ayant pu récolter de grandes quantités de raisins l’an dernier, la coopérative Vin du Pays de Herve a cherché une alternative.

« L’idée de produire du cidre avec les pommes de notre région s’est imposée, explique Michel Schoonbroodt. Nous les avons fait presser à moins de 10 km de notre chai. Viticulteurs dans l’âme, nous avons ajouté un peu de raisin au jus de pomme obtenu. »

Ce nouveau produit a été baptisé du nom du « Parallèle 50 » qui traverse le plateau herbager du pays de Herve. Il est vendu sur le site de la coopérative et dans quelques magasins locaux également au prix de 8.5€.

En vente dans les magasins locaux et sur le site de la coopérative: ICI.

Travaux et plantations en 2022

Cette année sera certainement marquée par la construction de plusieurs chais. Modestes ou ambitieux, ils sont plusieurs à franchir cette étape dans les prochaines semaines.

Au Domaine des Marnières (Warsage) par exemple, Benoît Heggen termine l’aménagement de son chai construit fin de l’année dernière mais les matériaux se font attendre. Deux hectares seront tout prochainement plantés avec du Chardonnay, du Zweigelt, du Pinot gris et deux Pinots résistants italiens, Kors et Kersus.

 

Les vignes et le nouveau chai du vignoble d’Annevoie
Nouveau logo aussi

Dans le Namurois, au Château d’Annevoie où Léopold Loumaye et Damien Briard ont planté 11,5ha de vignes en 2020 (4ha de Johanniter et de Sauvignac, 1.5ha de Cabaret noir, 1ha de Solaris et 1ha de Cabernet blanc), les cuves sont déjà installées, un nouveau logo créé et des essais effectués sur quelques dizaines de litres de vin rouge qui ne seront sans doute pas commercialisés. Un futur grand à suivre.

 

Des travaux ambitieux pour le Chenoy à l’approche de ses 20 ans

A Emines, le Domaine du Chenoy, qui fêtera ses 20 ans en 2023, continue sa mue. Pierre-Marie et Jean-Bernard Despatures sont en pleins travaux de construction de nouveaux bâtiments et de rénovation de l’existant : nouveau chai à barriques, nouvelle cave de dégustation, nouvelle cave de vieillissement, nouveau bâtiment de stockage, nouvelle terrasse… Et tout cela sera terminé avant la fin de l’année, assurent les deux frères qui ne prévoient toutefois pas de plantation de nouvelles parcelles en 2022.

 

Dans le Hainaut, le Seigneur Ruffus a lui aussi décidé de se parer de nouveaux habits et d’élargir ses capacités de stockage et de production. Une nouvelle cave, semi-enterrée, va en effet être creusée dans la craie et permettra à la famille Leroy de doubler sa capacité de stockage. Le temps de mise sur lattes des bouteilles sera encore prolongé et une nouvelle cuvée « réserve » pourrait voir le jour en 2024.

La première parcelle ayant été plantée au printemps 2002, le Vignoble des Agaises fête donc logiquement ses 20 ans en 2022! Un livre de 360 pages sort fin avril et retracera la saga de ce projet un peu fou qui a littéralement boosté la production des effervescents en Belgique. Et ce n’est pas terminé, car 4,5 hectares seront bientôt plantés, portant ainsi la superficie de Ruffus à 35 hectares !

Au chapitre des prochains événements, signalons l’organisation de « dîners romantiques » pour la Saint-Valentin, la sortie de la cuvée « Ruffus Grand Millésime 2018 » (42 mois sur lattes) à 4000 exemplaires seulement, des week-ends découvertes durant tout le mois de juin et l’installation de la désormais traditionnelle terrasse d’été en juillet et août.

A Ostiches, au Domaine Degavre, Adrien se réjouit d’avoir pu faire une récolte 2021 acceptable malgré l’année difficile, mais les premières bouteilles ne sont pas prévues avant mi-2023.

 

Changement de visage pour les bâtiments du Domaine W

Plus au nord, dans le Brabant wallon, le Domaine W prépare lui aussi de gros aménagements, dans le chai mais pas uniquement. Sont notamment prévus un chai à barriques pour accueillir plus de foudres et de barriques, un agrandissement de la cave de vieillissement pour accueillir 200.000 bouteilles, mais aussi des locaux pour les équipes (5 temps plein), une terrasse panoramique sur les vignes et un magasin avec vue sur les barriques et le pressoir.

« L’objectif principal, se réjouissent Dimitri et Sophie, est de pérenniser le domaine en visant toujours plus de qualité pour nos futures cuvées. » Le début des travaux est prévu à la fin de cette année.

Newsletter 11

La viticulture en Wallonie, émergence d’un écosystème plus vaste

Depuis plusieurs années, de nouveaux métiers liés au développement de la viticulture wallonne émergent dans des domaines aussi variés que l’analyse oenologique, la tonnellerie mais aussi dans les cosmétiques qui utilisent notamment les polyphénols du raisin et du vin.

Les plus anciennes allusions aux propriétés médicamenteuses du vin remontent à quelques millénaires avant notre ère. « Aux yeux des Grecs, rappelle le Dr Maury dans son livre “Soignez-vous par le vin” (Ed. Universitaires, Paris, 1983), le vin, symbole de la pérennité du genre humain aide celui qui en use à se maintenir dans le sillon de la sagesse » quand il n’est pas assimilé à un « remède à l’austérité de la vieillesse ».

CC-BY-SA-4.0- Frabkie Fougantin

Plus sérieusement, il est démontré de longue date que les polyphénols, présents notamment dans la peau et les pépins du raisin à peau rouge mais aussi dans de nombreux fruits et légumes, protégeraient de certaines maladies grâce à leurs propriétés antioxydantes très importantes.

Les polyphénols sont classés en flavonoïdes (responsables de la couleur des fruits et légumes) ou non-flavonoïdes (acides phénoliques…). Le plus réputé est sans conteste le resvératrol.

Une molécule de resvératrol – Creative Commons Jynto & Ben Mills

Son nom viendrait du vérâtre blanc, une plante emblématique des alpages utilisée au Moyen âge pour empoisonner les gens, d’où il a été extrait pour la première fois en 1939. « La découverte du resvératrol dans la pellicule du raisin date de 1976, mais il a fallu attendre 16 ans pour qu’en 1992 Siemann et Creasy l’identifient finalement dans le vin » (source : bioactualites.ch).

A la même époque, le médecin et chercheur Michel de Lorgeril « montre qu’une consommation modérée de vin peut protéger de la maladie coronarienne » tandis que, l’année suivante, E.N. Franken « démontre que c’est le resvératrol du vin qui, en inhibant l’oxydation du LDL (le mauvais cholestérol), doit être responsable de son effet cardioprotecteur. »

La fameuse théorie du « paradoxe français » a trouvé là de quoi apporter de l’eau à son moulin… Les effets bénéfiques du vin feront alors l’objet de nombreuses recherches, dans un sens ou dans l’autre.

Vinothérapie

Quoiqu’il en soit, le resvératrol est présent dans les pépins, la peau et les queues des grains de raisin. Il a également été isolé dans les fruits frais et secs, et dans certains de ses dérivés, comme le jus de raisin et les vins où sa concentration dépend du cépage, les vins rouges ayant une teneur en resvératrol plus élevée que les vins blancs.

Le Château Smith Haut Lafitte, non loin de Bordeaux, à l’origine des premiers produits de Caudalie (photo: Vanel)

En 1995, dans les vignes du Château Smith Haut Lafitte à Bordeaux, grâce aux recherches menées par le Professeur Vercauteren, Mathilde Thomas combine resvératrol et acide hyaluronique et lance Caudalie, « la première marque à proposer en cosmétique des polyphénols de pépins de raisin stabilisés ».

Photo: CC – piperguizmo

En effet, peut-on lire sur le site Top Santé, « s’il est un domaine où la vigne peut être “consommée” sans modération, c’est bien en beauté. En plus d’être anti-âge, elle préserve l’hydratation, l’éclat de la peau et prévient les taches pigmentaires. On doit multiples bienfaits à différents actifs naturels cachés au cœur du raisin ».

Ce premier produit sera suivi d’une vaste gamme de cosmétiques et d’un programme de soins en « vinothérapie » (un terme déposé) pratiqués dans les spas de la marque Caudalie, notamment.

D’autres laboratoires se lancent dans le créneau, comme « L’Or de Vie » de Dior à base de marc de raisin de Château d’Yquem, ou « Vinésime » en Bourgogne qui combine les polyphénols antioxydants de Pinot noir et l’extrait de bourgeon de cassis pour réoxygéner et régénérer les cellules de la peau. Tout un programme.

Et en Belgique

D’autres initiatives voient le jour, comme celle d’Anne-Sophie Charle à Quévy en décembre dernier après deux années de recherche.

Haute fonctionnaire à Mons pendant une vingtaine d’années, celle-ci décide il y a deux ans de changer de cap et de développer une gamme de cosmétiques en récupérant les résidus du vignoble. Epouse de Hubert Ewbank, grand patron du Domaine du Chant d’Eole, elle trouve aisément la matière première…

© Maison Eole

Convaincue que la vigne recèle des molécules non encore exploitées et désireuse d’identifier « LE » polyphénol anti-oxydant jamais exploité dans le secteur, Anne-Sophie Charle a relevé un maximum d’échantillons issus du vignoble ou du processus de vinification (craie du sol, sarments, pépins de raisins, lies, précipitations tartriques dans les cuves, ferments de tirage, etc.) et en a confié l’analyse à deux centres de recherche en Wallonie capables d’extraire les molécules du tanin végétal: le Celabor à Herve, qui a un département d’extraction agro-alimentaire et le CeREF, département biochimiste de la Haute Ecole Louvain en Hainaut, chargés tous deux de traduire les résultats en « applicatif cosmétique ».

Une gamme pour femmes mais aussi pour hommes… © Maison Eole

« J’ai activé les chèques technologiques de la Région wallonne, confiait-elle en décembre lors de sa conférence de presse de lancement, pour pouvoir financer ces contrats de recherche, qui ont démarré tout de suite et qui sont toujours en cours. 

Enfin, pour « formuler » tout cela, càd mettre tous ces ingrédients dans une recette, j’ai fait appel à Copaïba à Spa, un laboratoire belge référent pour l’élaboration de soins naturels. Les équipes ont réussi à trouver dans les sarments une molécule, un polyphénol à 3 cycles, excessivement innovant qui, à notre connaissance, jamais été utilisé dans les cosmétiques européens : il est antioxydant, travaille sur le collagène de la peau et lutte contre le stress oxydatif, contre l’inflammation de la peau.

Cela me permet de développer un concept inédit qui s’appelle Wine Extract3 qui a donné naissance à une gamme certifiée naturelle et même vegan, puisque aucun produit d’origine animale n’est utilisé. » (Plus de détails sur maison-eole.com)

D’autres emplois également

Cette créativité wallonne se retrouve également dans d’autres domaines en lien avec la viticulture où certains services connaissent un développement important.

Mentionnons par exemple les services d’analyse de sols dans les différentes provinces, comme le Centre provincial de Formation à l’Agriculture et à la Ruralité à Waremme ou le CPAR à La Hulpe, ou les laboratoires de ULiège à Gembloux et de l’UCLouvain à Louvain-la-Neuve et à Bastogne.

© Barwal

Au chapitre des nouveautés, notons aussi le lancement de Barwal par Didier Mattivi et Hugues de Pra en septembre 2020 qui, en partenariat avec la Tonnellerie de Champagne, fabrique des fûts de chêne provenant des forêts wallonnes. Leur ambition: construire une tonnellerie d’ici peu en province de Namur.

Un nouveau laboratoire d’analyses des vins, AOC Vallée mosane, a également créé à Andenne par Michel d’Harveng et Véronique Lidby en collaboration avec la Société Horticole et Viticole de Huy.

Enfin, à Ath, le CARAH propose un service de recherche et de soutien à la profession, tandis que les centres de l’IFAPME à Perwez et à Villers-le-Bouillet ont mis en place une formation de chef d’entreprise viti-vinicole et, depuis septembre 2020, une nouvelle formation d’ouvrier viticole. Près de 100 personnes sont engagées dans ces filières, elles sont l’avenir de la viticulture wallonne !

Marc Vanel

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Fêtez 2022 avec les vins wallons !

Même si les temps sont incertains, de nombreux événements sont prévus dans les vignobles wallons pour préparer le passage à 2022 avec les meilleurs vins. Voici, par ordre alphabétique de domaines, ce que les membres de l’AVW ont prévu ainsi que les nouvelles cuvées disponibles.

Même si Arnaud Leroy au VIGNOBLE DES AGAISES annonce qu’au vu des gelées printanières, « ce sera galère pour trouver du Ruffus en 2023x», il y aura toutefois plusieurs possibilités de le déguster d’ici la fin de l’année.

Habituellement, toutes les bouteilles commandées sont enlevées au domaine en juin, toutefois, la production augmentant et tout ne pouvant être prêt en même temps, pour la première fois, il y aura une deuxième période d’enlèvement au domaine jusqu’au 5/12. Une aubaine pour tous ceux qui ont réservé leurs précieuses bulles depuis presque deux ans.

Un marché de Noël a également été mis en place durant le second week-end d’enlèvement des 4 et 5 décembre, le vendredi de 16 à 20h, le samedi de 11 à 20h et le dimanche de 11 à 18h. Il y aura un bar Ruffus pour consommation sur place, mais malheureusement aucune possibilité d’acheter des bouteilles à emporter, uniquement tous les produits dérivés à offrir en cadeaux (verres, seaux, polos, tabliers, etc).

Parmi les exposants, on peut citer au niveau liquide la Brasserie du Borinage, la Distillerie Plus Oultre (Gin de Binche) et au niveau solide Jean-Philippe Darcis, le caviar Antonius, le Comptoir africain, le Safran du Mont Panisel, l’Atelier du Boucher ou le Chèvrerie Heulers.

Infos : ruffus.be

Patrick Carmans dans sa cave de Beekborne à Hélécine

Au DOMAINE BEEKBORNE à Hélécine (Brabant wallon), Patrick Carmans et  Katrien Vanderschot annoncent la sortie de leurs nouvelles cuvées de vin nature 2020 : Vîs Tchapias Poupouye Classique 2020 (100% Chardonnay) et Vîs Tchapias Les Garennes 2020, le Poupouye Sauvage ne sortant que début février 2022.

Vendangés en octobre 2020, les raisins de la cuvée Classique ont été fermentés par les levures du vignoble même avant un passage sur chêne pendant 2 mois pour obtenir une micro-oxydation. Le tout sans aucun additif et sans filtration. Sulfitage 30 mg/l. Production : 1600 bouteilles (31€).

Assemblage de 60% Pinot noir (blanc de noirs), de 35% Chardonnay et de 5% de Pinot, la cuvée Vîs Tchapias – Les Garennes a quant à elle été élevée en dames-jeannes et ne comprend aucun additif non plus. Seules 500 bouteilles sont ainsi produites (30€).

Vente en ligne : ICI.

© Bioul

Au CHÂTEAU DE BIOUL, vu la situation sanitaire du moment, Vanessa et Andy Wyckmans-Vaxelaire ont fait le choix d’organiser des commandes en ligne avec possibilité d’enlèvement au château les 4 et 5 décembre. A cette occasion, un petit bar en terrasse sera accessible. Pourvu qu’il ne neige pas…

Infos: chateaudebioul.be

Jeanette van der Steen dans son récent chai à barriques – © Vanel

Comme à son habitude, le mois de décembre sera chargé pour le CHÂTEAU BON BARON (Yvoir) qui, en plus de ses visites sur rendez-vous, sera présent à divers événements à Dinant et Namur :

      • 3-4-5 décembre : Triomphe de la Lumière dans le « Temple du Vin » (Eglise st. Nicolas), rue Saint Mengé, dans le centre de Dinant.
      • 10-11-12 décembre : Salon du Vin et de la Gastronomie de Namur à Namur Expo
      • 17 décembre – 20h : Cabaret « Jazz et Vin » – Concert et dégustation des vins du Château Bon Baron – Eglise St-Nicolas (Organisation « Dinant Jazz »)
      • 17-18-29 décembre : Triomphe de la Lumière dans le Temple du Vin (voir ci-dessus)

La sortie de huit nouveaux vins est annoncée par Jeanette van der Steen : trois blancs (Pinot Blanc 2020, Pinot Gris Barrique 2020, Muscat 2020), 1 Ambré/ Rosé (Celebration 2019) et quatre rouges (La Grande 2018) • Pinot Noir 2017 • Cantate Forte 2018 et Acolon 2017. Infos : chateaubonbaron.be

Au DOMAINE DE LA BOUHOUILLE à Blégny, point de rendez-vous de dégustation mais bien une proposition de repas à emporter pour Noël avec ses vins et des plats préparés dans l’un des restaurants de la famille. L’un sous forme de « box apéro dinatoire » avec une bouteille d’Inattendu 2019 et quelques entrées (foie gras, croques pancetta, saumon gravlax, gambas, etc – 50€ pour 2 personnes), et l’autre en formule « conviviale et délicieuse » à 25€/personne avec des plats familiaux (poularde farcie, légumes d’hiver, poires au vin, etc.). A emporter le 24 décembre entre 12 et 16h. Infos : domainedelabouhouille.be

Egalement dans le Brabant wallon, le CHÂTEAU DE BOUSVAL organise deux week-ends de dégustation. Tout d’abord les 11 et 12 décembre  pour les membres de son Wine Club (25€/an) qui pourront goûter le millésime 2020 et acheter Gouttes d’O et Petit Gris 2020 (600 bouteilles seulement). Ensuite, les 18 et 19 décembre où le magasin sera ouvert à tout public, mais uniquement pour le Gouttes d’O.

Les autres cuvées seront disponibles plus tard dans l’année. Selon Vincent Dienst, maître de chai du domaine, le Gouttes d’O 2020 est très prometteur car il allie à la fois fruité, fraîcheur et minéralité. Boutique en ligne.

Voir aussi: Récompenses internationales pour Bousval

 

Deux des coffrets proposés à la vente au Domaine du Chant d’Eole

Dans le cadre des Fêtes de fin d’année, le DOMAINE DU CHANT D’EOLE a décidé de ne pas organiser de Marché de Noël mais propose malgré tout une vitrine de Noël accessible aux professionnels et cavistes jusqu’au 17 décembre 2021. Avec un accent mis sur le nouveau « Royal Eole Belgian Spritz » à mélanger avec les bulles du domaine.

Les coffrets sont également en vente en ligne sur le site du domaine (ICI) et peuvent être livrés partout en Belgique.

Hubert Ewbank a également annoncé le début d’un chantier de construction d’une nouvelle cave à 7m de profondeur

Un franc succès depuis sa reprise pour le DOMAINE DU CHENOY, car le domaine est en rupture de stock sur l’ensemble de ses cuvées, sauf sur le Grand Chenoy 2019 qui vient de sortir le 15 octobre dernier. Le domaine est lui aussi actuellement en plein chantier, de grands aménagements sont en effet prévus pour 2022, dont un nouveau chai à barriques et une nouvelle salle de dégustation. Infos : domaine-du-chenoy.be

Anne Geldhof dans son vignoble de Glabais – © Vanel

Nouveau millésime, nouvelles cuvées aussi Anne Geldhof et Christian Balduyck au DOMAINE DE GLABAIS à Genappe qui seront présentées en deux temps.

Tout d’abord, deux versions d’un même blanc de blancs 2019 (en Brut ou en Extra-brut zéro dosage) qui seront mises en vente à partir du samedi 4 décembre avec dégustation le samedi 4/12 de 13h à 18h au Domaine. Ensuite, un brut blanc et un brut rosé 2020 seront également mis en vente, mais seulement à partir du 18 décembre avec dégustation le samedi 18/12 (de 13h à 18h). Des coffrets cadeaux sont aussi proposés (crémant, verres, bouquins balades, etc.) ainsi qu’un coffret Douceur avec des macarons (Les Mac à Oli) et du crémant.

La Rosée d’Audrey servie à l’Expo universelle de Dubaï

Au DOMAINE DU RY D’ARGENT à Bovesse (Namur), aucun événement particulier n’est prévu en dehors des habituelles dégustations gratuites le premier vendredi du mois de 17h30 à 19h, à ceci près que la dégustation du 3 décembre sera l’occasion d’ouvrir les plus belles bouteilles du domaine avec quelques surprises au rendez-vous, annoncent Audrey et Jean-François Baele.

A noter que la Rosée d’Audrey (médaillée au CMB 2021 et au Concours Meilleur vin belge) sera servie dans l’espace VIP du pavillon belge de l’Expo universelle de Dubaï qui se tient jusqu’au 31 mars 2022. Une très belle vitrine pour les vins wallons.

Infos : domainedurydargent.be

Les chanteurs Cali (en blanc) et Saule (en noir) de passage au vignoble de Sirault

A deux pas de Saint-Ghislain, la coopérative VIGNOBLE DE SIRAULT est un projet de village, avec diverses parcelles dans les jardins des habitants ou sur des terrains leur appartenant. Depuis novembre dernier, la coopérative organise une dégustation de ses vins au chai (à côté de la pharmacie) le premier dimanche du mois de 11 à 14h.

Le 5 décembre, le chai se transformera en Marché de Noël avec dégustation et vente de la nouvelle cuvée d’effervescent (mono-cépage Johanniter) et de produits de bouche locaux. Infos : page Facebook.

Au domaine TERRE DES FOURS À CHAUX, François Romuald se réjouit d’avoir vendu toute sa production 2020 et annonce la refonte de son petit domaine. « Nous étions associés avec un ami pour cultiver 2ha de vignes, mais nous avons décidé de nous retirer de cette association et avons planté un nouveau vignoble au Château d’Obigies (Pecq) ». A découvrir prochainement donc.

Première cuvée pour le domaine Tour Tilice à Fexhe

Evénement au domaine TOUR DE TILICE où Simon Delforge sort en effet sa toute première cuvée pour les fêtes de fin d’année : la 101. Assemblage original de Muscaris, de Johanniter et de Chardonnay, cet effervescent extra-brut dosé à 2 grammes seulement, offre un joli nez et une bouche souple et élégante, avec une acidité parfaitement équilibrée.

Planté en 2018 par Simon Delforge et son épouse sur les terres familiales (5,5 hectares aujourd’hui), le domaine Tour de Tilice s’est inscrit dès le début dans une démarche d’élaboration de vins effervescents bio, les premiers pieds plantés ont obtenu leur certification bio au début de cette année 2021. Infos : tourdetilice.be

A deux pas de là, la coopérative VIN DE LIÈGE n’organise aucune activité particulière pour cette fin d’année, mais sortira le 4 décembre Insoumise, Insoumise réserve, Meuzenne et … deux nouvelles cuvées réservées dans un premier temps aux coopérateurs :

  • Paradis des chevaux – vendange entière : un vin tranquille rouge, 100% Pinotin, issu du meilleur terroir du domaine, entièrement bio, rappelons-le, vinifié en vendange entière et élevé 18 mois en barrique. Présentation aux coopérateurs sur Vimeo: https://vimeo.com/642694389
  • Abrupte : un Brut 2020 en méthode traditionnelle, issu à 100% de Souvignier Gris. Il complète la gamme des vins réservés aux épiceries et magasins bio. D’une belle fraîcheur, il offre une belle palette aromatique de fruits à chair blanche et d’épices.

Le principe des vins réservés aux membres dans un premier temps est également appliqué par le DOMAINE W à Saintes (Tubize – BW).

En décembre, Sophie Wautier et Dimitri Vander Heyden présenteront le millésime 2019 à leurs membres qui pourront venir chercher leurs bouteilles les 11-12 ou 13 décembre, ainsi que les 19 et 20. S’il reste des bouteilles, celles-ci seront proposées via le Shop lors des événements 2022.

Deux nouveautés seront également présentées dès qu’elles seront finalisées : un assemblage de Gueuze Tilquin et Pinot meunier du domaine (LIEN) et un cidre bio réalisé avec Pom d’Api qui a assemblé 70% de cidre avec 30% de jus issus de grapillons prélevés dans le vignoble. La fermentation a été arrêtée pour garder un peu de sucrosité.

Infos : domaine-w.be

Compilation: Marc Vanel

 

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Récompenses internationales pour Bousval 

Collaboration en circuit court entre le Domaine W et la Gueuzerie Tilquin

 

 

Collaboration en circuit court entre le Domaine W et la Gueuzerie Tilquin

On connaissait déjà la Meuzenne, un produit étonnant à mi-chemin entre la bière lambic et le vin mousseux élaboré par le sommelier Andy De Brouwer et Vin de Liège depuis plusieurs années, mais il y aura bientôt aussi une nouvelle gueuze avec des raisins du Domaine W (Saintes).

Installée à Bierghes (Rebecq), dans la vallée de la Senne, la Gueuzerie Tilquin est l’unique gueuzerie de Wallonie. Cette entreprise de coupage de gueuze à l’ancienne (ou Oude Geuze) achète habituellement des moûts fraichement brassés chez différents producteurs de la région (Pajottenland et Bruxelles) qu’elle met en fûts de chêne pour fermentation et maturation durant 1, 2 ou 3 ans. Les lambics obtenus sont assemblés et mis en bouteille pour donner, après 6 mois de refermentation, la Gueuze Tilquin à l’ancienne.

Depuis plusieurs années, Pierre Tilquin développe toutes sortes de bières aux fruits (quetsche, mûre, sureau,…), mais aussi au raisin, en provenance d’Alsace (Pinot noir, Pinot gris, Riesling et Gewürztraminer).

Dans le courant de décembre – les étiquettes sont en cours de réalisation, la Gueuzerie présentera la Gueuze Pinot Meunier Tilquin à l’Ancienne, produite avec des grapillons récoltés en seconde vendange au Domaine W.

« Nous recevons les raisins frais, explique Pierre Tilquin, que nous égrappons et faisons fermenter durant 4 mois conjointement avec des jeunes lambics de 8 mois, pour obtenir un lambic fruité. On part d’une proportion de 1000 kilos de fruits pour 1000 litres de lambic, mais on arrive finalement, après assemblage avec d’autres lambics, à une teneur en fruit de 250-280gr par litre ».

Ce nouveau produit sera disponible dans le courant du mois de décembre, juste avant les fêtes si tout va bien, à la fois au Domaine W (±1000 bouteilles) et à la Gueuzerie (+/±3500 bouteilles) à un prix autour de 14 euros.

Infos : gueuzerietilquin.be

Récompenses internationales pour Bousval

En juillet dernier, deux  vins du Château de Bousval ont eu l’honneur d’être récompensés par l’un des World Wine Awards 2021 décernés chaque année par Decanter, le célèbre magazine britannique :

  • Gouttes d’O 2019 (Chardonnay) a été noté 88/100 avec le commentaire « Delicate apricot & honeydew melon with light oak. Light yellow fruits with lemon, lime & grapefruit flavours. Well balanced. » (nous vous laissons le soin de traduire…), ainsi que
  • Le 1er Cru Tout Cru qui a obtenu un point de plus: “Clean & fresh nose of green fruits & subtle bready aromas. A fresh attack and vibrant acidity on the palate with light yellow fruits and elegant citrus. A crisp, saline finish.”

A noter qu’il est également désormais possible de se procurer les vins du Château de Bousval chez Wijnhuis Amsterdam et dans le renommé restaurant Rantree grâce au travail soigné de leur importateur Pierre Ache Wijnen (présentation : ICI)

Infos : chateaudebousval.be

Nouvelle formation « caviste » à l’IFAPME Perwez

Après les formations de chef d’entreprise vitivinicole et d’ouvrier viticole à l’IFAPME de Villers-le-Bouillet et de Perwez, le centre de Perwez complète son offre dans le secteur de la vigne et de la commercialisation par une formation de caviste.

Cette formation d’une durée de 2 années (240 et 220 heures de cours), permettra aux apprenants d’acquérir les connaissances pour travailler dans un commerce de vin puis, au bout de la 2e année, de disposer du diplôme en vue d’ouvrir son propre commerce. Outre les cours, des stages en entreprise sont obligatoires (2×125 heures).

A souligner, un module de cours est dédié à l’étude des vins belges et wallons en particulier, ce qui est une très bonne chose.

Les matières vues : initiation à l’œnologie, les spiritueux, vins français, d’Europe et du monde, vignobles belges, produits complémentaires. Mais aussi techniques de dégustation et d’analyse organoleptique des vins (1re partie), négociation commerciale, marketing, mise en situation et visites extérieures.

Infos et inscriptions : IFAPME Perwez, 081 391 500, centre.perwez@ifapme.be

L’Union des Œnologues de Belgique est née ! 

Réunis pour la première fois le 2 septembre dernier à Namur, dans les caves du négociant Grafé-Lecocq, onze œnologues travaillant activement en Belgique et portant ce titre répondant à la définition et à la protection de l’Office International de la Vigne et du Vin ont créé l’Union des Œnologues de Belgique.

Cette Union a pour ambition de devenir une plateforme d’échanges, de réflexion et de communication technique fiable pour le monde du vin belge, un acteur de référence impliqué dans les questions viti-œnologiques de notre pays, avec comme souci premier une qualité toujours accrue de nos connaissances et de nos vins.

Outre la représentation au sein des instances internationales (OIV et Union internationale des Œnologues), l’UOeB pourra aussi être une source d’information pour les instances nationales (ce qui est déjà informellement le cas !).

En font actuellement partie (de g. à dr. sur la photo):

  • Nicolas Tooulou, responsable de la production chez l’embouteilleur Associated Beverage Solutions,
  • Thomas Costenoble, directeur du Concours Mondial de Bruxelles,
  • Martin Bacquaert, fondateur du Domaine Entre deux Monts,
  • Véronique Lidby, œnologue conseil et formatrice IFAPME,
  • Hélène Thomas, œnologue du Domaine XXV,
  • Romain Bévillard, œnologue à la coopérative Vin de Liège,
  • Thierry Cowez, œnologue chez MIS sa et pour la coopérative Vin du Pays de Herve.
  • Olivier De Vuyst, œnologue au Domaine W,
  • Vincent Dienst, conseiller technique de l’AVW et œnologue à Bousval notamment,
  • et (absents au moment de la photo): Vesna Jerkovic, responsable Recherche CeREF Biotech à la HELHa, et John Leroy, œnologue et responsable des ventes du Vignoble des Agaises/Ruffus,

On le voit, il s’agit ici d’un groupe de jeunes gens passionnés ayant choisi de dédier leur vie au vin , leur volonté est d’ensemble cultiver cette passion pour la vigne, le vin, l’excellence et la connaissance. Bon travail à eux ! Infos : Thierry Cowez, +32 472 46 17 51

A votre agenda: Les vignerons wallons sont de sortie

Avec la reprise des foires et salons, parfois avec certaines restrictions sanitaires, l’Association des Vignerons de Wallonie peut à nouveau partir à la rencontre du public.

Elle sera notamment présente les 23 et 24 octobre au salon “C’est bon, c’est wallon” au WEX à Marche-en-Famenne organisé en partenariat avec l’APAQ-W (attention: Covid-safe-Ticket exigé). Infos: ICI.

Puis,  du 21 au 25 novembre à Horeca Expo Gent, dans le cadre de l’espace Wines of Belgium au cœur de  la Chief’s Place. Il s’agit du plus grand salon professionnel pour l’Horeca, les collectivités et les épiceries fines.

Le domaine du Chant d’Eole, le Château Bon Baron, le Château de Bioul et le Domaine du Chenoy seront présents au côté de vignerons flamands. Infos: ICI.

 

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L’origine des cépages résistants

Introduits en Wallonie depuis une vingtaine d’années notamment sous l’impulsion du domaine du Chenoy, les cépages résistants font désormais partie du paysage viticole et sont devenus incontournables, même si cette année, certains d’entre eux ont moins résisté que d’autres. Un retour historique sur leur origine.

Comme toute espèce vivante, Vitis est un genre (soit un rang taxinomique) d’arbustes sarmenteux de la famille des Vitacées (Vitaceae) qui rassemble plus de 70 espèces de plantes désignées collectivement sous le nom de « vignes » réparties dans les zones tempérées et subtropicales du globe.

La plus importante est la vigne européenne, Vitis vinifera. « Tout au long de l’Histoire, les colons européens ont cherché à introduire des cépages de V. vinifera en Amérique, explique Jacques Rousseau [1] (ICV). Ils ont rapidement dépéri à cause du froid et des ravageurs locaux, notamment mildiou, oïdium et phylloxera, auxquels ils n’étaient pas adaptés génétiquement, contrairement aux Vitis locaux ».

C’est ainsi que sont nés les premiers  hybrides connus. Plusieurs sélectionneurs ont essayé tout au long du XIXe siècle à améliorer la qualité des vins en produisant des “French hybrids” issus de croisements avec des espèces locales.

Au vignoble du Bois des Dames à la Hulpe

L’arrivée de l’oïdium en Europe à partir de 1845 a favorisé l’importation de variétés américaines plus intéressantes au niveau de la production, mais, nettement moins sur le plan œnologique.

« L’intensification des introductions de matériel végétal en provenance d’Amérique, précise Rousseau, conduisit à l’introduction en France du phylloxera en 1863, puis du mildiou en 1875. » L’essentiel du vignoble européen fut décimé et « sa reconstruction s’est réalisée dans un premier temps avec des hybrides producteurs directs français ou des variétés américaines multipliées en Europe. (…) Les sélectionneurs français se sont alors engagés dans la création de nouvelles variétés, avec deux objectifs: sélectionner des porte-greffes résistant au phylloxera ainsi que des variétés (appelées hybrides producteurs directs – HPD), résistant à la fois au phylloxera, au mildiou et à l’oïdium. »

Des programmes de création variétale ont été lancés à grande échelle, les hybrides les plus connus furent e.a. Maréchal Foch, Seyval, Baco, Couderc, Chambourcin, etc.

Très critiqués pour leur profil sensoriel spécifique (on parle de goût foxé), ces variétés ont été exclues des premiers cahiers des charges des appellations dans les années 30 et leur plantation sera totalement interdite. Pour partie en 1935, puis totalement en 1951. Deux ans plus tard, leur arrachage est ordonné et, à partir de 1956, leurs vins ne peuvent plus être commercialisés.

Le domaine Dalaheim Castellum (MV)

Coup d’arrêt

Ces mesures donnent bien évidemment un coup d’arrêt à la création variétale, surtout que de nouveaux fongicides permettent après 1945 de cultiver plus facilement les Vitis vinifera.

La recherche se poursuit toutefois dans les universités et instituts de recherche en Allemagne, en Hongrie ou en ex-Tchécoslovaquie. Elle est même intensifiée dans les anciens pays de l’Est après la Seconde Guerre mondiale, car ces pays n’avaient pas accès aux techniques permettant d’élaborer des pesticides de synthèse.

Dans les années 50, les premiers croisements entre anciens HPD et des V. Vinifera s’avèrent plus intéressants. « Mais ces premières générations sont aussi soumises à un risque de contournement de la résistance du fait de la faiblesse des sources génétiques de résistance, issues uniquement de Vitis américains. »

D’autres croisements entre des Vitis asiatiques (comme V. amurensis) donnent en 1970 les premières variétés combinant des sources de résistances provenant de Vitis américains et asiatiques: Serana, Rondo et Sibera.

Regent au Domaine du Chenoy (PMD)

Créé en 1967 par le Julius Kühn Institut pour la sélection des cépages à Geilweilerhof, le Regent est le cépage résistant le plus diffusé en Allemagne, il est aussi le premier à avoir été accepté dans une AOP. Dans les années 1970 et 80, le Weinbauinstitut de Fribourg améliore les croisements et obtient des variétés telles que Bronner, Solaris, Souvignier gris, Muscaris, Cabernet Cortis, Cabernet Cantor, Monarch, etc.

Solaris au vignoble de Genval (MV)

Des hybrideurs privés, notamment Valentin Blattner en Suisse, sont également à l’origine de variétés aujourd’hui très appréciées chez nous comme le Cabernet blanc, le Cabernet Jura, Cabertin, le Pinotin ou le Satin noir qui fait actuellement une belle percée. Soit des noms que l’on trouve à profusion dans le vignoble wallon et qui ont largement fait leurs preuves depuis 30 ou 40 ans, contrairement à ce que d’aucuns prétendent.

Philippe Grafé, l’innovateur

Après la dégustation d’une bouteille d’un vin blanc produit dans les Cornouailles avec la variété Seyval, le Belge Philippe Grafé entame des recherches qui le convainquent que les variétés interspécifiques sont l’avenir de la viticulture wallonne, car rassemblant trois éléments primordiaux : la résistance naturelle aux maladies cryptogamiques, le potentiel qualitatif vinicole et l’adaptation climatique.

En 2003, il plante 10 hectares à La Bruyère avec six variétés résistantes : Regent, Solaris, Johanniter, Merzling, Bronner et Helios. « Tous les cépages allemands que j’ai choisis, explique-t-il [2], sont issus de croisements de variétés interspécifiques créées en France avant 1935 et amenées en Allemagne en 40-45. Vu le nombre de croisements par pollinisation successifs dont ils sont issus, on ne peut plus scientifiquement les appeler hybrides. Si on analyse, par exemple, le génome du cépage Regent, on constate que, sur les 640 gènes qu’il comporte, subsistent seulement 40 gènes botaniques. C’est ce qui explique leur reconnaissance officielle par l’Allemagne et l’Europe comme Vitis vinifera à part entière. »

Philippe Grafé est alors loin d’imaginer qu’il va inspirer toute une génération de jeunes vignerons tels que le Château de Bioul, Vin de Liège, le Domaine de Blanc Caillou, la coopérative de Sirault, Vign’Andenne, Vin de Genval, le Bois des Dames, et avant eux Villers-la-Vigne déjà.

Le vin, c’est aussi la convivialité: soirée jazz à Villers-la-Vigne (MV)

Aujourd’hui, les surfaces de variétés traditionnelles et résistantes sont quasiment à parts égales dans le vignoble wallon, même à l’avantage des secondes si l’on retire les 60 hectares de Ruffus et Eole.

De nouvelles variétés de Pinot noir résistant provenant d’Italie vont sans doute rebattre les cartes, surtout que les résistants ont été moins abîmés par le mildiou que les V. vinifera traditionnels.

Pieds de Johanniter (MV)

Mais si le Pinotin, le Souvignier gris et le Regent ont (moyennement) souffert un peu partout et si le Johanniter est de loin celui qui subit les plus grosses pertes en 2021, celles-ci sont moindres que sur celles enregistrées avec les cépages dits classiques. Il y a matière à débat que nous développerons dans notre prochaine infolettre, après les vendanges.

Marc Vanel

[1] Jacques Chauveau, “Création de cépages résistants: une histoire américano-européenne”, in “Les cépages résistants aux maladies cryptogamiques – Panorama européen”, Guide Technique édité par l’Institut coopératif du vin à Montpellier – ICV – 2013. Cet ouvrage de référence, il y en a peu sur le sujet, a servi de base à cet article, il est encore disponible sur le site de l’ICV.

[2] Extrait d’une interview parue en 2018 dans Essentielle Vino.

Plus d’infos également dans notre article publié en août 2020 :
Cépages classiques ou résistants, le choix wallon

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