2024, maigre millésime pour les vins wallons

Le millésime 2024 s’annonce complexe pour les vins wallons en raison de conditions climatiques difficiles. Nos vignobles ont été affectés tout au long de l’année par divers épisodes climatiques. Par le gel et la grêle, mais surtout par les pluies intenses de ces dernières semaines et le mildiou qui les accompagne. La situation n’est toutefois pas identique partout…

Au Domaine du Chant d’Eole, Hubert Ewbank accuse le coup et prévoit, un peu comme en 2017 ou 2021 environ un tiers de rendement en moins provoqué par la coulure (la fleur n’a pas été fécondée et ne donne pas de fruit) et au millerandage (la fleur a été fécondée mais le raisin est atrophié).

Le Domaine du Chant d’Eole

« Nous n’avons été que très partiellement touchés par le gel (essentiellement dans les jeunes plantes), car nous avons des tours antigel et des chaudières qui permettent de protéger nos plantations. Et nous avons souvent 1,5 à 2 degrés de différence par rapport à la plupart des vignobles belges. La floraison a été très compliquée, car nous avons eu beaucoup de pluies fin mai et en juin. Cela donne de moins belles grappes que d’habitude, plutôt petites, mais elles devraient donner des jus bien concentrés. Il faudra voir les conditions des dernières semaines.

Laurent Etienne inspecte ses grappes…

Pour nous, c’est embêtant, car la demande de bouteilles est de plus en plus grande. Celles qui seront produites cette année ne sortiront qu’en octobre-novembre 2026, cela va être compliqué encore pendant deux ou trois ans. Nous avons de plus en plus d’événements, près de 150.000 visiteurs par an, le monde de la gastronomie internationale commence à nous contacter régulièrement aussi, alors je comptais sur cette vendange, mais … soyons patients, c’est un projet extraordinaire, on prend ce que la Nature nous donne. »

Le vignoble des Agaises fin août – Vanel

Chez son voisin direct, au Vignoble des Agaises, Arnaud Leroy estime que Ruffus « devrait tourner à 50% en moins qu’une année classique. Le plus gros des dégâts provient de la fameuse gelée printanière où les parcelles non protégées par les tours ont été brûlées. Nous avons également enregistré le plus important phénomène de coulure jamais connu au vignoble en plus de 20 ans. Par contre, le raisin est sain (grâce à nos traitements et au vent) et les vendanges devraient commencer la troisième semaine de septembre. »

A Feluy, au vignoble des Rivages, Thomas Cordier déclare qu’il a eu de gros dégâts de gel au printemps, mais que les bourgeons secondaires étaient fructifères sur ses variétés résistantes. « Le Johanniter est le seul touché par le mildiou (± 10% des grappes), avec un peu de coulure également. Le Cabernet Cortis est magnifique, sans mildiou et avec des grappes énormes. Le Souvignier gris est magnifique aussi mais les grappes peu nombreuses. La plus grosse différence par rapport à une année “normale”, c’est le retard dans la maturité d’au moins trois semaines, voire quatre. Mais en additionnant les problèmes, je m’attends quand même à une vendange réduite de moitié. Croisons les doigts pour que les étourneaux ne viennent pas ruiner ce qui reste, comme en 2021, car je n’imagine pas la récolte avant début octobre. »

Le Domaine Degavre à Ostiches – Vanel

A Ostiches, Adrien Degavre pointe quant à lui « ce fameux orage du 9 juillet qui, en dix minutes, (lui) a fait perdre 30% du rendement de l’année. En dehors de cela, l’année fut généralement très pluvieuse et humide, avec un peu de coulure au mois de juin pendant la floraison – ce qui a amené également beaucoup de millerandage, en plus des dégâts de grêle. Aujourd’hui, le mildiou est certes présent, mais uniquement sur feuilles, pas tellement sur grappes, cela fut maitrisé sans trop de problème. »

Direction BW

Quittons le Hainaut pour remonter dans le Brabant wallon, chez Arnaud Duchene dans le vignoble Coteaux des Avelines. Celui-ci dresse un bilan en demi-teintes. « La belle météo des dernières semaines a un peu accéléré la maturité des raisins qui était très en retard cette année. Ce ne sera d’office pas un millésime quantitatif, car nous avons subi successivement beaucoup de pertes, premièrement via le gel, et ensuite lors de la floraison.

Ambiance estivale sur les Coteaux des Avelines

Mais les raisins rescapés sont beaux et sont prometteurs (25 à 50% d’une année normale, selon les cépages. Selon les maturités finales, nous déciderons de la répartition des vins effervescents et tranquilles. Les vendanges devraient démarrer fin septembre ou début octobre, selon la météo des prochaines semaines. Et quelle que soit la quantité récoltée, les vendanges s’annoncent festives! »

Au Domaine W, le verdict est sévère : la vendange ne représentera que 50% d’une vendange normale et se fera fin septembre.

Dispositif anti-gel au Domaine W – Vanel

Enfin, au vignoble Bois des Dames à La Hulpe, nous communique Xavier Ide : « Pour nous, c’est rien de rien, pas un raisin… »

Avis de recrutement : celles et ceux qui souhaiteraient couper quelques grappes peuvent poser leur candidature au Domaine de Glabais à Genappe. « Celles-ci auront probablement lieu durant le mois d’octobre (plutôt les week-ends), déclare Anne Geldhof, selon l’évolution de la maturité des raisins. » Envoyez vos coordonnées via domainedeglabais@gmail.com, Anne et Christian reviendront vers vous.

Christian Balduyck – Vanel

Dans le Namurois

Avant de filer sur la province liégeoise, voici un compte rendu recueilli auprès François Van Pacht, propriétaire de Oze le Vignoble à Floreffe qui préfère voir le côté instructif du millésime.

« Inutile de rappeler à quel point l’année a été compliquée, résume-t-il, elle en est cependant très instructive. Elle est marquée par l’episode de gel des 22 et 23 avril qui a gelé 95% des bourgeons primaires de mon vignoble.

S’ensuivent plusieurs observations :

  • les cépages rouges et en particulier la Syrah ont offert des bougeons secondaires assez fructifères ;
  • le pinot noir aussi, mais les grappes y sont plus petites
  • le chardonnay tire également son épingle du jeu,et enfin,
  • les 2 autres cépages blancs, sauvignon et riesling, donneront une vendange très faible.
Grappes chez François Van Pacht à Oze-le-Vignoble

Cette année a été marquée par une lutte intense contre la propagation du mildiou, dû aux pluies importantes. De mai à fin août, nous avons reçu 390 mm de pluie (dont 30 mm en 24H le 12 juillet !), ce qui est énorme. Et, pour ne pas gâcher la fête, la période de la floraison à été relativement froide et humide, ce qui a provoqué pas mal de coulure sur certains cépages et donc des perte complémentaires.

Malgré cela, l’état sanitaire du vignoble est correct et nous avons assez peu de mildiou sur grappe. Les vendanges ne démarreront pas avant mi-octobre et devraient peut-être même s’étendre jusqu’à la mi-novembre, mais tout cela va bien entendu dépendre des conditions climatiques des deux prochains mois. Je ne sais pas encore si nous ferons des vins tranquilles ou des bulles… cette année nous réserve encore quelques surprises… »

En Province de Liège

A Huy, dans le vignoble Bois Marie Hautes Vignes, tout comme dans son vignoble personnel à Verlaine, Alain Dirick est formel : « cela n’a jamais été aussi mauvais. La grêle de début avril a été suivie par un épisode féroce de gel le 23 avril et par une floraison dans des conditions très humides, avec donc beaucoup de millerandage. Sans compter que par manque de lumière, la photosynthèse a été mauvaise et que les vignes ont donc eu plus difficile de garder les grains. Conséquence : les grappes sont petites et les raisins vont-ils mûrir ? Si c’est le cas, je n’aurais que maximum 20% par rapport à l’an dernier. »

Le Clos des Prébendiers, un des plus anciens vignobles de Wallonie

Une situation n’est jamais l’autre… Le voisin le plus proche de Bois Marie est Jacques Mouton au Clos des Prébendiers, qui déclare : « Je suis un peu gêné de voir mes vignes dans cet état par rapport à beaucoup d’autres. Environ 85% du vignoble ont été protégés par le gel et les maladies du mildiou et de l’oïdium. Lors des nuits des 19 et 20 avril, j’ai mis en place des feux avec beaucoup de feuillus bien verts pour faire un maximum de fumée. Toutefois, si j’ai vraiment pu échapper aux brûlures du soleil, c’est grâce aux vapeurs de la centrale nucléaire qui, partant du vent du nord, ont poussé ces nuages au-dessus de mon vignoble, et dès lors, le soleil n’est pas passé avant midi. 

 

De plus, comme mon vignoble est encerclé de conifères mesurant plus de 20 mètres de haut, le vent du nord n’est pas passé pour atteindre les vignes. À cela, j’ajouterais que j’ai procédé cette année à des pulvérisations très précoces (début du mois d’avril tant pour le mildiou que pour l’oïdium). 

Dès lors, même si j’ai un peu de dégâts dans mes pinots gris, j’aurai une très bonne quantité par rapport à une année moyenne. Les vendanges seraient prévues soit le 14 ou le 21 septembre (en fonction du temps), mais je pencherais plus vers le 21. Et il y a encore quelques places disponibles. »

Grappes de Gamay sur les Terres du Val à Wanze

Au nord de Huy, ce sera la première vendange du domaine des Jolly à Wanze : Terres du Val. « Nous prévoyons de récolter 70hl au total sur ±5,2 hectares déjà en production. Les vendanges devraient avoir lieu début octobre et seront réalisées par les équipes de la ferme et les membres du golf. Pour la vinification, nous serons accueillis au chai du château de Fumal en attendant que le nôtre soit prêt pour les prochaines vendanges. »

Le Domaine XXV en mars 2024 – Vanel

Enfin, à dix ou douze kilomètres de là, à Couthuin, la famille Grégoire fait elle aussi un bilan à la baisse pour le Domaine XXV : « Chez nous, l’année 2024 sera essentiellement marquée par le gel du 23 avril qui a provoqué une perte importante sur les bourgeons floraux et a entrainé un décalage d’un mois du cycle de la vigne. Nous avons par contre pu conserver le vignoble dans un très bon état sanitaire malgré la pluviométrie des mois de juin et juillet. Nous prévoyons à ce stade des vendanges durant la première quinzaine d’octobre avec des volumes nettement en retrait par rapport à 2023 (50 à 60%). »

Propos recueillis par Marc Vanel

Newsletter 27 – Septembre 2024

Portraits de vignerons (4)

Avec la rentrée reviennent également les portraits de quatre de nos membres, qu’ils soient débutants ou non. A partager sans modération.

Le vignoble du Garde Loup :
dans la Botte du Hainaut

Située à Sivry-Rance, la Ferme du Gard date de 1616 et a toujours été directement ou indirectement gérée par la famille Lobet. Depuis de longues annéees, Camille Lobet et son épouse Marie ont maintenu une double activité au lieu : l’élevage de blancs bleus belges et le développement d’activités pédagogiques de sensibilisation des enfants et des adolescents à l’agriculture et à l’alimentation en lien avec le terroir.

Membre de Confrérie de la Jurade princière de Chimay, le couple rencontre la Confrérie des Bienheureux de Dambacq-la-Ville en Alsace, et s’enthousiasme pour la viticulture. Tant et si bien qu’en 2019 ils décident  de planter 4000 pieds de vignes de cépages alsaciens sur un terrain attenant à la ferme : pinot blanc, pinot noir, auxerrois et chardonnay. En 2023, ils ont ajouté du pinot kors.

En 2022, ils plantent 500 pieds de plus et encore 250 l’année suivante, pour arriver à 1,5ha environ. Intéressé par la reprise future de l’exploitation agricole, leur petit-fils Cyril vient entretemps épauler son grand-père dans les vignes et décide de se former à la HECH Isia de Huy (graduat en agronomie et gestion) – des études qui lui ont permis notamment d’effectuer un stage au Vignoble du Château de Bousval.

Les deux hommes plongent donc de concert dans la viticulture et apprennent en marchant. Les trois premières cuvées de 2022 (3×100 bouteilles) sont sorties à la mi-2023 et ont été baptisées “Regard de Loup”, “Louvard” et “K 1000” et ont surpris tous les amateurs par leur équilibre et leur finesse.

En 2023, avec la maigre récolte, le domaine du Garde Loup a décidé de ne produire qu’un rosé sorti en janvier dernier, « Le chevrosé », une allusion au nom wallon (chèvrotin) des habitants de Sivry-Rance. En vente au chai, 21 rue du Gard, à 6470 Sivry.

[Infos: la-ferme-du-gard.be]

Le Domaine Degavre : cultures, blondes d’Aquitaine et vignes

Rattaché à la commune de Ath, Ostiches est aussi le berceau de la famille Degavre, installé dans un magnifique corps de ferme depuis 1772 ! Souhaitant amorcer sa retraite, Marc Degavre revend en 2018 à son fils Adrien la moitié de l’exploitation, son frère n’étant pas intéressé. Les cultures de maïs, de céréales, de betterave et de chicorée sont ici associées à l’élevage de blondes d’Aquitaine, une race bovine de grande taille. On est alors juste après la fameuse crise du lait et Adrien décide de diversifier les activités de la ferme en plantant 2,2 hectares de vignes en vue (et avec l’envie) de produire des vins effervescents.

Ingénieur industriel en agronomie formé à la Haute Ecole provinciale de Hainaut à Ath, Adrien a travaillé de 2015 à 2017 au Carah où il fut notamment responsable des avertissements pour la lutte contre le mildiou de la pomme de terre en Wallonie. A la reprise de la ferme, il maintient un temps partiel (4/10e) à la HEPH-Condorcet.

Avouant n’avoir jamais été convaincu par des bulles issues de variétés résistantes, il a finalement opté, tout comme le Garde Loup, pour le chardonnay et les trois pinots blanc, noir et auxerrois.

Il commence avec 2,2ha en 2019, ajoute deux autres hectares en 2022 et enfin deux de plus cette année.

Pour vinifier sa production, Adrien fait appel aux œnologues du groupe champenois Sofralab, et ses deux premiers crémants, Blanc de Blancs et Blanc de Noirs, issus de la récolte 2021, sont directement récompensés par une médaille d’or au Concours mondial de Bruxelles. En 2023, un second Blanc de blancs avec 18 mois de lattes vient compléter l’offre du Domaine Degavre qui semble fort bien lancé. Le Blanc de Blancs 2022 vient de sortir.

[infos : page Facebook]

Terres du Val : un écoystème durable

Depuis 1985, la famille Jolly a reprofilé les terres ancestrales à Vinalmont (Wanze) pour en faire un écosystème durable, relocalisant l’emploi et régénérant l’environnement. Au programme : cultures céréalières bio, développement  du complexe touristique Naxhelet (golf, spa et horeca), élevage de moutons ardennais roux, boulangerie, houblonnière et vignoble… the sky is the limit, comme disent nos voisins anglais.

Le vignoble Terres du Val en janvier 2024

Durant plusieurs années, la famille Jolly a été unie dans un partenariat (non opérationnel) dans plusieurs vignobles du sud de la France avec la famille Parmentier. Souhaitant développer un vignoble en Belgique, la famille Jolly confie à la famille Parmentier le soin de réaliser une étude de faisabilité. Ce Belge qui habite dans le Luberon possède la société Vinolis qui accompagne les viticulteurs à la création ou à l’évolution de leur vignoble et développe dorénavant divers projets en Belgique, notamment le projet de la coopérative de Perwez).

Nicolas est en outre associé à Martina Widmer, diplômée de la Haute Ecole de viticulture et d’œnologie de Changins. Ensemble, avec Charles-Edouard Jolly, ils vont préparer en 2019 le projet du vignoble des Terres du Val qui sera véritablement lancé en 2020.

Après l’analyse des sols par Lydia et Claude Bourguignon, la décision a été prise de miser sur les vins rouges tranquilles et de planter 60% des surfaces avec des variétés rouges, gamay et pinot noir. En blanc, le duo belgo-suisse a proposé le chardonnay et le chasselas, très peu répandu chez nous. Les plantations se sont déroulées sur trois ans et sur 10 hectares, en fonction des stocks de pieds disponibles.

Entretemps séduite par les effervescents de certains confrères, la famille Jolly décide d’augmenter le vignoble de huit hectares supplémentaires destinés à l’élaboration de vins effervescents.  Prévue en 2024, la plantation a toutefois été reportée à 2025, vu les conditions climatiques. Les premières bouteilles seront produites à partir de cette vendange-ci, elles trouveront naturellement place sur les tables du restaurant du complexe Naxhelet…

[Infos: www.terresduval.be]

Coopérative de Sirault,
un vrai vin de village

En 2016, Jean-Christophe Vander Elst, pharmacien de son état, décide de planter des vignes dans son village de Sirault (entité de Saint-Ghislain). Deux premières parcelles sont plantées, l’un derrière la superette du village et l’autre à l’arrière du restaurant le Funambule. Le projet intrigue, et certains voisins, dont le médecin Pat Brunin, décident de s’impliquer à leur tour.

Un vignoble très festif

Eux aussi font le choix des cépages interspécifiques, résistant mieux aux maladies. En blanc, les cépages souvignier gris, johanniter et muscaris ont été privilégiés, mais du pinotin et du cabernet cortis ont également été plantés, ce qui permet de produire aujourd’hui un remarquable rosé.

Pour passer à la vitesse supérieure, la coopérative « Le Vignoble de Sirault » est créée en 2018, officiellement par 11 coopérateurs fondateurs et ouvre son capital au public. De nouvelles parcelles sont plantées, certaines dans les jardins des membres de la coopérative. La structure a recruté au fil des ans plus de 220 coopérateurs, chacun investissant de 500 à 5000 €. Le vignoble se compose désormais de dix parcelles réparties dans le village (six grandes et quatre petites) pour un total de 14.900 pieds sur ±3,5 ha supervisés par un œnologue champenois. Environ 11 à 12.000 bouteilles ont été produites en 2022, un peu moins en 2023 – comme partout – et il faudra attendre encore quelques jours pour connaître le résultat de la campagne 2024.

Accueil du public lors de la marche gourmande

Les vins rencontrent un franc succès et le groupe des coopérateurs s’élargit pour atteindre 221 membres ! Parmi les récompenses récentes, relevons la Médaille d’or au Concours mondial de Bruxelles 2024 pour « Fine en Bulles » ainsi qu’un Coup de cœur Gault&Millau dans le guide des Vins belges ou encore la Médaille d’argent pour « A part » au Concours des Meilleurs vins belges de la VVS.

La vie du vignoble a également modifié celle du village, tant et si bien que, sous l’impulsion de Jean-Jules Frécourt, qui en est le président, la Confrérie du vignoble de Sirault a été créée, elle compte aujourd’hui une soixantaine de membres intronisés. Son rôle : assurer les bénévoles durant les travaux dans les vignes et autres activités, promouvoir le vignoble, son esprit et ses produits. Mais aussi organiser des événements : apéros le premier dimanche du mois,  marche gourmande, banquet, chasse œufnologique, visite à d’autres vignobles et confréries, etc.

[Infos : page Facebook]

Portraits : Marc Vanel – Septembre 2024

Voir aussi nos portraits précédents:

Seconde édition du Gault&Millau Wine Guide Belgium

Un an après la sortie de sa première version, la seconde édition du Guide des vins belges Gault&Millau a été présentée le mercredi 26 juin à la Maison de la Poste à Bruxelles.

Cette nouvelle édition accueille 25 domaines supplémentaires et 44 nouvelles références, ce qui porte le total de domaines présentés à 107 (dont 28 wallons…) et à 216 vins.

Lors de cette dégustation à l’aveugle par un jury professionnel, 55 vins ont décroché un label « Coup de cœur ». Parmi ceux-ci, 25 vins flamands et 10 wallons ont été gratifiés d’un Belgian Wine Award.

COUPS DE CŒUR ET BELGIAN WINE AWARDS*

COUPS DE COEUR BULLES :

    • Domaine du Chant d’Eole – Grand Cru 2018*
    • Vignoble des Agaises – Ruffus Chardonnay Brut 2021*
    • Vin de Liège – L’insoumise Brut 2022*
    • Domaine W – Brut de Brabant Réserve, Cuvée Folon 2020*
    • Château Bon Baron – La Baronne Brut Nature 2021*
    • Vignoble de Sirault – Fines en Bulles 2022 Domaine du Chant d’Eole – Blanc de Blancs Brut 2018
    • Vignoble des Agaises – Ruffus Brut rosé
    • Château de Bioul – Brut de Bioul rosé
    • Vin du Pays de Herve – Les Carnavaliers Extra Brut 2020

COUPS DE COEUR VINS BLANCS :

    • Domaine La Falize – Chardonnay 2021*
    • Domaine du Chenoy – Citadelle 2022
    • Château de Bousval – Tout cru 2022
    • Vin de Liège – A Capella 2022
    • Domaine XXV – Chardonnay 2022
    • Domaine des Marnières – Chardonnay Grande Marnière 2022

COUPS DE COEUR VINS ROUGES :

    • Domaine des Marnières – Pinot noir Al Voye 2022
    • Domaine du Ry d’Argent – La Ronce 2022
    • Château Bon Baron – Trésor Pinot noir 2017*
    • Château Bon Baron – Acolon 2019*
    • Vignoble du Château de Bousval – Ange ou Démon 2022*

COUPS DE COEUR VIN DEMI-DOUX :

    • Vin de Liège – Notes Blanches 2022*

Le guide peut être acheté sur le webshop de Gault&Millau ou en librairie à partir du 10 juillet.

Découvrez les nouveaux partenaires de l’AVW !

Trois entreprises wallonnes soutiennent désormais les activités de notre association : Crelan, Axaglass et Vinventions. Découvrez leurs actions et projets …

CRELAN

Banque coopérative belge, CRELAN est ancrée dans des valeurs de proximité et de soutien aux communautés locales. Forte de son expertise dans le secteur agricole, Crelan s’intéresse à la diversification et transformation des matières premières comme, entres autres,  le secteur viticole, en pleine croissance en Belgique.

La banque offre également des solutions financières adaptées aux besoins spécifiques de ces activités, que ce soit pour l’acquisition de terres, l’équipement ou le développement des exploitations agricoles et para-agricoles.

Crelan contribue non seulement à la diversification et à la croissance de l’agriculture belge, mais aussi à sa diversification et à la promotion de produits locaux de qualité.

Infos : crelan.be

 

AXAGLASS

Acteur clé dans le monde viticole depuis plus de 30 ans grâce à ses bouteilles en verre, Axaglass s’est imposé comme un leader incontesté dans la vente de bouteilles en verre, répondant aux besoins exigeants des producteurs de vin belges et français. L’intérêt d’Axaglass pour le secteur viticole va bien au-delà de la simple fourniture de contenants ; il repose sur une véritable passion pour l’art de la vinification et une compréhension approfondie des défis auxquels sont confrontés les vignerons.

Axaglass propose une vaste gamme de bouteilles en verre, allant des formats traditionnels aux designs les plus innovants, permettant ainsi aux producteurs de mettre en valeur la qualité et l’unicité de leurs vins. Cette diversité d’options offre aux vignerons la possibilité de choisir des bouteilles qui reflètent parfaitement leur marque et leur vision.

En outre, Axaglass s’investit dans des pratiques durables, en privilégiant des matériaux écologiques et des processus de fabrication respectueux de l’environnement.

Infos : axaglass.be

VINVENTIONS

Depuis sa création en 1999, Vinventions est le fournisseur mondial de solutions de bouchage le plus innovant, le plus durable et le plus fiable (bouchons en tous genres, capsules à vis, etc.).

Depuis 2018, Vinventions a initié un partenariat durable avec l’AVW. Cette collaboration repose sur des valeurs partagées et une vision commune de la promotion et du développement du secteur viticole wallon. Une nouvelle étape vient d’être franchie grâce à une convention de partenariat qui renforçant ainsi notre engagement mutuel.

Outre la participation à plusieurs événements avec l’AVW (le Salon des Vignerons de Wallonie et Megavino notamment), Vinventions a également ouvert les portes de son principal site de production à Thimister-Clermont pour plusieurs visites et dégustations qui ont permis aux vignerons wallons de découvrir le processus de fabrication des bouchons Nomacorc, et de comprendre comment Vinventions met tout en œuvre pour garantir la qualité et la durabilité de ses produits.

Ce partenariat reflète l’engagement de l’entreprise envers la communauté viticole locale et sa volonté de promouvoir les vins wallons. Enfin, Vinventions est également engagé dans une démarche de durabilité. Ses bouchons Nomacorc sont conçus pour minimiser l’impact environnemental, tout en garantissant une performance optimale. Cette approche écoresponsable résonne avec les valeurs de nombreux vignerons wallons, qui adoptent des pratiques viticoles durables et respectueuses de l’environnement.

Infos : eu.vinventions.com/fr/

Newsletter 26 – Eté 2024

Été 2024 : les vignerons wallons vous attendent…

Tout au long de l’été,
partez à la (re)découverte des vignobles de Wallonie.

Je-Ve-Sam jusqu’au 20 juillet :
Ruffus en Terrasse

Tous les jeudis, vendredis et samedis jusqu’au 20 juillet, c’est la saison de la Terrasse chez Ruffus, à Haulchin. Au menu : coupe de bulles, mais aussi tapas (hamburgers, planches mixtes, pitas de Pappoùs,…). Accès à partir de 18 ans seulement. Entrée gratuite. Infos : page Facebook, Ruffus en Terrasse.

Jeudis 11, 18 et 25 juillet :
afterwork sur la Terrasse W à Saintes

Ouverture sans réservation de 18 à 23h de la Terrasse W à Saintes pour boire l’apéro en mode décontracté! Pour les membres du domaine, il est possible de réserver une table ou un mange-debout. Voir domaine-w.be.

26-29 juillet : Foire de Libramont

Venez découvrir les nouveaux vignerons wallons à la Foire agricole de Libramont du 26 au 29 juillet de 9h à 18h30 chaque jour. Le stand de l’AVW est installé sur la mezzanine du Hall 01, au bout du sentier des Saveurs. Infos : libramont.be

3 août : visite-dégustation
chez Oze le Vignoble à Floreffe

Les visites sont proposées ce 3 août en après-midi, mais aussi sur demande pour des groupes de 8 à 12 personnes. Différentes thématiques peuvent être abordées telles que : initiation à la dégustation, le monde des vins effervescents, les vins en biodynamie, les vins blancs surprenants…

François Van Pacht termine la construction de la Tiny-Oze qui devrait être inaugurée en septembre. A suivre. Infos : www.ozelevignoble.be

La Tiny-Oze

En juillet :
sortie des “Bulles d’Ere”

Deux nouveaux vins effervescents pour le domaine de Longuesault : un rosé à base de Rondo et un blanc à base de Johanniter : ils ont été élaborés avec une macération pelliculaire courte qui permet d’obtenir une couleur séduisante ainsi que des arômes fruités. La refermentation en bouteille avec élevage sur lattes de 12 mois permet en outre d’obtenir une belle et fine effervescence.

Tout au long de l’été :
le vin wallon sous bulle

Cet été, Hemisphere Events vous propose le Belgium Wine Tour, une expérience sensorielle et culturelle qui éveillera vos sens et enrichira vos connaissances. Les organisateurs ont choisi quatre vignobles et y installeront pendant 4 x 8 jours un dôme transparent, abritant une grande table pouvant accueillir jusqu’à 30 convives. C’est dans cette ambiance originale que vous serez guidé par un sommelier expert à travers une dégustation de vins wallons.

Au programme à partir de 19h :

      • Du 17 au 24 juillet : Vignoble « Coteaux des Avelines » à Villers-la-Ville
      • Du 8 au 18 août : Domaine W à Tubize
      • Du 29 août au 8 septembre : Domaine du Ry D’Argent à La Bruyère
      • Du 10 au 20 octobre : Domaine XXV à Couthuin.

Pour accompagner les vins sélectionnés, un menu 5 services (froid) est proposé à 155€/pers.

Infos et réservations : hemisphere.events

24-25 août :
2e édition de
Show Must Go Wine©

Mené pour la seconde fois par Muriel Lombaerts, connue notamment pour « Le vin des femmes », l’événement « Show Must Go Wine© » réunit cette fois sept chanteurs et chanteuses de la Fédération Wallonie-Bruxelles, un humoriste-hédoniste et… deux performeuses de pole-dance pour 5 dates dans 5 vignobles de Wallonie.

Les performances se donnent, au cœur des vignes, sur une scène extérieure si le soleil est  présent, ou à l’intérieur – par exemple au milieu de la cuverie du domaine si la météo est capricieuse. Les convives pourront visiter gratuitement les domaines avant les spectacles.

Les dates de juin étant passées, il vous reste deux jours fin août pour découvrir le nouveau spectacle sur le vin belge d’Eric Boschman : au Domaine du Chapitre le 24/8, suivi d’un concert de Coralien et d’Alec Mansion, ou chez Ruffus le 25/8, suivi d’un concert de Kreshen et… d’Alec Mansion. C’est l’amour, mour, mour…

Ticket : un seul spectacle – solo (30€) ou « duo » (= 55€)
Billetterie : www.billetweb.fr/show-must-go-wine1

1er septembre : violoncelle
et vins du Château Bon Baron

Tous deux Namurois, le violoncelliste Pierre Fontenelle et la vigneronne Jeanette van der Steen, propriétaire du Château Bon Baron, s’associent pour vous faire vivre une expérience musicale inédite. Vous dégusterez en effet sept vins du vignoble « Bon Baron » sélectionnés pour s’accorder aux sept pièces interprétées par Pierre Fontenelle (professeur de violoncelle à l’IMEP, Namurois de l’année en 2020 et lauréat de nombreux prix internationaux).

Durant deux heures, le gustatif rencontrera l’auditif avec cette parfaite harmonie entre vin et musiques classique, folk et contemporaine. Ce concert se tiendra au cœur du domaine de Terra Nova, au Hangar aux affûts le dimanche 1/9 à 11h. Réservation obligatoire, en ligne sur www.citadelle.namur.be , prix 40€/personne, interdit aux moins de 18 ans. Départ du Centre du Visiteur Terra Nova.

7 septembre : Jazz au Vignoble 2024

Pour la 24e édition de sa soirée « Jazz au vignoble », la Confrérie du Vignoble de l’Abbaye de Villers en Brabant a choisi de vous faire voyager en Amérique latine et vous accueille le samedi 7 septembre dès 18h pour un apéro dans le vignoble avant de passer dans le Moulin de l’Abbaye pour un repas sur les notes de « Salsaddict », latin jazz band composé de Michel Mainil (saxophone), Pierre Malempré (trompette), Vincent Romain (guitare), Patrick Wanter (drums et percussion) et de Marcela Bohorquez, chanteuse tout droit venue de Colombie. Nombre de places  strictement limité à 150 personnes, ne tardez donc pas à vous inscrire ! PAF : 45€ pour la soirée. Inscriptions: www.villers-la-vigne.be/jazz-2024/

Compilation : Marc Vanel

A LIRE AUSSI…

 

Les dégâts du gel dans les vignes wallonnes

Fin avril, les viticulteurs wallons ont connu plusieurs nuits très courtes pour tenter de combattre le gel dans leur vignoble, mais le constat est sans appel : plus de deux tiers des vignobles – il est question de minimum 250ha – ont été touchés à des degrés divers par les températures négatives, entraînant chez certains une perte parfois quasi totale. 

L’espoir est de voir un second bourgeon qui permettrait de sauver une vendange éventuellement partielle, mais plus tardive, en 2024. Il semblerait que cette possibilité soit plus élevée pour les cépages résistants, mais rien n’est moins sûr. Nombreux sont donc les producteurs qui ont introduit une demande de reconnaissance des pertes en « calamité agricole » afin d’obtenir une indemnisation financière, pour compenser en partie les pertes de production. Une procédure est en cours, avec les autorités communales et régionales.

En attendant les résultats de cette procédure qui prévoit un second constat effectif au cours ou en fin de saison, nous avons interrogé nos membres sur les moyens mis en œuvre durant ces deux fameuses nuits du 22 et 23 avril. Voici une vingtaine de témoignages dont il ressort un constat : les méthodes de l’un ne fonctionnent pas forcément chez l’autre…

Nuit de veille dans le vignoble des Coteaux des Avelines

Brabant wallon

Au Domaine de Glabais, les pertes se concentrent sur le Chardonnay. Le petit vignoble de La Hulpe a quant à lui tout perdu.

Non loin de là, dans le vignoble des Coteaux des Avelines, explique Arnaud Duchêne, « une bonne partie des premiers bourgeons de la récolte 2024 est « partie en gelée ». Heureusement, de nombreux bourgeons ont pu être sauvés grâce à notre formidable équipe de « soldats du feu » qui ont allumé quelques centaines de feux dans les vignes au cours de cette nuit rudement froide mais visuellement belle. Les bourgeons sauvés et les bourgeons secondaires vont quand-même nous assurer une belle récolte. Cela nous donnera malheureusement plus de travail l’an prochain lors du chantier de taille pour le remplacement des cordons endommagés. »

Au Domaine de Mellemont, rapporte Matthieu Dumont, « environ 60% de nos bourgeons ont été touchés par le gel. Nous n’avons entrepris aucune démarche pour lutter contre le gel, faute de moyens. Nous avons bon espoir que les bourgeons secondaires arrivent quand même à maturité. »

Bilan radical pour le petit Domaine du Bois des Dames, « 100% de perte, déplore Xavier Ide. Hiver trop chaud, trop tôt et malgré notre cépage tardif, nous nous sommes fait avoir. Nous allons juste veiller à ce que la vigne se remette au mieux en préparant 2025. »

Province de Hainaut

Au Vignoble des Agaises/Ruffus, Arnaud Leroy déclare que « nos 3 tours ont protégé à 100% une grosse dizaine d’hectares. Sur les 20 autres, une bonne moitié a repris, mais l’autre moitié ne donnera pratiquement rien… On peut donc estimer les pertes entre 20 et 30 %. Nous plantons 4,5 ha dans les prochains jours, nous passerons ainsi la barre des 40 hectares. »

Les voisins du Domaine du Chant d’Eole ont eu plus de chance, car Laurent Etienne affirme n’avoir perdu que moins de 2%…

Plus au sud, au Domaine de Longuesault, constate Lara Safiannikoff, « nous avons eu  beaucoup de chance, la région de Tournai a été épargnée, nous n’avons pas été touchés par les gelées (ouf!). »

Au Domaine de la Portelette à Lobbes, Bertrand et Sophie déplorent des dégâts importants sur 2,5ha en production. « Globalement, 80% des bourgeons primaires ont été détruits. Le cépage le plus touché est le Muscaris, plus précoce. Sur le Johanniter, il reste environ deux à trois bourgeons primaires. Sur le Souvignier gris, plus tardif, trois à quatre bourgeons primaires ont résisté. Actuellement, la reprise de la vigne est déjà bien visible, surtout sur le Muscaris, très vigoureux et résilient. Nous espérons que la vigne compensera partiellement la perte engendrée par cet unique coup de froid. Une petite parcelle de 9 lignes (Muscaris planté en 2020) a été épargnée grâce à l’allumage de 150 bougies durant cette fameuse nuit de gel printanier. Nous aurons une meilleure idée début juin. »

Au Vignoble des Rivages à Feluy, la température est descendue à -1.8°C, et 75% des vignes ont gelé. « J’ai sauvé un quart du vignoble en testant l’aspersion, explique Thomas Cordier. J’ai été bluffé par cette méthode, car là où j’ai arrosé, c’est comme s’il n’avait pas gelé. Je suis décidé à installer un système d’aspersion dans tout le vignoble pour l’année prochaine. Je suis en contact avec Netafim qui commercialise un système qui consomme 70% moins d’eau qu’un système traditionnel. »

A Ostiches, Adrien Degavre a mis à l’épreuve 3 techniques antigel : « une tour antigel sur mon Chardonnay planté en 2022, un frostbuster sur ma première parcelle de 2019 et l’aspersion sur 90 pieds devant la ferme. Quelques bourgeons gelés ont été observés sur la parcelle de 2019 mais la vigne a pu compenser depuis lors et les pertes seront vraiment minimes. »

Dans le domaine des Sarments

Province de Liège

Le bilan est lourd chez Vin de Liège qui accuserait près de 70% de bourgeons gelés, les dispositifs anti-gel en place n’ayant pas été à la hauteur cette fois. Mais selon Romain Bevillard, « la reprise ne se présente pas si mal, cela va limiter les dégâts, je pense, à 40%, mais on ne sera fixés que fin juin. »

Au Clos des Prébendiers à Huy, Jacques Mouton se réjouit de n’avoir que peu de dégâts. « J’ai fais des feux continu durant les 2 nuits. De plus mon vignoble est protégé par des grands sapins et le vent du nord est passé au dessus. La centrale nucléaire voisine a amené les nuages et toute la matinée, le vignoble est resté dans la pénombre et le soleil n’a pas pu cuire les feuilles. »

A Couthuin, au Domaine XXV, « comme la plupart de nos collègues, rapportent Jérôme et Renaud Grégoire, nous avons subi 2 nuits de gel à -3° sur une vigne bien développée, ce qui a brûlé 95% de nos bourgeons primaires malgré l’utilisation de nos deux machines Agrofrost. La vigne plantée récemment à proximité du chai a été épargnée sans doute de par la protection du vent du nord. Entre-temps, les bourgeons secondaires non brûlés sont en cours de dévelop- pement. Les semaines à venir seront décisives pour espérer une vendange correcte. »

A Beaufays, au Domaine Bellum Fagetum, 90% des premiers bourgeons ont brûlé. L’espoir repose à présent sur une seconde inflorescence.

Province de Namur

Au Château Bon Baron, les vignes de Jeanette van der Steen ont été sauvées par la proximité de la Meuse qui longe ses parcelles. « Il y a toutefois, concède-t-elle, une petite parcelle en hauteur et hors de l’influence de la Meuse où la vigne a connu quelques difficultés », mais cela reste anecdotique.

A Emines, le Domaine du Chenoy est passé à travers les éléments. « Nous n’avons pas de dégâts, se réjouit Pierre-Marie Despatures, sur les parcelles protégées avec des bougies. Sur nos parcelles historiques, la taille tardive nous sauve avec beaucoup de bourgeons latents. est toutefois difficile d’avoir un retour chiffré pour l’instant. »

Pour le vignoble des Terres de Crompechine, le bilan est sans appel, confirme Frédéric De Baere : « nous avons affronté la nuit aux bougies et avec des feux complémentaires, mais même cela n’a pas sauvé le vignoble du gel. Je n’ai pas fait de recensement détaillé mais tout le vignoble y est passé. Nous restons toutefois confiants et positifs dans la résilience de Dame Nature ! »

A Floreffe, à Oze le vignoble, François Van Pachtenbeke reconnaît que « l’épisode de gel a été particulièrement impactant surtout la deuxième nuit. Tous les facteurs aggravants étaient réunis pour faire un maximum de dégâts : (1) pluie avant la nuit, ce qui a humidifié les bourgeons les rendant plus sensibles au gel + formation de givre, (2) passage sous 0°C en milieu de nuit, induisant une exposition longue, (3) stade végétatif entre pointe verte et 2 feuilles étalées rendant les bourgeons extrêmement sensibles, même à une exposition courte au gel, et (4) un ciel dégagé qui a fait plonger le thermomètre en dessous des prévisions (-3.7° à 6h le second jour). Conclusion : les 2 ventilateurs montés sur des tours n’ont pas été efficaces, j’ai perdu plus de 90% des bourgeons primaires sur les 5 cépages. Il y a quand même deux bonnes nouvelles. J’ai fait des tests de protection avec du voile d’hivernage et les résultats sont très encourageants, et les bourgeons secondaires semblent pour le moment assez fructifères, mais c’est encore tôt pour tirer la moindre conclusion. »

Province de Luxembourg

A Torgny, au Clos de la Fouchère, Daniel Dries donne un bilan très circonstancié : « C’est uniquement la nuit du 21 au 22 qu’il y a eu tous les dégâts de gel, il a fait -2°C, ce qui n’est pas très bas, mais il avait plu une partie de la journée du 21, les vignes étaient dès lors mouillées, ce qui n’arrange pas lors des gelées nocturnes. Il y a une grande différence entre les vignobles du haut du village, ceux du centre du village, et ceux plantés vers le bas du village, le haut ayant été plus épargné par rapport au bas. Les cépages n’ont pas été touchés tous de la même façon, l’Auxerrois a mieux résisté que les autres cépages par exemple. L’âge des vignes joue également un rôle important, car souvent les jeunes vignes d’un ou deux ans, voire trois ans, sortent de manière plus précoce que les vieilles vignes dont certaines ont  40 ans dans le village. Les vignes non liées s’en sortent mieux que celles qui étaient déjà liées, et si en plus elles étaient liées le long du fil de fer, l’impact du froid a été plus marqué. De manière générale, les dégâts sont estimés entre 50 et 66% au village, nous avons une petite parcelle dans le village de Chenois à quelques kilomètres, cette dernière a été gelée à 100%. »

A Rendeux, entre Hotton et La Roche-en-Ardenne, Eric Grevisse déclare pour le Vignoble de Loperlé et celui du Moulin de Hamoul, n’avoir perdu que  quelques bourgeons, mais de façon limitée. « Ma taille très personnelle anti-gel n’a pas mal fonctionné. Mes vignes sont reparties et promettent une récolte satisfaisante. »

Témoignages recueillis par Marc Vanel

Un ouvrage indispensable

« La Belgique, pays de vins, vignes et vignobles, d’hier et d’aujourd’hui »

Même s’il est établi que la Belgique, ou du moins les territoires qui formeront la Belgique en 1830, possède une longue tradition vitivinicole, personne n’avait encore rédigé avec détails toute son Histoire, avec un grand H, tant au nord qu’au sud du Sillon Sambre-et-Meuse.

Si l’on trouve quelques beaux documents dans les archives et les cercles d’histoire de certaines villes (Huy, Liège,…) où la tradition fut plus forte qu’ailleurs, la première pièce de choix fut le travail du géographe liégeois Joseph Halkin qui dressa en 1895 la liste des lieux où fut planté de la vigne, un ouvrage réédité par Marc De Brouwer en 2005 et disponible en ligne sur vignes.be.

Outre quelques courts textes publiés au fil du XXe siècle, dont certains truffés d’erreurs, un des premiers ouvrages sur la viticulture belge, fut « Vignobles de Belgique » (Racine, 2009) qui recensa 50 vignobles en Wallonie et 50 en Flandre. A l’époque, aucun liste n’existait, ce fut une première. Mais il ne s’agissait que d’un recensement, pas d’une chronologie historique.

Ce travail fut initié quelques années plus tard par Guy Durieux, vigneron à Andenne, rejoint par Marc Vanel, dans la rédaction de l’ouvrage « Vignobles de Sambre et de Meuse – 12 siècles d’histoire » (Piezo, 2014). Les auteurs sont partis à la recherche des racines de la viticulture wallonne et retracent le riche passé de Liège, Huy, Namur et Dinant pour mieux appréhender, en fin de volume, le renouveau viticole wallon de ces dernières années.

Marc De Brouwer dans sa cave… (ph. Vanel)

A noter qu’en préface de cet ouvrage, les auteurs avaient précisément donné la parole à… Marc De Brouwer, grand défenseur de la vigne en Belgique, viticulteur et auteur, notamment, d’un traité de vinification qui a inspiré nombre de nos membres.

Celui-ci vient donc de livrer une histoire plus que complète du vignoble belge. En 300 pages compactes, son étude est un véritable voyage dans le temps et est le résultat d’un travail de bénédictin mené pendant plus de 20 ans et va plus loin que tous les ouvrages antérieurs, notamment en présentant sur 80 pages tous les vignobles actuels de plus d’un hectare. L’affaire n’est pas mince.

Nous n’allons pas retracer ici cette longue saga, une newsletter ne suffirait pas, mais nous souhaitons féliciter Marc De Brouwer et vous recommander chaleureusement la lecture de cet ouvrage abondamment illustré et indispensable à la mise en perspective de notre viticulture.

Le livre coûte 29,50€ (37€ avec les frais de port) et peut être commandé via vignes.be ou cepvdqa@gmail.com.

[MV]

Des nouvelles de nos membres

Dans chacune de nos lettres d’infos, quelques nouvelles de la vie viti-vinicole de nos membres… ou d’événements pouvant vous intéresser.

Photo Domaine du Dièdre noir

Le Dièdre noir passe à tabLE

La famille Dohy a planté en 2019 le Domaine du Dièdre noir à Marche-les-Dames et chaque membre de la famille assume sa part de travail. Aujourd’hui, une nouvelle page du projet s’écrit avec le lancement d’une restaurant bistronomique au cœur des vignes.

« Trois amis issus de la même école hôtelière se sont unis pour créer une expérience culinaire unique, en travaillant avec des produits de qualité et de saison. Notre passion pour la cuisine transparaît dans chaque plat que nous servons. Rejoignez-nous pour une aventure gustative mémorable, où la convivialité et la délicatesse se marient harmonieusement. »

> Ouvert du mercredi au dimanche de 12 à 14h et de 19 à 21h. L’adresse: rue des Bigarreaux 59, 5024 Marche-Les-Dames – Réservation en ligne via diedrenoir.be. Quatre menus de 2, 3, 4 ou 5 services sont proposés entre 35 et 75€.

Silence, on plante…

Tout récemment, le Domaine du Chant d’Eole a ajouté 25.000 pieds, soit 2.75ha, aux 52 déjà existants. De son côté, Ruffus vient aussi d’en ajouter 4,5, passant ainsi la barre des 40 hectares…

Plantation au Domaine de Wespin – Photo Vincent Dienst

Plus modestement Adrien Degavre a replanté 2 hectares à Ostiches. Enfin, Vincent Dienst a récemment lancé un crowfunding (qui a connu un succès fulgurant) via Miimosa pour planter son propre vignoble : le Domaine de Wespin sur les coteaux de Dinant en collaboration avec plusieurs membres de sa famille.

« Ce lieu rassemble les composantes idéales d’un terroir viticole exceptionnel, commente Vincent : un microclimat local plus chaud que le climat général du plateau, une pente orientée sud-ouest bénéficiant d’un ensoleillement maximal et d’une exposition idéale aux vents dominants. »

Infos : wespin.be

À la découverte du terroir viticole belge

Le vendredi 7 juin 2024, Vivardent et l’Union des œnologues de Belgique, présenteront à Sprimont une conférence-débat avec Lydia et Claude Bourguignon, deux experts internationaux des terroirs viticoles dans le monde.

© SIPA – Union des Oenologues de Belgique

Au programme :

    • 9h30-11h30 : conférence de Lydia et Claude Bourguignon sur la notion de Terroir viticole en Belgique
    • 11h30-12h30 : dégustation de deux vins belges, discussion sur le lien avec leurs terroirs. PAF : 20€.
    • L’après-midi : 3 ateliers pratiques qui seront animés quatre fois à 14, 15, 16 et 17h
        • Atelier 1 : Quels cépages choisir selon le type de sol (Lydia et Claude Bourguignon, Anouck Stalport, chercheurs en viticulture)
        • Atelier 2 : La conception d’une cuverie (Thomas Heeren, maître de Chai chez Vivardent)
        • Atelier 3 : Climat’hic, réflexion sur les vins que nous produirons en 2050 (Sébastien Doutreloup, climatologue et Véronique Lidby, oenologue) PAF : 10 euros, à régler à l’inscription.

Et aussi : dégustation de vins belges, stand ‘Fair & Green’, stand de l’Union des Oenologues de Belgique, exemples d’outils d’œnotourisme, balades autour des vignes à la découverte de la biodiversité (Les Balades de Sophie). Formules de petite restauration et de boissons toute la journée, les tapas du midi et le barbecue du soir seront accessibles sur inscription.

L’adresse : Cuverie de Vivardent, Sur Stapelette 1 à 4140 Sprimont, Véronique Lidby, 0491 355 002.

Newsletter 25

Portraits de vignerons (3)

Suite de nos portraits avec quatre domaines en province du Brabant wallon, du Hainaut, de Namur et de Liège…

Les Sarments à Clermont

Les Sarments
(Clermont-sur-Berwinne – Liège)

Logée dans un écrin de verdure au cœur du Pays de Herve, la ferme de l’ancien château de l’Aguesse à Clermont est bordée de haies remarquables d’aubépines et de saules têtards, les écosystèmes sauvages préservés y produisent une grande diversité de fleurs et d’arbustes où viennent nicher les oiseaux et où prolifèrent des auxiliaires en tous genres.

En 2017, Valérie, descendante de la famille Desonay et ingénieure de gestion, s’est lancée dans un projet de vignoble avec son mari, Philippe Dumont, qui s’est formé pendant 2 ans en viticulture et œnologie avant de démarrer le projet.

Le couple a opté pour quatre cépages résistants : trois blancs – Johanniter, Souvignier gris et Solaris, – et un rouge – le Regent. « Il y a moyen de faire un chouette vin avec le Regent, explique Philippe, cela dépend surtout du travail à la taille, on n’obtient pas le même résultat selon la maturité…  Nous avons opté pour le bio, mais nous n’avons malheureusement pas demandé la certification tout de suite, nous sommes donc encore en conversion. Encore un peu de patience, ce sera pour fin 2025 ou début 2026. Pour moi, ce message est important, c’est une marque de confiance pour nos consommateurs qui indique que nous travaillons en cohérence avec les principes de respect de l’écosystème, etc. »

Pour l’instant, deux vins ont été élaborés. “L’envol” tout d’abord, un vin tranquille assemblant Solaris et Souvignier gris, à 600 bouteilles quasiment épuisées, et “Le Château de l’Aguesse”, un Crémant de Wallonie à 3500 bouteilles, où le Johanniter remplace le Solaris, élaboré avec l’aide de Simon Delforge (Tour de Tilice). Elevé 9 mois sur lattes, ce Brut est dosé à 7gr/l et a été dégorgé à la mi-novembre de l’année dernière.

Le domaine a complété son équipe avec Hamlet, déjà expérimenté dans le travail de la vigne et est suivi désormais par Bernard, un œnologue champenois.

Prochaine étape : la construction d’un chai partiellement enterré pour centraliser toute la production sur le domaine, il s’intègrera parfaitement dans le paysage en surplomb de la plantation. Un bâtiment séparé pour le stockage des équipements de viticulture sera construit en priorité.

Enfin, le projet permet à ceux qui partagent ses objectifs et ses valeurs de s’y investir et d’en partager la convivialité. Trois formules sont proposées : Grapillon (gratuit), Grappe (500 – contreparie de 20 bouteilles en 10 ans) et Grappe VIP (min 63 bouteilles). Tous les détails sur sarments.be

> Château de l’Aguesse, 4890 Clermont-sur-Berwinne, tél. +32 470 17 23 52, contact@sarments.be

Sophie et Dimitri à leurs débuts...

Domaine W (Saintes – Brabant wallon)

Créé en 2016 par Sophie Wautier et son mari Dimitri Vander Heyden sur un hectare de terres familiales à Tubize, le Domaine W exploite aujourd’hui 8ha de Pinot noir, Chardonnay et Pinot meunier, dont quatre plantés en 2020. Il est aussi le premier vignoble wallon à être certifié en biodynamie. Placée sous la responsabilité de Vincent Dienst, la production elle aussi a grandi au fil des années et a atteint 40.000 bouteilles de Crémant de Wallonie Brut de Brabant en 2023, bouteilles qui ne seront toutefois disponibles que trois ans plus tard.

Mais le Domaine W, c’est aussi et surtout une communauté de 1500 membres rassemblés dans le Wine Club, en échange d’une contrepartie en bouteilles ou d’un accès prioritaire aux ventes, aux conférences, aux événements  régulièrement organisés au Domaine. La diversification est essentielle, et ces activités non viticoles assurent la moitié des rentrées financières.

« 70% de nos bulles sont réservées à nos membres (dont 15% en contreparties), explique Dimitri, et la moitié du solde est destinée aux restaurants gastronomiques. Pour l’instant, nous sommes en manque de bouteilles, il nous reste 1000 bouteilles de 2021 qu’on a commencé à distribuer aux membre en décembre et on doit tenir jusqu’à la fin de cette année… Cela nous laisse peu de marge de manœuvre… »

Les gyropalettes ont fait leur entrée au Domaine W

La récolte 2023 ne sera mise en circulation qu’en 2026 : d’ici là, il faut stocker le vin en cuves, puis en barriques, dans des bâtiments qu’il a fallu agrandir, nécessitant de gros. C’est pourquoi après huit ans d’existence, Sophie et Dimitri viennent de rouvrir les adhésions au Club W. « Nous avons ajouté 1000m2 pour augmenter le stockage de nos bouteilles sur lattes, notre objectif étant de pouvoir stocker 200.000 bouteilles de trois millésimes en même temps. Nous avons aussi ajouté une autre partie de 400m2 avec les stocks, la mise en bouteille, et des appentis agricoles pour stocker le matériel et les outils. 

Pour financer cette dernière phase des travaux, nous avons décidé d’ouvrir une dernière fois l’accès aux Memberships aux conditions actuelles. Le nombre de places disponibles est limité afin de préserver cette convivialité qui nous est chère. Une fois le quota atteint, le tarif des memberships sera sensiblement revu à la hausse et nous n’organiserons plus de campagne d’ouverture au grand public comme ces dernières années. » Les intéressés doivent donc se manifester rapidement.

« Heureusement, conclut Dimitri, nous étions bien préparés grâce au petit vignoble que nous avons eu en Autriche. On ne se rend pas compte de la complexité des investissements, de l’engagement nécessaire. Sept jours sur sept, 70h/semaine… il faut tenir le coup. Il faut qu’on engage ou qu’on délègue mais pour cela il faut plus de revenus, et tenir compte des gelées, des maladies,… Heureusement, nous avons la chance d’avoir notre communuté, d’avoir les banques derrière nous, d’avoir réussi nos cuvées. Tellement de conditions qui se cumulent pour finalement arriver (presque) à un équilibre. »

> Infos : chemin des Vignes 2 à 1480 Saintes, domaine-w.be

Le Clos de Mostombe à Landenne

LE Clos de Mostombe (Landenne – Namur)

Passionné de Pinot noir et de Bourgogne, le notaire Michel d’Harveng a a été piqué du virus de la viticulture en 2015, dans l’ancien vignoble de Georges Dallemagne, repris à l’époque par l’Horticole de Ohey à Coutisse. Bien décidé à planter lui-même, il racheta le matériel du sénateur et décida de convertir un terrain lui appartenant, boisé de sapins et loué pour la chasse.

Il entreprit donc d’en raser le coteau le mieux exposé (plein sud) pour planter des cépages interspécifiques : un hectare de Divico en 2018, un autre de Divona en 2019, et, enfin, un troisième hectare de Johanniter et d’Helios en 2021. Originalité : les deux vins rouges actuels du Clos de Mostombe sont vendus en bouteilles de 50 cl.

Benoît Exsteens qui fut pendant dix ans le fidèle second de Philippe Grafé au domaine du Chenoy, pilote ce développement et s’il est désormais indépendant dans l’entretien de vignobles, il est toujours présent.

Pour sa production, et dans l’espoir de développer un chai coopératif pour les vignobles d’Andenne, Michel d’Harveng racheta une ancienne scierie de 800 m2 en bord de Meuse à Thon-Samson qu’il entreprit de rénover.

Si la coopérative Vign’Andenne ne vit finalement pas le jour, « La Cuverie de Samson » quant à elle est désormais équipée d’une série de petites cuves de 2 à 50hl, permettant du mono-parcellaire ou du travail à façon. Sept à huit vignobles font appel régulièrement à ses services.

L’espace abrite également un petit laboratoire d’analyses œnologiques AOC Mosanes géré d’abord par Véronique Lidby, puis depuis mars 2023 par l’œnologue Benoît Roche. A terme, un espace de commercialisation des vins belges et une salle de dégustation sont également prévus, mais « je préfère d’abord consolider les acquis… J’aimerais également planter un quatrième hectare, déclare-t-il, mais c’est chronophage, ce n’est pas prioritaire… »

Infos : michel.dharveng@live.be, vignoble à Landenne, chai : 29 rue de Liège à 5300 Thon-Samson.

Le Vignoble de la Fleur de Lin - © Vanel

LE Vignoble de la Fleur de Lin
(Obigies/Pecq – Hainaut)

Après Marquise de Moulbaix et Adrien Degavre, un nouveau vignoble est né en 2019 dans ce coin tranquille du Hainaut. « Mon mari, Jean-Paul Vandenberghe, est agriculteur, explique Pascale De Pourcq, et producteur de lin. Nous cultivons le lin et séparons la graine de la fibre chez nous dans un teillage. Nous avons deux fils, Boris et Loïc, et nous songions à nous diversifier. En 2019, nous avons commencé à planter 50 ares de Johanniter derrière chez nous, puis, un peu plus bas, deux autres hectares de Voltis, de Floréal et de Solaris (première vendange en septembre prochain). »

Loïc Vandenberghe et sa fille Salomé

Les premiers vins, sortis en novembre 2023, sont deux vins effervescents élaborés selon la méthode traditionnelle avec uniquement du Johanniter, en Brut (dosage de 9 gr) et Brut nature qui vieillissent sur lattes pendant 15 mois min.

« Avec le Solaris, nous produirons bientôt un vin tranquille et des bulles à nouveau avec les deux autres variétés. On aimerait également faire un tranquille avec le Johanniter, on verra… »

Le domaine a également planté quelques lignes de raisins de table (Venus, Palatina et Muscat bleu) disponibles en auto-cueillette à 4€/kg. Et du jus sera réalisé avec ce qui restera, s’il en reste…

L’adresse : Grand Rue 184 à 7743 Obigies, vignobledelafleurdelin@gmail.com

Vente sur place de novembre à janvier le jeudi de 17h à 20h00, le samedi de 8h à 12h30 et le dimanche de 9h à 11h. Il également disponible, dans la limite des stocks, en livraison gratuite dans un rayon de 20 km autour d’Obigies.

A LIRE AUSSI…

Textes: Marc Vanel

A votre agenda en avril

6-7/4 : 1re Foire aux vins belges à Silly

Deux journées de découverte des produits locaux qui se dérouleront dans l’Orangerie du Château de Thoricourt à Silly. Cette foire sera agrémentée de producteurs locaux de fromages et charcuterie.

    • Samedi 6 avril : 10h à 19h avec repas mets-vins (50€) à 19h30
    • Dimanche 7 avril : 10h à 18h

A Ostiches, près de Ath, Adrien Degavre, membre AVW, a planté en 2020 un peu plus de deux hectares de cépages classiques sur un terrain de la ferme familiale. Les premières bulles du Domaine Degavre sont sorties l’an dernier et le résultat est bluffant. Il sera mis à l’honneur lors de cette 1re Foire aux vins belges d. Infos: Facebook.

L’adresse : Château de Thoricourt, rue de Silly B-7830 Thoricourt (Silly) • Entrée : 5€ (verre + catalogue) – Repas 50€ • Une organisation du Convivium Slow Food “Les Saveurs” de Silly.

Infos : lessaveursdesilly.be

Le Château d’Acoz

13-14/4 – Salon Bulles et vins wallons

Situé au milieu d’un parc composé de jardins, d’étangs, de bois et de collines sur l’entité de Gerpinnes, le prestigieux Château d’Acoz accueillera un salon consacré aux vins effervescents et tranquilles de Wallonie qui seront présentés par Sandrine Dans, Eric Boschman et Gerald Watelet.

L’entrée, au tarif de 7€, comprend un verre de dégustation, un voucher d’une valeur de 1€ et un goodies bag qui sera distribué aux premiers participants de chaque jour. • L’horaire : samedi 13 avril de 12h à 20h et dimanche 14 avril de 10h à 18h. Infos : rsi-gerpinnes.be

21/4 : violoncelle et vins

Tous deux Namurois, le violoncelliste Pierre Fontenelle et la vigneronne Jeanette van der Steen, propriétaire du Château Bon Baron, s’associent pour vous faire vivre une expérience musicale inédite. Vous dégusterez en effet sept vins du vignoble « Bon Baron » soigneusement sélectionnés pour s’accorder aux sept pièces interprétées par Pierre Fontenelle (professeur de violoncelle à l’IMEP, Namurois de l’année en 2020 et lauréat de nombreux prix internationaux).

Durant deux heures, le gustatif rencontrera l’auditif avec cette parfaite harmonie entre vin et musiques classique, folk et contemporaine. Ce concert se tiendra au cœur du domaine de Terra Nova, au Hangar aux affûts. Le même événement se répétera les dimanches 19/5 et 1/9, à 11h également.

Réservation obligatoire, en ligne sur www.oltadelle.namur.be, prix 40€/personne, interdit aux moins de 18 ans. Départ du Centre du Visiteur Terra Nova.