Le cap des 2 millions de bouteilles se rapproche pour les vignobles wallons in « L’Echo »

 

©Kristof Vadino

Si les caprices de la météo ont freiné la production de vin wallon cette année, le cap symbolique des 2 millions de bouteilles devrait être franchi l’an prochain.

Déjà touchées par les gelées tardives d’avril, et après deux années de sécheresse, les pluies abondantes de juillet propices au développement du mildiou ont fait des ravages dans les vignes avec une baisse moyenne de 20 à 30% des volumes. Un épisode qui ne devrait cependant pas freiner le développement du secteur.

Selon Pierre Rion, président de l’association des vignerons de Wallonie, la Wallonie compte aujourd’hui 200 vignobles pour une superficie plantée d’un peu plus de 300 hectares.

 

À Nouvelles (Mons) ce lundi, le soleil est coquin et nargue les derniers vendangeurs du domaine du Mont des Anges. Après un week-end pourri, les bénévoles se pressent à récolter les dernières grappes de chardonay, de meunier ou de pinot noir plantées en 2018 sur ce coteau jadis bâti par Louis XIV comme renfort lors de sa conquête de Mons.

Cette fin de vendange sonne comme un soulagement après une année noire durant laquelle la nature n’a pas fait de cadeaux au raisin. « Cette année, les grappes sont rares. Et vendredi, nous avons dû avancer les vendanges, car on se faisait manger tout ce qui restait par les étourneaux », explique Vincent De Busscher, copropriétaire du domaine.
Cet ancien banquier de HSBC garde le sourire, et la passion du métier appris en champagne pour réaliser le vin effervescent du Mont des Anges reprend vite le dessus. « Avec les gelées d’avril et le mildiou, c’est environ 30% de la production qui est perdue. L’année dernière, nous étions arrivés à récoler 16 tonnes de raisins et on espérait en avoir 25 tonnes cette année. On sera plutôt entre 10 et 12 tonnes. C’est surtout le mildiou qui nous a fait du mal. » Par un excès d’humidité le matin et de chaleur l’après-midi, ce champignon s’installe sous les feuilles et s’attaque aux fruits. « Les gelées noirs d’avril (quand le froid vient du ciel) ont été maîtrisées par une éolienne mobile, des canons à chaleur et des bougies…Avec les gelées d’avril et le mildiou, c’est environ 30% de la production qui est perdue.
Vincent De Busscher reste cependant accroché à son objectif. « La priorité est de construire notre chai gravitaire sur le coteau. »

Plus de 200 vignobles wallons

Dans cette jeune Wallonie viticole en plein développement, la vigne pousse aux quatre coins du territoire. Derrière les précurseurs du début des années 2000 avec des noms comme le Ruffus, le Chant d’éole ou le domaine du Chenoy et le Ry d’Argent, une armée de jeunes pousses attend aujourd’hui de pouvoir démontrer son savoir-faire et prouver que la Wallonie viticole n’a peut-être rien à envier à la Bourgogne. « Tous les 15 jours, j’entends parler d’un nouveau projet. On assiste à une véritable explosion de la production », constate Pierre Rion, figure du vin wallon avec son domaine De Mellemont revendu il y a quelques mois, et aujourd’hui à la tête de l’association des vignerons de Wallonie. « Selon mes estimations, la Wallonie compte aujourd’hui 200 vignobles pour une superficie plantée d’un peu plus de 300 hectares. Un peu moins de 20 vignobles sont des vignobles professionnels: leurs propriétaires exploitants en ont fait un métier et souhaitent en vivre. Parmi ces vignobles, 10% ne sont pas encore en production et le seront d’ici l’an prochain. »

« Tous les 15 jours, j’entends parler d’un nouveau projet. On assiste à une véritable explosion de la production. »
PIERRE RION
PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES VIGNERONS DE WALLONIE

D’un-demi million de bouteilles produites en Wallonie en 2014, les volumes ne cessent d’augmenter au point de dépasser de 10% ceux de la Flandre en 2020. Pierre Rion estime ainsi qu’un cap devrait être franchi par le secteur l’année prochaine. « Si 2022 est une année normale, nous devrions approcher les 2 millions de bouteilles rien que pour la Wallonie. Dans cette production, le vin mousseux représente près de 60%.  »

 

Derrière cette conquête viticole qui touche toute la Belgique à une vitesse vertigineuse, on sent une tendance lourde qui va au-delà de l’effet de mode, du désir de certains passionnés ou d’hyper-riches qui veulent faire du vin. « La professionnalisation est là. Il y a aujourd’hui des cours sur les métiers de la vigne donnés à l’IFAPME. Des doctorants se focalisent sur le secteur du vin », fait remarquer Pierre Rion. La consécration est même venue cette année avec la sortie du premier guide des vins belges. Cette bible éditée par Vino.be recense 162 vins élaborés par 61 producteurs belges. Derrière cette reconnaissance pour un secteur, l’ouvrage confirme une réalité: « De 2019 à 2020, en passant de 441 hectares à 587 hectares, la superficie du vignoble belge a augmenté de 33% », pointent ses auteurs.

Professionnalisation du secteur

Direction le Brabant wallon et le chai du vignoble du château de Bousval. Fondu dans la nature avec sa toiture végétale et ses murs en bois, l’immense bâtiment n’a probablement rien à envier à ses voisins français. Propriété de Patrick Verhaeghe, le domaine a opté pour une culture en biodynamie et espère atteindre les 40.000 bouteilles d’ici quelques années. Le choix se veut raisonné, mais apporte aussi son lot de contraintes comme l’explique Vincent Dienst, le maître de chai. « Pour stimuler les défenses naturelles des vignes, nous pulvérisons des produits naturels comme des tisanes d’osier ou de pissenlit. Nous mettons aussi du cuivre. Mais c’est beaucoup plus contraignant. Quand il pleut 30 millimètres d’eau, les vignes sont lessivées et elles perdent leur protection. C’est ce qui s’est passé cette année. »

 

« Quand il pleut 30 millimètres d’eau, les vignes sont lessivées et elles perdent leur protection. C’est ce qui s’est passé cette année. »
VINCENT DIENST
MAÎTRE DE CHAI DU CHÂTEAU DE BOUSVAL

 

À quelques jours des vendanges, Vincent Dienst ne peut que constater l’attaque du mildiou particulièrement cruelle dans la zone test qui surplombe le vignoble où il y a eu moins de cuivre. « Le travail de la vigne a tout son sens si on arrive à maîtriser les clés climatiques. » Le canon anti-grêle qui trône au milieu des vignes est une des réponses. « On a un climat viticole similaire à la champagne il y a 30 ans. En Belgique, on peut retrouver tous les sols où on plante des vignes en France. C’est donc très important de sélectionner la bonne parcelle. »

Constatant un engouement pour la vigne, Vincent Dienst rappelle la lourdeur du travail. « Il y a beaucoup de projets viticoles en Wallonie, mais beaucoup de personnes ne se rendent pas compte du travail que cela représente. Il y a le travail de la vigne, la vinification, la commercialisation, les aspects administratifs. »

Au chai, les machines n’attendent plus que les grappes de chardonnay et de pinot gris pour commencer à presser et vinifier le vin tranquille. « À l’inverse de la France où il y a des labos partout, cela reste compliqué de mener rapidement des analyses en Wallonie. C’est pourquoi nous avons décidé d’investir dans un laboratoire. On mesure la maturité et la quantité du sucre afin de savoir exactement à quelle date on doit vendanger. »

La bonne vieille bougie

À côté des importants moyens financiers à mobiliser avec une rentabilité qui se calcule sur le long terme, la réussite est une question de dévotion. Au Mont des Anges, à Bousval ou au Domaine W situé à Saintes, personne ne vous dira le contraire. « La biodynamie impose plus de contraintes et de travail. Je suis arrivé en mai sur les genoux. Cette année a été physiquement difficile avec, par exemple, 16 nuits blanches à veiller, à observer les températures de peur que le gel ne décime les raisons. Il fallait souvent réagir rapidement pour placer les bougies. Mais à côté, il faut aussi avoir les capacités financières pour investir. Chaque année, nous achetons de nouveaux canons à chaleur pour lutter contre le gel. Nous avons aussi une station météo qui nous aide à détecter l’arrivée des maladies. C’est un outil d’aide à la décision », explique Dimitri Vander Heyden, le propriétaire du Domaine W qui commercialise ses premières bulles depuis cette année.

Plus chanceux que ses confrères, Dimitri Vander Heyden prédit une bonne vendange. « La quantité est au rendez-vous. La quantité de pulvérisation a été la clé. On a réussi à  pulvériser entre deux pluies. Cela a permis de limiter la présence du mildiou sur les jeunes feuilles du dessus. »

L’Union des Œnologues de Belgique est née ! 

Réunis pour la première fois le 2 septembre dernier à Namur, dans les caves du négociant Grafé-Lecocq, onze œnologues travaillant activement en Belgique et portant ce titre répondant à la définition et à la protection de l’Office International de la Vigne et du Vin ont créé l’Union des Œnologues de Belgique.

Cette Union a pour ambition de devenir une plateforme d’échanges, de réflexion et de communication technique fiable pour le monde du vin belge, un acteur de référence impliqué dans les questions viti-œnologiques de notre pays, avec comme souci premier une qualité toujours accrue de nos connaissances et de nos vins.

Outre la représentation au sein des instances internationales (OIV et Union internationale des Œnologues), l’UOeB pourra aussi être une source d’information pour les instances nationales (ce qui est déjà informellement le cas !).

En font actuellement partie (de g. à dr. sur la photo):

  • Nicolas Tooulou, responsable de la production chez l’embouteilleur Associated Beverage Solutions,
  • Thomas Costenoble, directeur du Concours Mondial de Bruxelles,
  • Martin Bacquaert, fondateur du Domaine Entre deux Monts,
  • Véronique Lidby, œnologue conseil et formatrice IFAPME,
  • Hélène Thomas, œnologue du Domaine XXV,
  • Romain Bévillard, œnologue à la coopérative Vin de Liège,
  • Thierry Cowez, œnologue chez MIS sa et pour la coopérative Vin du Pays de Herve.
  • Olivier De Vuyst, œnologue au Domaine W,
  • Vincent Dienst, conseiller technique de l’AVW et œnologue à Bousval notamment,
  • et (absents au moment de la photo): Vesna Jerkovic, responsable Recherche CeREF Biotech à la HELHa, et John Leroy, œnologue et responsable des ventes du Vignoble des Agaises/Ruffus,

On le voit, il s’agit ici d’un groupe de jeunes gens passionnés ayant choisi de dédier leur vie au vin , leur volonté est d’ensemble cultiver cette passion pour la vigne, le vin, l’excellence et la connaissance. Bon travail à eux ! Infos : Thierry Cowez, +32 472 46 17 51

A votre agenda: Les vignerons wallons sont de sortie

Avec la reprise des foires et salons, parfois avec certaines restrictions sanitaires, l’Association des Vignerons de Wallonie peut à nouveau partir à la rencontre du public.

Elle sera notamment présente les 23 et 24 octobre au salon “C’est bon, c’est wallon” au WEX à Marche-en-Famenne organisé en partenariat avec l’APAQ-W (attention: Covid-safe-Ticket exigé). Infos: ICI.

Puis,  du 21 au 25 novembre à Horeca Expo Gent, dans le cadre de l’espace Wines of Belgium au cœur de  la Chief’s Place. Il s’agit du plus grand salon professionnel pour l’Horeca, les collectivités et les épiceries fines.

Le domaine du Chant d’Eole, le Château Bon Baron, le Château de Bioul et le Domaine du Chenoy seront présents au côté de vignerons flamands. Infos: ICI.

 

Vous avez dit vendanges…. par Marc Vanel

 

Certains ont déjà démarré, d’autres patientent : les vendanges wallonnes sont décalées de quelques semaines par rapport à la moyenne. En cause : un manque de maturité dû au gel et aux pluies qui ont entraîné une attaque de mildiou et de sérieuses pertes chez les uns et les autres.

Un bref état des lieux pré-vendanges dans 19 vignobles avec quelques offres pour donner un coup de main…

La suite in:       marcvanel.be/pre-vendanges

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L’origine des cépages résistants

Introduits en Wallonie depuis une vingtaine d’années notamment sous l’impulsion du domaine du Chenoy, les cépages résistants font désormais partie du paysage viticole et sont devenus incontournables, même si cette année, certains d’entre eux ont moins résisté que d’autres. Un retour historique sur leur origine.

Comme toute espèce vivante, Vitis est un genre (soit un rang taxinomique) d’arbustes sarmenteux de la famille des Vitacées (Vitaceae) qui rassemble plus de 70 espèces de plantes désignées collectivement sous le nom de « vignes » réparties dans les zones tempérées et subtropicales du globe.

La plus importante est la vigne européenne, Vitis vinifera. « Tout au long de l’Histoire, les colons européens ont cherché à introduire des cépages de V. vinifera en Amérique, explique Jacques Rousseau [1] (ICV). Ils ont rapidement dépéri à cause du froid et des ravageurs locaux, notamment mildiou, oïdium et phylloxera, auxquels ils n’étaient pas adaptés génétiquement, contrairement aux Vitis locaux ».

C’est ainsi que sont nés les premiers  hybrides connus. Plusieurs sélectionneurs ont essayé tout au long du XIXe siècle à améliorer la qualité des vins en produisant des “French hybrids” issus de croisements avec des espèces locales.

Au vignoble du Bois des Dames à la Hulpe

L’arrivée de l’oïdium en Europe à partir de 1845 a favorisé l’importation de variétés américaines plus intéressantes au niveau de la production, mais, nettement moins sur le plan œnologique.

« L’intensification des introductions de matériel végétal en provenance d’Amérique, précise Rousseau, conduisit à l’introduction en France du phylloxera en 1863, puis du mildiou en 1875. » L’essentiel du vignoble européen fut décimé et « sa reconstruction s’est réalisée dans un premier temps avec des hybrides producteurs directs français ou des variétés américaines multipliées en Europe. (…) Les sélectionneurs français se sont alors engagés dans la création de nouvelles variétés, avec deux objectifs: sélectionner des porte-greffes résistant au phylloxera ainsi que des variétés (appelées hybrides producteurs directs – HPD), résistant à la fois au phylloxera, au mildiou et à l’oïdium. »

Des programmes de création variétale ont été lancés à grande échelle, les hybrides les plus connus furent e.a. Maréchal Foch, Seyval, Baco, Couderc, Chambourcin, etc.

Très critiqués pour leur profil sensoriel spécifique (on parle de goût foxé), ces variétés ont été exclues des premiers cahiers des charges des appellations dans les années 30 et leur plantation sera totalement interdite. Pour partie en 1935, puis totalement en 1951. Deux ans plus tard, leur arrachage est ordonné et, à partir de 1956, leurs vins ne peuvent plus être commercialisés.

Le domaine Dalaheim Castellum (MV)

Coup d’arrêt

Ces mesures donnent bien évidemment un coup d’arrêt à la création variétale, surtout que de nouveaux fongicides permettent après 1945 de cultiver plus facilement les Vitis vinifera.

La recherche se poursuit toutefois dans les universités et instituts de recherche en Allemagne, en Hongrie ou en ex-Tchécoslovaquie. Elle est même intensifiée dans les anciens pays de l’Est après la Seconde Guerre mondiale, car ces pays n’avaient pas accès aux techniques permettant d’élaborer des pesticides de synthèse.

Dans les années 50, les premiers croisements entre anciens HPD et des V. Vinifera s’avèrent plus intéressants. « Mais ces premières générations sont aussi soumises à un risque de contournement de la résistance du fait de la faiblesse des sources génétiques de résistance, issues uniquement de Vitis américains. »

D’autres croisements entre des Vitis asiatiques (comme V. amurensis) donnent en 1970 les premières variétés combinant des sources de résistances provenant de Vitis américains et asiatiques: Serana, Rondo et Sibera.

Regent au Domaine du Chenoy (PMD)

Créé en 1967 par le Julius Kühn Institut pour la sélection des cépages à Geilweilerhof, le Regent est le cépage résistant le plus diffusé en Allemagne, il est aussi le premier à avoir été accepté dans une AOP. Dans les années 1970 et 80, le Weinbauinstitut de Fribourg améliore les croisements et obtient des variétés telles que Bronner, Solaris, Souvignier gris, Muscaris, Cabernet Cortis, Cabernet Cantor, Monarch, etc.

Solaris au vignoble de Genval (MV)

Des hybrideurs privés, notamment Valentin Blattner en Suisse, sont également à l’origine de variétés aujourd’hui très appréciées chez nous comme le Cabernet blanc, le Cabernet Jura, Cabertin, le Pinotin ou le Satin noir qui fait actuellement une belle percée. Soit des noms que l’on trouve à profusion dans le vignoble wallon et qui ont largement fait leurs preuves depuis 30 ou 40 ans, contrairement à ce que d’aucuns prétendent.

Philippe Grafé, l’innovateur

Après la dégustation d’une bouteille d’un vin blanc produit dans les Cornouailles avec la variété Seyval, le Belge Philippe Grafé entame des recherches qui le convainquent que les variétés interspécifiques sont l’avenir de la viticulture wallonne, car rassemblant trois éléments primordiaux : la résistance naturelle aux maladies cryptogamiques, le potentiel qualitatif vinicole et l’adaptation climatique.

L’indispensable rôle de Philippe Grafé dans la popularisation des cépages résistants

En 2003, il plante 10 hectares à La Bruyère avec six variétés résistantes : Regent, Solaris, Johanniter, Merzling, Bronner et Helios. « Tous les cépages allemands que j’ai choisis, explique-t-il [2], sont issus de croisements de variétés interspécifiques créées en France avant 1935 et amenées en Allemagne en 40-45. Vu le nombre de croisements par pollinisation successifs dont ils sont issus, on ne peut plus scientifiquement les appeler hybrides. Si on analyse, par exemple, le génome du cépage Regent, on constate que, sur les 640 gènes qu’il comporte, subsistent seulement 40 gènes botaniques. C’est ce qui explique leur reconnaissance officielle par l’Allemagne et l’Europe comme Vitis vinifera à part entière. »

Philippe Grafé est alors loin d’imaginer qu’il va inspirer toute une génération de jeunes vignerons tels que le Château de Bioul, Vin de Liège, le Domaine de Blanc Caillou, la coopérative de Sirault, Vign’Andenne, Vin de Genval, le Bois des Dames, et avant eux Villers-la-Vigne déjà.

Le vin, c’est aussi la convivialité: soirée jazz à Villers-la-Vigne (MV)

Aujourd’hui, les surfaces de variétés traditionnelles et résistantes sont quasiment à parts égales dans le vignoble wallon, même à l’avantage des secondes si l’on retire les 60 hectares de Ruffus et Eole.

De nouvelles variétés de Pinot noir résistant provenant d’Italie vont sans doute rebattre les cartes, surtout que les résistants ont été moins abîmés par le mildiou que les V. vinifera traditionnels.

Pieds de Johanniter (MV)

Mais si le Pinotin, le Souvignier gris et le Regent ont (moyennement) souffert un peu partout et si le Johanniter est de loin celui qui subit les plus grosses pertes en 2021, celles-ci sont moindres que sur celles enregistrées avec les cépages dits classiques. Il y a matière à débat que nous développerons dans notre prochaine infolettre, après les vendanges.

Marc Vanel

[1] Jacques Chauveau, “Création de cépages résistants: une histoire américano-européenne”, in “Les cépages résistants aux maladies cryptogamiques – Panorama européen”, Guide Technique édité par l’Institut coopératif du vin à Montpellier – ICV – 2013. Cet ouvrage de référence, il y en a peu sur le sujet, a servi de base à cet article, il est encore disponible sur le site de l’ICV.

[2] Extrait d’une interview parue en 2018 dans Essentielle Vino.

Plus d’infos également dans notre article publié en août 2020 :
Cépages classiques ou résistants, le choix wallon

A LIRE AUSSI:

17ème Concours du Meilleur vin belge organisé par la VVS

 

La 17e édition du Concours du Meilleur vin belge s’est tenue ce 15 septembre 2021 à Bruges. Six domaines wallons gagnent 10 médailles. La vendange est maigre…

Organisé par l’Association des sommeliers flamands, ce concours est devenu un gage de qualité et jouit d’une grande confiance tant parmi les vignerons que parmi les consommateurs.

Ici non pas des étoiles, mais des médailles (or, argent, bronze) que l’on retrouvera collées sous forme d’étiquette sur la bouteille…

Quelque 160 vins étaient en compétition cette année, représentant 65% des surfaces de vignobles dans les deux régions et 60% en volume. Un concours bien représentatif donc de la production actuelle en Belgique.

Placé sous le contrôle du SPF Economie, le concours est absolument indépendant, sans but lucratif ni sponsors et tous ses organisateurs sont bénévoles.

16 médailles de bronze, 16 d’argent et 17 d’or ont été décernées mais seuls 6 vignobles wallons ont été récompensés. Mais il semblerait que les échantillons présentés étaient eux-mêmes peu nombreux.

 

Le palmarès des vins wallons

BRONZE : 1

  • Chant d’Eole – Blanc de Blancs 2016

ARGENT : 5

  • Chant d’Eole – Blanc de Blancs 2019, 2018 et 2016
  • Domaine de Mellemont – Verger des Moines 2020
  • Domaine Viticole du Chapitre – Pinot Noir 2019

OR: 4

  • Domaine des Marnières – Pinot Noir, Cuvée Belge (Barwal)
  • Vignoble des Agaises – Ruffus Chardonnay Brut
  • Vin de Liège – L’Insoumise 2019 et L’Insoumise Réserve 2018

 

la suite in :  https://www.marcvanel.be/meilleurs-vins-belges-2021/Et les Meilleurs vins belges 2021 sont…

 

 

FINALE Resultats Concours Meilleur Vin Belge 2021_FR

Troisième mandat pour Pierre Rion à la présidence de l’Association des Vignerons de Wallonie

Par Marc Vanel in https://www.marcvanel.be/pierre-rion-3x-avw/

 

Ce lundi 13 septembre, le conseil d’administration de l’asbl Vignerons de Wallonie a désigné Pierre Rion à sa présidence. C’est son troisième mandat de trois ans !

Né à Charleroi en 1959, diplômé ingénieur civil en électronique et informatique, le business angel Pierre Rion parcourt quasiment chaque jour la Wallonie en tous sens pour honorer ses multiples mandats privés ou publics, rémunérés ou bénévoles.

Elevé au rang de Baron par le Roi en 2016, il est aussi l’un des pionniers du renouveau du vignoble wallon : son vignoble de Mellemont, qu’il exploitait avec Etienne Rigo et François Vercheval, dans son village de Thorembais-les-Béguines dans le Brabant wallon, en est la meilleure preuve. Les trois associés viennent toutefois de céder le flambeau à une équipe de quatre jeunes qui, il faut l’avouer, ne reprennent pas l’affaire au meilleur moment, mais conjuguer avec les éléments fait partie des défis de la viticulture wallonne…

Elu pour la première fois à la tête de l’AVW il y a six ans, Pierre Rion n’a eu de cesse de promouvoir les vins wallons dans les cénacles d’affaires et dans tous les cabinets ministériels afin qu’ils soient servis dans les cérémonies officielles. Et il faut reconnaître que ses efforts ont porté leurs fruits.

Ce troisième mandat n’est donc pas vraiment une surprise : « Ce n’est pas un Président qui a été réélu, s’empresse-t-il de préciser, mais bien une équipe. Et pour reprendre avec un brin de fierté l’expression de certains membres du Conseil d’administration : “on ne change pas une équipe qui gagne”. Nous allons donc  travailler pour poursuivre nos actions avec le précieux soutien du ministre wallon de l’Agriculture Willy Borsus. »

Le défi de ces dernières années était avant tout de faire connaitre les vins wallons auprès du grand public. Et il faut reconnaître que le défi a été rencontré. « Nous  y sommes parvenus notamment par nos présences sur les foires et dans la presse et sur le terrain de la gastronomie, poursuit-il. Il y a 20 ans, les vendanges étaient une curiosité médiatique, quelque chose d’inédit. Aujourd’hui, c’est plutôt devenu un “marronnier”».

Grâce à son action, la Belgique est aujourd’hui représentée à la Confédération européenne des Vignerons Indépendants qui fêtera ses 20 ans l’an prochain. Et cet événement aura probablement lieu en Belgique. Qui l’eut cru?

« Notre prochain challenge, conclut le président, sera de séduire les sommeliers et de mettre nos vins en bonne place sur la carte de toutes les brasseries et restaurants du pays. Même si la question des volumes alors se posera, d’autant qu’après le Covid qui a handicapé la progression de nos vins, nos vignerons ont eu fort à faire cette année avec le gel, puis le mildiou. Les quantités à récolter en 2021 seront donc très nettement réduites. »

La réponse dans quelques semaines, mais il est vraisemblable que les pertes tournent entre 30 et 50%, voire 100% pour certains.

>> Outre Pierre Rion, les autres membres du CA de l’AVW sont Christian Balduyck (Glabais), Romain Bévillard (Vin de Liège), Fabrizio Bucella (sommelier), Jean-Bernard Despatures (Chenoy), Alain Dirick (Bois Marie Hautes Vignes), Daniel Dries (Clos des Fouchères), Hubert Ewbank (Chant d’Eole), Henri Larsille (Martinet), Arnaud Leroy (Ruffus), Vanessa Vaxelaire (Bioul) et Christophe Waterkeyn (Villers-la-Vigne). Bon travail à tous!

Le premier « Guide des vins belges »…in La Libre Eco

Le meilleur des vins du Plat Pays rassemblé dans le tout premier « Guide des vins belges » : trois vins obtiennent la note maximale

Longtemps reconnue uniquement pour son savoir-faire brassicole, la Belgique prend désormais du galon dans la production vinicole. Pour marquer ce changement, un premier guide des producteurs belges s’apprête à voir le jour.

© BELGA La Libre Eco avec Belga
Publié le 13-09-2021 à 17h44 – Mis à jour le 13-09-2021 à 17h46

« Le nombre de vignerons a considérablement augmenté ces dernières années en Belgique. Il y a aujourd’hui suffisamment de matière pour inventorier dans un livre une partie de la production qui sort de ces vignes et juger de la qualité. Vinopres sort donc son premier « Guide des vins belges 2021 », en librairies jeudi.

L’ouvrage reprend 162 vins élaborés par une soixantaine de vignerons. Les breuvages ont été sélectionnés par un jury professionnel composé de journalistes, de sommeliers, de négociants et de cavistes renommés. La dégustation effectuée par le jury a été réalisée à l’aveugle et était organisée par l’équipe du Concours Mondial de Bruxelles. Tous les producteurs belges étaient invités à présenter leurs produits.

Plus de 230 échantillons sont parvenus aux organisateurs. Tous ces vins ont été dégustés mais seuls ceux ayant obtenu une cote d’au moins 2,5/5 ont été repris. Trois vins ont obtenu la note maximale de 5 étoiles et, sans surprise, il s’agit de trois vins effervescents, une spécialité pour laquelle la Belgique a déjà acquis une certaine notoriété.

La Belgique se fait une place dans le monde vinicole

La sélection de ces trois vins est « la preuve de l’excellence des bulles belges, déjà reconnue lors de nombreux concours internationaux », expliquent les auteurs du guide, Baudouin Havaux et Dirk Rodriguez. Ces vins sont le Chant d’Éole Cuvée Réserve Brut (Hainaut), le Genoels-Elderen Zilveren Parel Brut 2014 (Limbourg) et le Ruffus Chardonnay Brut Sauvage (Hainaut). Outre la sélection des 162 vins, le guide fournit des informations sur la viticulture belge et les caves. L’histoire de chaque vigneron est par ailleurs relatée dans l’ouvrage.

Ce premier guide des vins belges « est avant tout un hommage aux viticulteurs belges et une reconnaissance des pionniers qui ont fait de la viticulture belge une réalité. Une activité économique récente dont la Belgique peut être fière », soulignent les auteurs dans leur édito. Le nombre de vignerons en Belgique a augmenté de 25 % en un an, passant de 154 (professionnels et amateurs confondus) en 2019 à 198 l’an dernier. La production totale de vin belge en 2020, 1,853 million de litres, a avoisiné le record de 2018 (1,962 million), selon des données du SPF Économie. »

 

Et  Eric Boschman nous précise:

« Seuls 3 vins ont obtenus 5⭐️ ( le maximum)
Ruffus Brut Sauvage
Chant d’Eole Brut Réserve
Genoels-Elderen Zilveren Parels
14 vins ont été cotés à 4 1/2 ⭐️Le guide est en vente sur www.vino.be pour 19,9€ »

 

L’union des Œnologues de Belgique est née !

Ils se sont réunis pour la première fois presqu’au complet ce jeudi 2 septembre soir à Namur, généreusement accueillis par le négociant Grafé-Lecocq & Fils.

Au total et à notre connaissance, onze œnologues travaillant activement en Belgique portent ce titre répondant à la définition et protection de l’Office International de la Vigne et du Vin : Nicolas Tooulou chez l’embouteilleur Associated Beverage Solutions, Thomas Costenoble pour le Concours Mondial de Bruxelles, Martin Bacquaert au Domaine Entre deux Monts, Vincent Dienst bien connu de nos lecteurs, Olivier De Vuyst au Domaine W, Véronique Lidby, œnologue conseil et formatrice, Hélène Thomas du Domaine XXV, John Leroy du Vignoble des Agaises, Romain Bévillard de chez Vins de Liège, Vesna Jerkovic, responsable Recherche CeREF Biotech à la HELHa, et Thierry Cowez de chez MIS sa et Vin du Pays de Herve.

L’union se voit devenir une plateforme d’échange, de réflexion et de communication technique fiable pour le monde du vin belge, un acteur de référence impliqué dans les questions viti-œnologiques de notre pays avec comme souci premier une qualité toujours accrue de nos connaissances et de nos vins.

Outre la représentation au sein des instances internationales (OIV et Union internationale des Œnologues), l’UOeB pourra aussi être une source d’information pour les instances nationales (ce qui est déjà informellement le cas !).

Mais avant tout, l’union est un groupe de jeunes gens passionnés ayant choisi de dédier leur vie au vin ; leur volonté est d’ensemble cultiver cette passion pour la vigne, le vin, l’excellence et la connaissance.

Bon  travail à eux !