Célébrons saint Vincent, le patron des vignerons et des marchands de vin
Le 22 janvier est le jour où l’on célèbre saint Vincent, martyr espagnol considéré comme le saint patron des vignerons. Mais qui était-il ?
Né à la fin du IIIe siècle à Huesca, petit village espagnol dans l’Aragon, Vincent Palotti devint rapidement diacre de l’évêque de Saragosse, c’est-à-dire son assistant. Les Chrétiens à l’époque ne représentent que 4 à 5% de la population occidentale qui était largement polythéiste et étaient pourchassés à travers tout l’Empire romain.
En 303, le proconsul et gouverneur de la province de Valence Dacien était connu pour exécuter avec zèle et cruauté les ordres de l’empereur Dioclétien. Un de ses premiers actes fut de condamner l’évêque Valère à l’exil et son diacre Vincent à la torture. La légende veut que celui-ci garda un calme inaltérable tout au long de son martyr avant de mourir le 22 janvier 304.
Jusqu’ici, rien n’explique toutefois l’intérêt des travailleurs de la vigne et du vin pour ce personnage dont la vie fut très courte. Plusieurs versions expliquent ce choix.
Saint Vincent de Saragosse en prison avec sa pierre de meule au cou. Peinture à l’huile. Auteur anonyme, école de Francisco Ribalta (Wikipedia)
Tout d’abord, Vincent aurait été torturé sur un pressoir. Et le sang qui s’écoula à la place du vin prit rapidement force de symbole.
Ensuite, n’ayant pu le vaincre de son vivant, Dacien exposa sa dépouille en pleine campagne, et la fit jeter à la mer. Vincent apparut alors en vision à une femme qui indiqua la position de sa dépouille. Selon les sources, ses restes auraient été alors transférés à Saint-Benoît-du-Castre en 855 et à la Cathédrale de Lisbonne (Sé) en 1173.
Sa Passion, un bien joli nom pour exprimer la souffrance, fut rapportée par plusieurs auteurs, dont saint-Augustin. Ce n’est qu’après le XVIe siècle que saint Vincent de Saragosse fut réputé patron des vignerons.
D’autres sens
D’autres jeux de mots peuvent expliquer ce choix également. Outre que le diacre était généralement chargé de servir à table (Vincent pourrait donc être relié au service du vin ?), plusieurs jeux de mots sont liés à son nom: Vin-cent qui multiplie le vin par 100 ou Vin-sang de la vigne ou des raisins.
Pour d’autres, un miracle serait à l’origine de ce choix. On raconte en effet que Vincent démasqua le tenancier d’un estaminet peu scrupuleux qui mêlait de l’eau à son vin en faisant couler le liquide sur sa tunique pour séparer les deux éléments.
Enfin, plus proche de nous et de la viticulture, la date du 22 janvier coïncide surtout avec un moment capital du cycle végétatif de la vigne avec la sortie progressive de dormance (voir notre article sur le sujet).
La crypte archéologique de la prison de San Vicente Mártire à Valencia – Creative Commons 2.0/Joan Banjo
A Huy, la Saint-Vincent est fêtée depuis le XIIIe siècle. Une messe fut célébrée chaque année jusqu’à la Seconde Guerre mondiale en l’église Saint-Pierre. Une fois l’office terminé, les vignerons, portant leur Patron, partaient en procession à travers les vignobles, ornés de mâts, d’oriflammes et de banderoles aux couleurs de leur métier.
Cette célébration fut abandonnée, faute de vignerons, et reprit en 1983 en l’église de Statte.
Notons également la création en 1965 de l’association « Les Cordeliers de Saint-Vincent » (LIEN http://www.lescordeliersdestvincent.be/ ) et en 1975 de la confrérie de l’Ordre de Saint-Vincent à Jambes qui gère notamment le petit Clos de Vigneroule (12 ares) et qui s’efforce de faire revivre le passé viticole de la commune.
Diverses manifestations ont lieu chaque année dans de nombreux villages de Wallonie, comme à Bioul où depuis 2012, une fête est organisée après la messe donnée dans l’église située juste à côté du Château.
La plus importante manifestation de Wallonie est menée en deux étapes : tout d’abord une fête le dernier samedi de janvier au Vignoble de Villers-la-Vigne, puis le week-end suivant à Torgny, avec, notamment, la venue d’un distillateur et la présence de nombreux vignerons wallons.
Inutile de préciser que tous les événements publics de ce début d’année sont hélas annulés. A moins d’un miracle de… saint Vincent.
La vente des vins wallons se fait bien évidemment aussi selon le canal traditionnel des cavistes qui ont pu, fort heureusement, rester ouverts en cette fin d’année. Quatre grands acteurs sont à épingler sur le marché belge, les voici selon l’ordre chronologique de leur création.
Mig’s World Wines
Fondé par Miguel Saelens en 1995, Mig’s World Wines propose plus de 1.300 références de 45 pays et régions (750 vins et 550 spiritueux). Il fut d’ailleurs le premier caviste à proposer des vins belges dès 2005.
Aujourd’hui, vous y trouverez 31 références wallonnes provenant de 7 domaines et 28 flamandes issues de 6 domaines.
« La sélection, explique Thierry, commence par un contact direct avec les producteurs, souvent sur base d’un écho positif par nos clients et amis. Diverses références sont ensuite dégustées et sélectionnées en équipe. Pour la fin de l’année, le magasin reste ouvert, mais nous encourageons le click & collect en cette période. Pour les livraisons, c’est gratuit pour la Belgique au-delà de 150€ de commande. Pour l’Europe, nous appliquons les frais de livraison postale. »
> Infos : Mig’s World Wines, chaussée de Charleroi 43, 1060 Bruxelles, migsworldwines.be
Oeno-Belgium
Un grand coup de boost a été donné en 2013 à la diffusion des vins belges grâce à John Collijs, qui fut le premier à proposer une boutique en ligne (www.lesvinsbelges.be) et à assurer une présence dans tous les grands salons de vins de Wallonie. Quelque 80 vins wallons de 15 domaines et 70 vins flamands de 14 domaines peuvent être commandés en ligne et être livrés chez vous ou sur votre lieu de travail. La livraison est payante (6,5€) mais gratuite à partir de 150€, il est également possible d’enlever la marchandise dans un dépôt à Zellik.
Aussi connu sous le nom de « Oeno-Belgium », John a construit sa gamme en dégustant dans les domaines. « Je me tiens informé aussi, je suis abonné à plusieurs newsletters (dont celle de l’AVW) et j’essaie d’avoir des références de chaque région, des différents cépages, des différents types (blanc, rouge, rosé, mousseux) afin de proposer un choix assez large et représentatif du terroir viticole wallon. Je propose aussi une large gamme de spiritueux belges. »
Ouvert en mai 2013 par Frank Mestdagh, le magasin D’Ici à Naninne ne vend que des produits locaux et donc son rayon vins n’offre que des références belges. Assez original que pour être souligné. D’abord timide, la clientèle a élargi ses goûts et les ventes de vins wallons sont aujourd’hui un véritable succès.
« Dès le début, explique Frank Mestdagh, nous avions senti le développement de la filière. D’année en année, nous constatons une belle évolution tant en termes de choix que de qualité des produits. Aujourd’hui, nous proposons environ 64 références différentes en provenance d’une dizaine de domaines.
Nous sommes très fidèles avec les vignerons avec qui nous avons débuté, et complétons ponctuellement la gamme avec des nouveautés. Nous dégustons les vins à trois, notamment avec un collègue sommelier et les décisions sont collégiales. Nos critères sont essentiellement le goût, la proximité, le prix & la différenciation du nouveau vin par rapport à la gamme existante. »
Le magasin reste ouvert et propose également un service de click & collect avec enlèvement sur place. Pas de livraison par contre.
Lancé en janvier 2014, Popsss.com était jusqu’à l’année dernière un site de vente en ligne spécialisé dans les vins produits par des Belges, soit dans notre pays, soit à l’étranger. En décembre 2019, après une expérience réussie de pop-up store, Chantal Samson et Yves Carpentier ont fait le pari de passer du virtuel au concret en ouvrant un magasin à Ixelles, « Le comptoir des vignerons belges ».
Onze domaines wallons et huit flamands sont présents sur les rayons du magasin pour un total de 60 à 70 références selon les moments de l’année et sur base d’un seul millésime par vin.
« Notre sélection repose sur nos coups de cœur », confient les deux fondateurs du concept. « Ces choix sont ensuite validés par un comité de dégustation qui comprend des profils très diversifiés, mais il est rare que les avis divergent ! Notre philosophie n’est donc pas d’avoir le plus large assortiment possible, mais de présenter à nos clients une sélection qualitative de vins wallons/belges (ainsi que de vins de vignerons belges établis à l’étranger) dans une large palette de prix. »
Popsss propose un e-shop avec service payant de livraison partout en Belgique, via bpost ou Mondial Relay. La livraison est gratuite à partir de 150€ (sauf actions spéciales). L’enlèvement des commandes est également possible toute la journée au magasin qui reste ouvert durant le confinement. Ouvert du mardi au dimanche. Détails sur popsss.com.
> Le Comptoir des vignerons belges par Popsss, chaussée de Boondael 550, 1050 Bruxelles, www.popsss.com
Depuis 2018, l’Institut wallon de Formation en Alternance des indépendants et des Petites et Moyennes Entreprises (IFAPME) propose dans ses centres de Perwez et de Villers-le-Bouillet une formation de Chef d’entreprise viti-viniculteur, complétée cette année par une formation d’ouvrier viticole. Le succès est croissant.
Une quinzaine de diplômés de la première promotion viennent d’être proclamés après deux années de formation mêlant cours théoriques et pratiques professionnelles, avec également la collaboration de l’AVW. Son président Pierre Rion a d’ailleurs présidé la présentation des Travaux de fin de cycle à Perwez.
Les heureux élus sont :
Perwez : Alice Danzin (Domaine de la Falize) • Antje Hamann (travaille dans une spin-off namuroise) • Dominique Büchler (importatrice-distributrice de vins) • Michel Schoonbroodt (Vin du Pays de Herve) • Michel d’Harveng (Clos de Mostombe) • Bruno Jadoul (Domaine des Lowas) • Thomas Cordier (Vignoble des Rivages) et Michel Piérard (Vignoble La Garenne)
Et à Villers-le-Bouillet : Bernard Cnockaert (projet de logiciel d’assistance au vignoble) • Damien Grégoire (Domaine XXV) • Nathalie Desclée (vignoble de Maredsous) • Didier Hanin (Gudule Winery et Clos Bois-Marie) • Thomas Jansen (projet assistance vignoble) • Francis Loumaye (Clos du Roc à Huy) et Léopold Magnus (projet de vignoble).
Ces formations correspondent manifestement à un véritable besoin, car pour les deux prochaines années 2 x 30 personnes se sont inscrites ainsi que 2 x 10 pour la seconde filière. Bonne chance à ces 80 courageux qui apportent du sang neuf au secteur et à la trentaine de la promotion 2019-21 qui entament, avec conviction, leur seconde année dans un contexte difficile.
Depuis une dizaine d’années, le magazine Vino (Essentielle Vino et DM Vino en néerlandais) distingue un Belge dans le domaine du vin, que ce soit en Belgique ou à l’étranger.
Après Philippe Grafé (Dom. du Chenoy) en 2018 et Marc Verstraete (Castigno) en 2019, c’est à Christophe Heynen que revient cet honneur et ce, pour diverses raisons liées à son nouveau titre de « Master of Wine » remporté en septembre. Il est le second Belge après Jan De Clerck en 1998 à pouvoir apposer les initiales MW à son nom.
« Master of Wine », ce n’est ni un doctorat ni un MBA, mais bien un titre accordé par l’Institut (londonien) des Masters of Wine à celle ou celui qui a pu démontrer, à travers différentes épreuves, pratiques et théoriques, qu’il avait une connaissance assez large sur tous les aspects du vin: viticulture, connaissance des sols, porte-greffes, cépages, maladies et leur traitement, la création de vignoble, etc.
En passant bien sûr par l’œnologie et donc tout ce qui est vinification, températures, levures, élevage, contrôle qualité, micro-biologie du vin,… Sans oublier le commerce ou la dégustation.
Christophe Heynen MW, qui est avec GustoWorld l’un des plus importants importateurs belges de vins du monde, a choisi pour son Mémoire de s’intéresser au phénomène du financement participatif dans les vignobles wallons dans le cadre de création et/ou d’extension de vignoble ou de chai.
Notamment à travers l’exemple de la coopérative Vin de Liège, du Domaine W, de Vin du Pays de Herve. Une base pour de nouveaux projets. Nous y reviendrons.
Le 15 novembre dernier, l’APAQ-W a lancé le site trinquonslocal.be qui remplace en quelque sorte le Week-end Portes ouvertes organisé depuis quelques années en septembre et annulé pour cause de pandémie.
Afin de répondre aux nouvelles demandes des citoyens en matière de respect de la nature et de développement durable, les agriculteurs et horticulteurs wallons et l’Apaq-W ont mis sur pied une action de sensibilisation pour soutenir le développement d’une agriculture locale, durable et de saison.
C’est sous cette coupole intitulée #jecuisinelocal que les producteurs de Wallonie invitent aujourd’hui tous les consommateurs et citoyens à signer un engagement pour défendre et promouvoir une agriculture durable et responsable, y compris donc en viticulture avec ce nouveau site.
Destiné à s’étoffer au fil du temps, le site rassemble diverses courtes séquences filmées mettant en scène Sandrine Dans et Eric Boschman, tous deux « ambassadeurs » de l’APAQ-W, ainsi qu’une série d’informations générales sur les vignobles, brasseries et distilleries, complétées par les chiffres du secteur viticole, des portraits de personnalités emblématiques, une présentation de l’AVW, des appellations wallonnes, du concept des bistrots de terroir, des accords avec les fromages (wallons) ainsi que les conseils de prudence de l’Agence wallonne pour la Sécurité Routière en matière de consommation d’alcool.
Toutes les séquences ainsi que de savoureuses parodies de films de cinéma sont disponibles sur YouTube ICI.
Vente à la propriété, en ligne ou chez certains cavistes, aujourd’hui, les possibilités de trouver des vins wallons se sont sensiblement élargies.
Voici en deux articles quelques initiatives mises en place en cette période de semi-confinement pour soutenir nos producteurs. Belles fêtes à tous déjà.
Ventes directes (1/2)
Autant prévenir, certains n’ont quasiment plus de stock ou ont réservé leurs derniers flacons à leurs cavistes habituels. C’est le cas notamment de Ruffus (que l’on trouve un peu partout), du Domaine des Marnières (disponible surtout autour au nord de la Cité ardente), du Domaine de la Bouhouille à Blégny ou même de Vin de Liège dont les vins sont principalement achetés par l’ensemble de leurs coopérateurs. Une petite chance de trouver leurs vins chez Toby Vins (Liège) ou Melchior Vins (Mons).
Dans le Hainaut, le Vignoble de Sirault vient lui aussi de vendre la quasi entièreté de leur nouveau millésime à leurs coopérateurs et annonce, sauf déconfinement) le report de leur “Noël au caveau”.
Les vins du du Château Bon Baron sont eux aussi disponibles chez ses revendeurs habituels ou chez certains restaurateurs qui le proposent avec leurs plats à emporter (Tchantches et Nanesse, ’t Werftje,…). A noter que deux vins du Château sont désormais disponibles chez Delhaize (White Lion et Red Lion) ainsi qu’un troisième chez Colruyt (Composition Pinot).
Même s’il a une petite production, Jean Galler propose de commander ses vins de Septem Triones et de les retirer dans les boulangeries de son épouse, “Chez Blanche”, à Liège, Beaufays, Chênée, Crisnée et Herstal.
Certains ont organisé l’enlèvement au chai sur base de commande préalable, du type “Click and Drive” pour utiliser un terme en vogue.
C’est le cas du Domaine de Mellemont à Thorembais, du Domaine du Ry d’Argent à La Bruyère ou de son voisin du Domaine du Chenoy qui sera ouvert du lundi au vendredi jusqu’au 24/12 sur rendez-vous. Le webshop est également accessible durant cette période.
A Hélécine, le Domaine Beekborne a mis en place un service d’e-shop mais ne dispose par contre pas de système logistique de livraison et ne livre pas au-delà de 20km (coût 5€). Il faut donc se rendre sur place du lundi au vendredi entre 17 et 20h ou le samedi matin. Un drive-in est également organisé les samedis 5, 12 et 19 décembre en matinée. Réservation via le webshop.
Dans le sud du pays, Le Poirier du Loup propose un enlèvement au chai ou une livraison de ses vins à condition de les réserver par mail.
Idem pour le Château de Bioul qui vend ses vins en ligne, avec enlèvement au Château toute la semaine aux heures de bureau (les horaires de la boutique ne sont pas encore fixés pour le weekend) ou avec livraison à domicile (prix selon les quantités).
Au Domaine de Glabais, dans le Brabant wallon, les derniers Crémants sont disponibles, même si en quantité limitée pour cause de gel. Ils peuvent être achetés sur place sur réservation ou être livrés gratuitement le vendredi à moins de 10km et contre paiement au-delà de cette limite. Un service « magasin » est également organisé le samedi de 10h à 13h ainsi qu’un « drive-in/collect » le mercredi de 15h à 19h sur réservation.
Dans le Brabant wallon également, le Domaine W va sortir sa première cuvée effervescente après deux ans de lattes mais elle est réservée aux membres du Club W.
Non loin de là, à Baulers, le magasin du Domaine du Chapitre continue à fonctionner en décembre tous les jours de 13h à 19h (sauf le jour de Noël), il a même été transformé en épicerie fine avec de nombreuses spécialités régionales (France et Italie), d’entreprises familiales (huile d’olive, calvados, etc.). La boutique en ligne lancée en mars est toujours opérationnelle.
Double système pour le Domaine de Bousval : les réservations de vins sont possibles depuis le 1er décembre avec enlèvement au chai d’ici le 16/12 mais uniquement le mercredi de 14 à 18h30 et le samedi de 10 à 12h30, mais les membres du Wine Club ont le droit de réserver du vin en priorité et la livraison de la première commande est offerte et gratuite à partir de 48 bouteilles. Les premières (et rares) bouteilles du premier « Marc de Bousval » seront également disponibles.
Enfin, au Domaine du Chant d’Eole, toutes les bouteilles de la cuvée 2018 sont réservées. Les prochaines sont disponibles sur réservation mais ne pourront être enlevées qu’en décembre 2021. Mais, bonne nouvelle, plusieurs coffrets seront disponibles pour les Fêtes à partir de 33€, en combinaison avec une ou plusieurs bouteilles : Coffrets « Cuberdons Léopold », « La trilogie », « Cristal », « Agate », « Blanc de Blancs » ou « Le Chant d’Eole au complet » avec vasque, bouteille, 6 verres, tablier et bouchon.
Ces coffrets sont proposés sur un e-shop relooké. Une boutique éphémère de Noël se déroulera du 11 au 27 décembre au vignoble.
Le projet a déjà quelques années mais la création de la société est toute récente : Hugues De Pra et Didier Mattivi viennent de lancer la sprl “Barwal” qui propose des fûts de chêne issus des forêts wallonnes, en partenariat avec la Tonnellerie de Champagne-Ardenne. Les premières pièces ont déjà été livrées et l’ambition est de construire une tonnellerie en Belgique d’ici deux ou trois ans.
Ingénieur civil en physique (Ulg) et diplômé en Management (Solvay Business School), Didier Mattivi a cofondé et dirigé pendant 12 ans la société IP Trade, active dans les solutions de téléphonie, qu’il a revendue en 2017 au groupe British Telecom.
Cherchant de nouvelles inspirations, il décide de s’investir dans une autre passion, le bois. Il est rejoint dans son projet par Hugues De Pra, ingénieur et passionné de vin lui aussi mais surtout organisateur du Championnat de Belgique de dégustation à l’aveugle et animateur du site lesvins.be.
Didier Mattivi et Hugues De Pra
“Je suis menuisier amateur et grand amateur de vin, explique Didier Mattivi, je suis allé voir l’Office wallon du Bois pour voir si on avait chez nous les qualités de chêne nécessaires pour faire des fûts. Ce qui m’a été confirmé par plusieurs tonneliers français qui s’approvisionnent en Belgique (sans s’en réclamer) et nous avons lancé un partenariat avec la Tonnellerie de Champagne pour réaliser des barriques avec du bois que nous leur apporterions. Aujourd’hui, la Tonnellerie est partie prenante de notre projet et nous conseille.”
“Nous venons de vendre nos neuf premières barriques cette année, poursuit Hugues de Pra, et nous espérons avoir un volume de production de 100 barriques dans les trois ans, afin de répondre à la demande mais aussi, nous l’espérons, de construire une tonnellerie en Belgique d’ici deux ou trois ans. Nos barriques sont destinées aux viticulteurs, mais il n’y a pas que le vin, nous avons aussi des demandes dans le monde de la bière, de l’alcool, du cidre… c’est un contenant que l’on peut décliner…”
L’ambition est de fournir un produit 100% naturel, local et en circuit court, qui permette de révéler les terroirs de Belgique. Le tout en assurant une traçabilité maximale pour suivre le parcours du fût qui peut connaître plusieurs vies.
“La nature prend 150 ans pour faire un chêne, concluent les deux hommes, il faudra aussi pas mal de cycles pour optimiser tout cela. C’est une aventure qui commence…”
Trois concours de vins se sont déroulés en septembre, au niveau régional, national et mondial. Avec de très beaux résultats pour les vins de chez nous.
Postposé pour raison de Covid, le Concours mondial de Bruxelles s’est déroulé à Brno en Tchéquie début septembre. Plus de 9000 échantillons ont été dégustés dont plusieurs vins belges qui ont décroché 10 médailles.
Côté wallon, les domaines de Bioul, du Chapitre et du Chant d’Eole ont décroché chacun une médaille d’argent.
Les bulles du Chant d’Eole et de Ruffus ont également été récompensées par deux médailles d’or.
Le Concours du Meilleur vin belge à Bruges le 16 septembre dernier
Quasiment dans la foulée, le 19 septembre plus précisément, le 16e Concours du Meilleur vin belge organisé par l’Association des Sommeliers flamands à Bruges a été marqué par une présence renforcée des vignerons wallons dont certains n’avaient encore jamais participé au concours.
Dix-sept des médailles décernées récompensent des vins wallons : cinq médailles pour le Domaine du Ry d’Argent (3 Or et 2 Argent), trois pour le Chant d’Eole (3 Argent), deux pour Ruffus (2 Or), pour le Domaine du Chapitre (2 Or) et pour Vin de Liège (2 Argent), et enfin une médaille d’Or pour le Domaine de Mellemont ainsi que pour le Domaine des Marnières.
Ce dernier s’est également distingué au 2e Concours des Vins liégeois le 26 septembre en plaçant 5 vins sur les 15 du palmarès. Il est directement suivi par Vin de Liège (4 distinctions) et par Jean Galler-Septem Triones (2 distinctions).
A souligner également, l’excellente performance de Pré/ En/ Bulle/ du Château de Fumal dont c’est le premier vin. Tout comme le Nialle du Vignoble d’Occarius à Ocquier.
Ils ont planté leur vignoble en 2018 et donc, même si la vigne est encore loin de son meilleur rendement, 2020 est l’occasion de récolter les premiers fruits d’un long et dur labeur et de réaliser les premiers vins pour faire ses armes. Présentation de dix membres de l’AVW qui sont dans ce cas de figure.
Marqué par la pandémie de Covid-19, le millésime 2020 l’a également été par un gel important à l’époque des “Saints de Glace” en mai dernier, une période qui a été suivie d’épisodes de sécheresse ou, plus récemment de pluies abondantes… Autant de circonstances qui peuvent affecter de jeunes vignes.
A Marche-les-Dames, par exemple, près de 40% des jeunes pieds de cépages résistants (sur un total de 1,25ha) du vignoble Terres de Crompechine n’ont pas résisté au gel et une partie devront être replantés.
Mais, comme le souligne Frédéric De Baere, le projet ne se limite pas au vignoble. “Ici, il est question d’un projet global comprenant également la plantation d’anciennes variétés de pommiers à hautes tiges de vergers pâturés par 60 moutons, l’installation de 30 ruches et de plantations notamment de tilleuls, de haies mellifères et à petits fruits. Le tout dans une zone à haute valeur biologique qui offre un remarquable cadre pour la balade pédestre.”
Le permis de la cidrerie a été obtenu, le projet avance donc bien de ce côté. Infos: www.crompechine.be
Au Clos de Mostombe à Andenne, une bonne partie des pieds ont également gelés, ne permettant de presser que 150 litres de jus. “Nous nous sommes battus plusieurs nuits de suite, explique Benoît Exsteens, on a pu se rendre compte qu’il ne fallait pas grand chose pour anéantir toute une récolte.”
Le propriétaire du vignoble, Michel d’Harveng, espère inaugurer son chai à Thon-Samson en mai 2021 et le laboratoire AOC Vallée mosane (Analyses oenologiques et Conseils) qu’il a lancé avec la Société Royale Horticole et Viticole de Huy et l’oenologue Véronique Lidby a bien été inauguré en septembre. Nombreux sont ceux qui ont déjà pu bénéficier de ce service de proximité. Infos sur le labo: page Facebook.
Le Domaine de la Portelette à Lobbes
A Lobbes, le vignoble de la coopérative Domaine de la Portelette a lui aussi souffert des caprices de Dame Nature, surtout sur les plus jeunes vignes. Le vignoble a été planté en différentes phases sur les deux dernières années, les dégâts sont heureusement inégaux.
“Par respect pour la nature, nous n’avons pas déployé les grands moyens contre le gel, explique Sophie Dupont, responsable de la communication de la coopérative, mais il faudra y penser. Nos prochains défis sont liés à la vinification, nous devons choisir un lieu pour développer un chai, mais ce choix se fera en concertation avec nos 228 coopérateurs.
Pour l’instant, les moûts sont hébergés dans le chai de la Distillerie de Biercée et bénéficient des conseils du Français Gilles Lancelot (Champagne Lancelot-Pienne), mais il s’agit surtout d’un soutien amical. Les (petites) vendanges 2020 permettront de faire des essais de vinification en mono-cépages (Muscaris, Pinot gris et Johanniter), il n’est pas encore question d’assemblages. Notre première vraie récolte se fera sans doute en 2023 lorsque toutes nos parcelles seront prêtes.”Infos: domainedelaportelette.be
Vendanges à la pince à épiler au Blanc Caillou !
A la coopérative du Domaine du Blanc Caillou (1,5 ha), à Montigny-le-Tilleul, Marc Boddaert espère élaborer environ 500 litres de jus, majoritairement du Johanniter et du Solaris.
“Nous avons la chance d’être soutenus par les Calcaires de la Sambre, car sans eux, rien ne serait possible. Nous sommes sur un de leurs terrains constitué avec des sols de remblai, sur une pente qui était inexistante autrefois. Cette année, nous avons creusé un chai sous la roche sur 35m de long et 6 de large grâce à une équipe de Lyon spécialisée dans la réalisation de tunnels ferroviaires et routiers. C’était une première pour eux. Il aura une température constante de 13°C, ce qui est très bon pour le vin.
Nous avons opté pour une démarche quasiment biodynamique, précise le vigneron enthousiaste, c’est une aventure formidable mais elle demande beaucoup de travail. Et nous avons trié tous les raisins de la vendange à la pince à épiler, comme à Sauternes…” Infos: www.domainedublanccaillou.be
Dans le Hainaut également, à Nouvelles, le vignoble “Terres de craie” de Vincent De Busscher et Laurianne Lejour, a profité de cette première vraie vendange pour annoncer son nom définitif, le Domaine Mont des Anges (4,2 ha), qui sortira ses premières bouteilles de bulles en 2022!
Ici, Chardonnay, Pinot noir et Pinot meunier sont plantés sur 4.2 hectares, à l’alsacienne, c.à.d. tous les deux mètres, pour avoir une culture saine et laisser passer le tracteur vigneron. Une première vendange de 700 kilos a eu lieu en 2019 pour faire quelques tests. Celle de 2020, sauvée du gel par les canons à chaleur, permettra aux deux entrepreneurs de sortir la tête de l’eau et de produire environ 15.000 bouteilles.
En avril 2020, en plein confinement, une seconde parcelle de 1,44 ha a été plantée non loin de là, à Havay. L’ambition de ce tandem franco-belge est d’arriver à 15 hectares en 2022. Infos : montdesanges.be
Egalement dans le Hainaut, c’était la première vendange pour le Château de Moulbaix, non loin de Ath, trois hectares de Chardonnay au cœur d’une magnifique propriété de 62 hectares achetée par la famille Goovaert en 2016 et entretenus par Sammy Lasseel.
Le but est ici de produire un effervescent blanc 100% bio dont 10 à 15.000 bouteilles devraient sortir fin 2022, voire 2023. Infos: Page Facebook.
Si la satisfaction s’affiche sur le visage de Viviane Cleiren et de son beau-fils Arnaud Duchêne aux Coteaux des Avelines (1,3 ha) à Sart-Dames-Aveline dans le Brabant wallon, ce dernier reconnaît aussi avoir “chaque année un peu plus de travail. La première année, nous avons soigné nos sols, la deuxième la taille et la troisième, les démarches administratives et bien sûr les pistes pour une future commercialisation.
Cela étant, nous avons nous aussi subi des pertes avec le gel, mais nous avons heureusement évité les problèmes de pourriture et nos raisins sont magnifiques. Les quantités sont encore faibles mais nous pouvons faire du sec et du moelleux. J’ai gardé 200 litres pour m’entraîner à faire un pet-nat (pétillant naturel).
Le défi a été de suivre la maturation. Vu les conditions météo, il était difficile d’estimer le taux de sucre, surtout que nos vignes ne sont pas encore en vitesse de croisière. Mais nous sommes très contents d’avoir sauvé la récolte que nous avons ramassée avec nos amis, ce fut un excellent moment.”Infos: coteauxdesavelines.be
Enfin, trois vignobles en province de Liège pour clôturer ces premières impressions.
Domaine Tour de Tilice – extrait de la page Facebook
Le domaine Tour de Tilice tout d’abord, à Fexhe-Slins au nord de Liège, est un projet mené par Simon Delforge qui a planté deux hectares en 2018 (Muscaris et Johanniter) et 3,5 en 2020 (Chardonnay et Pinot noir) sur d’anciennes parcelles de pommiers de ses parents.
“Le secteur de l’arboriculture s’essoufle depuis une dizaine d’années, explique-t-il, mon père et moi, nous cherchions une alternative. Nous souhaitons produire deux vins en méthode traditionnelle. Par rapport aux arbres fruitiers, cela demande encore plus de temps et de main-d’œuvre, il faut être prêt à intervenir à tout moment.
La résistance de certaines variétés de fruits baisse avec le temps, espérons que ce ne soit pas pareil avec la vigne. Nous venons d’acheter un tracteur et un interceps, et nous sommes certifiés bio par TUV-Nord Integra qui nous certifiait déjà pour les fruits.” Page Facebook.
Domaine XXV à Couthuin
A Héron, non loin d’Andenne, le domaine XXV (lisez Vins des Cinq) est un projet des 5 frères et sœur de la famille Grégoire. Quatre hectares de cépages classiques ont déjà été complétés par 3,5 nouveaux hectares en 2020, alors que la première bouteille n’est pas encore sortie de chai. Tout est mené en bio et la rénovation d’une ancienne fermette sur la propriété permet le développement d’un beau projet œnotouristique.
“Nous avons fait ces premières vendanges en famille, raconte Renaud Grégoire, ce fut une grosse émotion, un moment particulier dans un projet long et onéreux. Nous avons un peu plus de pertes dues au gel que ce que nous imaginions, mais la qualité est très bonne. Cette année, nous ne produirons donc pas de vins, et comme nous n’avons pas encore de chai, nous ferons nos tests chez Jean-François Baele au Ry d’Argent.” Infos: xxv.be.
Enfin, à une vingtaine de kilomètres de là, à Seraing-le-Château, Alain Dirick (Clos Bois Marie Hautes Vignes) a planté 1,6ha à titre personnel, mais pas pour faire du vin. Les raisins de Johanniter et de Chardonnay sont en effet revendus à Jean-François Baele. « Cette année, déplore le viticulteur, près de 60% du vignoble légèrement plus bas ont été complétement gelés. Mais les 40% restants sont d’une superbe qualité. Dans le futur, il n’est pas exclu que je prélève 10 à 20% pour me faire une cuvée. »
Marc Vanel
“L’actualité du vignoble
en OCTOBRE-NOVEMBRE”
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A la veille des vendanges, nous avons voulu faire le point sur le vignoble wallon et sur les variétés choisies par nos vignerons. Les cépages résistants sont-ils plus répandus que les classiques? Ou est-ce l’inverse?
Depuis quelques années, l’Inspection économique du SPF Economie collecte et publie avec l’aide de l’Université d’Hasselt les données relatives à la superficie et à la production des vignobles belges.
Les derniers chiffres communiqués font état pour 2018 de 136 vignerons et de 384 hectares de vignes pour l’ensemble du pays, soit 36 hectares de plus qu’en 2017.
Pour établir ce bilan, le SPF Economie se base sur la déclaration de récolte de chaque vigneron qui permet de connaître, notamment, “la surface de plantation par cépage, les plantations prévues l’année suivante, la production initiale par cépage avec, pour autant qu’elle soit connue, une indication de la destination finale (mousseux ou non), et les quantités de vin, raisins ou moût de raisins achetées ailleurs” (extrait de la brochure 2018).
Chardonnay et Pinot noir au Domaine du Château de Bousval
Mais la situation sur le terrain wallon semble pourtant différente. En effet, selon des recherches effectuées par votre serviteur, on dénombre aujourd’hui en Wallonie:
9 vignobles de plus de 10 ha, soit 140,90 ha
10 vignobles entre 5 et 9,9 ha, soit 68,8 ha
16 vignobles entre 2 et 4,9 ha, soit 48,7 ha
12 vignobles entre 1 et 1,9 ha, soit 15,67 ha
La Wallonie compte donc 47 vignobles de plus d’un hectare, ce qui fait 274,07 hectares. A cela s’ajoutent 29 vignobles entre 0,2 et 0,99 ha et 72 vignobles de moins de 0,2 ha, ce qui donne un total de 148 vignobles et de 294 hectares !
Sur cette centaine de vignerons, une infime partie vendent leurs vins qui sont destinés à leur dégustation personnelle. Il s’agit avant tout de passionnés qui ont planté quelques pieds de vigne dans leur jardin ou sur un terrain leur appartenant.
La Flandre étant créditée par le SPF de 217.35 ha en 2018, on dépasserait donc les 500 hectares en Belgique! Une performance plus que remarquable qui témoigne de l’engouement actuel.
Pinot noir
Quels cépages?
Les variétés de vigne sont traditionnellement classées en “classiques” ou “nobles”, et “résistantes” (le terme “interspécifique” a tendance à être moins utilisé).
Les premières sont les plus connues du grand public car présentes dans le monde entier: tout amateur de vin connaît bien sûr le Chardonnay, les Pinots (noir, blanc, gris, meunier) et Müller-Thurgau principalement. Les vignerons wallons ont opté pour 16 variétés classiques différentes parmi lesquelles on retrouve aussi l’Acolon, le Riesling, le Muscat, le Gewürztraminer.
Les deux stars “classiques” sont sans conteste le Chardonnay planté dans 26 vignobles de plus d’un hectare, et le Pinot noir présent dans 22 vignobles. Inutile de chercher loin l’explication: ce sont les deux piliers des vins effervescents qui constituent près de 60% de la production wallonne.
Si l’on considère l’ensemble des vignobles du sud du pays (148 vignobles au lieu de 47), le Pinot noir (et ses variétés) reprend la tête des cépages classiques, avec une présence dans 86 vignobles contre 68 pour le Chardonnay.
Enfin, les cépages classiques représentent 161,1 hectares en Wallonie, soit 58,7% des vignobles de plus d’un hectare et 54,7% de l’ensemble des parcelles.
Philippe Grafé, ardent défenseur des variétés résistantes, fier de son Regent.
Tout dépend du point de vue
En toute logique, à la lecture de ce qui précède, les cépages résistants aux maladies cryptogamiques, dont les particularités feront l’objet d’un prochain article, couvrent donc 113 hectares, soit 41,3% des surfaces.
Peu de vignerons cultivent aussi bien variétés classiques que résistantes, mais certains s’y essaient, comme par exemple le Domaine viticole du Chapitre ou le Domaine du Ry d’Argent.
Toutefois, si l’on déduit de ce calcul les 49 hectares de Chardonnay/Pinot noir et blanc du Vignoble des Agaises et du Domaine du Chant d’Eole, on arrive à un équilibre 50/50 entre les deux écoles…
Par contre, où la différence est frappante, c’est dans le choix des cépages.
En effet, sont plantées en Wallonie 16 variétés classiques et 36 résistantes! Les plus choisies parmi les vignobles de plus d’un hectare sont le Solaris (20 vignobles), le Johanniter (19) et le Souvignier gris (10), suivies du Muscaris, du Regent et du Pinotin.
Ces cépages résistants sont en fait surtout présents dans les vignobles de moins d’un hectare. Si l’on analyse la totalité des plantations, quelle que soit leur taille, le podium ne change pas : on trouve en effet 55 fois le Solaris, 41 fois le Johanniter et 30 fois le Regent.
Pieds de Solaris au Domaine du Chenoy
Défendre la spécificité wallonne?
Sur les 31 vignobles plantés avant 2003 et encore en exploitation, 28 ont opté pour les cépages classiques et ils ont tous moins d’un hectare. Ce n’est pas étonnant, puisque c’est la création du Domaine du Chenoy en 2003 qui ouvrit la voie aux cépages résistants que peu connaissaient.
Des propriétés comme le Château de Bioul, le Domaine du Ry d’Argent ou Vin de Liège en sont les dignes héritiers et ont prouvé à l’envi la qualité de ces cépages que d’aucuns aimeraient privilégier afin de développer une identité wallonne plutôt que d’imiter ce qui se fait à l’étranger.
Mais assiste-t-on à un recul des résistants ? Sur les 17 vignobles plantés en 2018, 11 viticulteurs ont fait le choix des résistants. Par contre, sur les 19 vignobles qui ont vu le jour en 2019 et 2020, les résistants ne sont présents que dans sept d’entre eux.
Est-ce le signe d’une véritable tendance ou simplement la conséquence d’un millésime 2018 extraordinaire qui a incité les candidats vignerons à sauter le pas ? Ou est-ce parce qu’il est plus facile de vendre un Chardonnay qu’un Johanniter? Comme toujours, la vérité est dans le verre…
Marc Vanel
“L’actualité du vignoble en SEPTEMBRE”
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