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Pour un été wallon œnotouristique

Avec l’assouplissement, voire la levée, des mesures sanitaires, les vignerons de Wallonie ont prévu, chacun à leur niveau, de belles activités d’été: restaurant éphémère, balades guidées, visites et dégustations… l’été sera incontestablement wallon. Présentation par province, d’est en ouest.

En province de Liège

En province de Liège, priorité aux balades dans le vignoble où des circuits sont prévus dans différents domaines, d’une part autour de Liège, d’autre part autour de Huy.

Le tour des vignobles de Vin de Liège

VIN DE LIÈGE

A la coopérative Vin de Liège, une promenade de 1h30 vous permettra de découvrir quatre des six parcelles situées au coeur des vergers de la Basse-Meuse, avec de belles vues sur la région.

Le départ se fait au chai, rue Fragnay 44 à Heure-le-Romain. A chaque étape, le promeneur pourra déambuler entre les rangs de vigne (sans cueillir le raisin pour autant) et découvrir les particularités de chaque cépage grâce à la numérotation des rangs.

En fin de promenade, une dégustation des vins est prévue au chai mais uniquement mercredi, vendredi et samedi de 14 à 18h qui sont les heures habituelles d’ouverture de la boutique.

Infos: www.vindeliege.be/balade et plan sur Google : https://www.vindeliege.be/planbalade

 

TOUR DE TILICE

Pas d’activités particulières prévues au domaine voisin Tour de Tilice qui vient seulement de mettre ses premiers vins en bouteille, mais c’est à trois minutes en voiture de Vin de Liège et cela vaut le détour : rue de Tilice 101 à Fexhe-Slins, tourdetilice.be

 


VIN DU PAYS DE HERVE

Une promenade plus longue vous attend à la coopérative Vin de Pays de Herve située à 30km à l’est des deux précédents.

Au départ des terrains de tennis d’Aubel vous est proposé un tour pédestre complet des parcelles de vignes plantées par la coopérative Vin du Pays de Herve !

Mieux vaut avoir un moyen de locomotion (deux ou quatre roues), car le tour fait 22 km, avec 403 m de dénivelé. Il permet d’admirer les 5 vignes de la coopérative plantées fin 2020. A chaque vigne, il y a un point d’intérêt. Détails sur le site de la coopérative : www.vindupaysdeherve.be/balades

Le site web de la Maison du Tourisme Pays de Herve propose en outre de nombreux circuits (non balisés) pour cyclistes entre 20 et 35 km. Détails : ICI.

 

Le vignoble des Marnières – ©Vanel

VIGNOBLE DES MARNIÈRES

Investi dans la construction de son nouveau chai, Benoît Heggen à Warsage a toutefois maintenu l’accueil de visiteurs, mais par groupe de 10 personnes minimum. Coût : 7.5€ + 2.5 pour la dégustation de 3 vins. Contact : benoit.heggen@gmail.com

 

Un intarissable guide… Jean Galler

SEPTEM TRIONES

En retournant vers Liège, faites donc un détour par Vaux-sous-Chèvremont chez Jean Galler au domaine Septem Triones (rue des Anglais) où sont organisées des visites-dégustations de 2h30 ! Toutefois, tout est déjà complet mais il est possible d’être reçu en privé par groupe de 10 personnes. Infos : info@septemtriones.be

 

Clos de la Buissière

HUY : CLOS DES PREBENDIERS et CLOS DE LA BUISSIÈRE

Les Hutois furent pendant un peu moins de mille ans d’actifs vignerons, ce qui lui valut le surnom de cité vigneronne. Tout comme l’an dernier, l’Office du Tourisme de Huy vous propose un été à la découverte des vignobles mosans:

  • Samedi 10 et dimanche 11 juillet : Clos des Prébendiers chez Jacques Mouton, chaussée de Waremme à côté du n°216, un peu plus haut que le Clos Bois Marie dont il faut absolument admirer la vue.
  • samedi 7 et dimanche 8 août : Le Clos de la Buissière de Jean-Marie Seba (Chemin de la Buissière n° 44 à 4500 Huy, visites à 11h et 14h30 – Réservation obligatoire : ICI. Prix : 4€, dégustation comprise.

 

Vue plongeante sur Huy au Clos Bois Marie – Gîte pour 12 personnes à louer

HUY : CLOS BOIS MARIE

Repris récemment par Didier Hanin (N°2 de Gudule Winery à Bruxelles), le vignoble historique du Clos Bois Marie est en pleine restructuration, mais la nouvelle équipe a prévu des visites sur demande au prix de 15€ par personne et avec dégustation de vins de… Gudule Winery.

A noter que le vignoble dispose d’un très beau gîte dans l’ancienne demeure rénovée de Charles Legot, baptisé sans surprise, « Le Clos Bois Marie », pouvant accueillir jusqu’à 12 personnes. Avec une vue imprenable sur le vignoble et sur la cité mosane et avec une piscine !

Différentes formules d’hébergement existent – mi-semaine, week-end, etc., voire à la journée pour des séminaires. Infos : www.leclosboismarie.be

 

En province de Luxembourg

POIRIER DU LOUP et CLOS DE LA FOUCHÈRE

Sur la dizaine de vignobles que compte la province, seuls deux accueilleront du public cet été, et tous les deux à Torgny.

Au Poirier du Loup bien sûr, qui vient de passer à 2ha, où les visites qui étaient suspendues pour raisons sanitaires reprendront le 1er samedi du mois. Le progamme étant en cours de finition au moment où nous avons clôturé cet agenda, consultez le site du vignoble (LIEN: www.vignoblelepoirierduloup.be)  où vous trouverez toutes les infos utiles.

Torgny

Au vignoble frère du Clos de la Fouchère, pas de visite, mais l’équipe travaille généralement le samedi matin au vignoble et vous accueille bien volontiers. A noter que Dany Dries et Hubert Burnotte proposent 4 gîtes indépendants au coeur du village et ce, toute l’année, bien sûr. Infos: www.gitestorgny.be

 

En province de Namur

Les quatre plus grands vignobles entre Dinant et Namur ont soigné leur programme d’été, jugez plutôt.

Jeanette van der Steen – Château Bon Baron

CHÂTEAU BON BARON

Jeanette van der Steen et son mari Piotr organisent des “Tour & Tasting” sur rendez-vous, à partir de 2 personnes, et jusqu’à 30 si la réglementation Covid s’assouplit. La demande se fait par mail: ICI et bientôt sur le site www.bonbaron.com actuellement en reconstruction.

CBB participe également le 2 juillet et le 6 août aux “Vendredis du Terroir” (17h-21h) organisés une fois par mois à Anhée, Yvoir et Onhaye.

 

Visite au Chenoy

DOMAINE DU CHENOY

Pierre-Marie et Jean-Bernard Despatures organisent des visites du domaine sur rendez-vous tous les samedis à 10h30 et 14h00, d’avril à octobre. Une participation de 9€/pp pour la visite et la dégustation est demandée.

Le Chenoy propose également diverses « balades nature » pour découvrir la faune et la flore du domaine jusqu’à la fin de l’été, celles-ci sont encadrées par une guide nature (également sur rendez-vous) le samedi de 6h30 à 10h (aube des oiseaux) et de 17h à 22h (affût ou observation). Prix : 15/pp.

Infos : www.domaine-du-chenoy.com, rue du Chenoy 1 b à 5080 Emines.

 

Vanessa et Andy Wyckmans

CHÂTEAU DE BIOUL

Grâce à leur formidable infrastructure, Vanessa et Andy Wyckmans-Vaxelaire offrent une des plus belles panoplies d’activités pour l’été:

  • visites du domaine d’avril à fin octobre du mercredi au dimanche, entre 11h et 18h
  • parcours découverte « Made in Bioul »
  • dégustation des vins en terrasse et ensuite également dans le chai (selon les normes Covid en vigueur)
  • restauration : Bioul propose un panier piquenique avec des produits locaux à partager en groupe de quatre personnes maximum dans les vignes et dans le parc du Château. Entrée au parcours et piquenique : 35€ par personne à partir de 8 ans et 20€ pour les plus jeunes. Billetterie : ICI
  • balades guidées et dégustation sur réservation (tarifs sur demande).

 

Le Domaine du Ry d’Argent en mai dernier

DOMAINE DU RY D’ARGENT

Jean-François Baele a récemment repris ses fameuses dégustations gratuites le premier vendredi de chaque mois (17h30 à 19h). D’autres visites et dégustations sont également possibles sur rendez vous pour minimum 10 personnes au prix de 10€ par personne.

Infos: www.domainedurydargent.com ou 081 56 65 45. L’adresse: rue de la distillerie 51 à Bovesse.

 

En province du Brabant wallon

VILLERS-LA-VIGNE

On commence avec le vignoble historique de Villers-la-Vigne dans la célèbre abbaye (presque) du même nom qui a une longue pratique de l’oenotourisme.

La Confrérie du Vignoble de l’abbaye de Villers-en-Brabant vous propose en effet une visite guidée du vignoble et de son chai, suivie d’une dégustation et ce, pendant toute l’année. Cette visite peut être couplée avec un accès aux ruines de l’Abbaye.

Le vignoble de Villers-la-Vigne se visite en toutes saisons

Deux formules existent: visites programmées le 1er samedi du mois à 14h30 d’avril à septembre (15€) ou sur demande (minimum 7 personnes).

Après un survol de l’histoire du vin et de son arrivée dans nos contrées, plus particulièrement avec les cisterciens à l’abbaye de Villers-la-Ville, la visite explique ensuite la plantation, le choix des cépages, la conduite de la vigne dans une optique de respect de l’environnement, la taille et évoque enfin la Confrérie, ses buts, ses membres et ses manifestations.

La visite guidée du chai explique ensuite comment la Confrérie vinifie ses cépages et se termine par une dégustation soit de son vin primeur soit, si son stock de vin est épuisé, d’un vin bio belge.

Détails et inscriptions : www.villers-la-vigne.be/visites/visites.php

 

DOMAINE DE GLABAIS

Belle offre oenotouristique également à Glabais, non loin de Genappe. Anne et Christian Balduyck-Geldhof proposent en effet:

  • des visites guidées du domaine avec dégustation de leurs différents crémants à la demande ou à date fixe
  • des matinées de formation : apprentissage des travaux à réaliser sur la vigne
  • des événements ou balades à vélo le 19/6, 14/08 et 21/08 ou à pied le 19/9

Détails sur la page Facebook du Domaine de Glabais ou au 0474/061.162.

 

COTEAUX DES AVELINES

Petit vignoble familial en conversion bio planté en 2018, le domaine viticole Coteaux des Avelines est en zone Natura 2000 et peut se visiter en famille et entre amis. Un petit parcours oenotouristique au sein des vignes permettra aux plus grands d’en apprendre un peu plus sur le vignoble et la nature environnante grâce à une application avec audio-guide et géolocalisation. Plus d’informations via le site www.coteaux-des-avelines.be.

 

DOMAINE DU CHÂTEAU DE BOUSVAL

Des visites ouvertes au grand public seront organisées selon les demandes et la météo. Les informations seront communiquées via www.facebook.com/chateaudebousval et sur le site du domaine.

Un restaurant éphémère « Le Chai d’un soir » se tiendra le vendredi 30 et le samedi 3 juillet avec des mets gastronomiques campagnards préparés par l’équipe de Jean-Michel Loriers et les vins du domaine. Sur réservation uniquement via le site www.chateaudebousval.be.

VINS DE GENVAL

Le vignoble de Genval sera régulièrement ouvert en été, le dimanche matin, pour des matinées de travail. Ce qui donne l’occasion de découvrir le domaine et l’atmosphère particulière d’un vignoble associatif.

Le public trouvera les dates et heures précises sur le site  www.vinsdegenval.be et sur la page Facebook www.facebook.com/vinsdegenval. L’adresse : avenue des Combattants 14 à 1332 Genval.

 

© Beekborne

BEEKBORNE

A Hélécine, Patrick Carmans organise des visites guidées des vignobles « Poupouye » et « Les Garennes » avec dégustation au chai, mais uniquement sur rendez-vous. Infos : beekborne.be.

 

© Domaine W

DOMAINE W

Diverses activités seront organisées au Domaine W, mais elles sont réservées aux membres ; Une raison valable pour le devenir… Infos : domaine-w.be

En province de Hainaut

VIGNOBLE DES AGAISES – RUFFUS

Vous avez toujours rêvé de découvrir les secrets de Ruffus? Arnaud, John et Raymond Leroy ont mis en place un circuit didactique gratuit d’une heure (2km environ) à travers le vignoble où tout vous sera expliqué. Du jeudi au dimanche de 11h à 20h.

En juillet et août, le bar-terrasse sera ouvert du mercredi au dimanche et vous pourrez même acheter du Ruffus au verre ou à la bouteille et grignoter quelques tapas. Restaurant le samedi midi et le dimanche midi, avec une tournante de chefs. Infos : ruffus.be

 

© Chant d’Eole

DOMAINE DU CHANT D’EOLE

Le vignoble voisin pétillant de Hubert Ewbank organise à partir du 16 juin un restaurant éphémère pendant trois mois. Les hôtes se retrouveront au milieu du vignoble pour apprécier une cuisine de type bistronomie et les tables seront protégées par une structure en bois et de vignes.

Aux fourneaux : les chefs de la Ferme du Coq et, dans les assiettes un maximum de produits locaux et belges. La carte des vins mettra également en avant des vins d’autres domaines belges.

Entre les services du midi et du soir, une carte tapas sera disponible pour accompagner un verre, sans réservation. Plus d’infos sur chantdeole.be

Durant les 3 mois, des visites guidées du domaine sont également proposées du mercredi au dimanche, plusieurs fois par jour, sur réservation via chantdeole.be.

Bonnes vacances à tous !

Compilation: Marc Vanel

Seules les activités des vignerons membres de l’AVW sont présentées.

 

A LIRE AUSSI:

Meilleur vin belge 2021 : tous en lice !

Meilleur vin belge 2021 : tous en lice !

Organisée depuis 2005 par l’Association des Sommeliers flamands, la prochaine édition du Concours du Meilleur vin belge se tiendra à Bruges le 15 septembre prochain, avec le soutien de l’AVW.

Si le concours est ouvert à tout vigneron sur le territoire belge, ne peuvent y participer que les vins dont les raisins ont été récoltés dans notre pays et dont le processus de production s’y déroule entièrement également.

Le vin doit être tiré d’un lot de minimum 300 litres et à la date du concours au minimum 200 litres doivent encore être à vendre au domaine.

Pour les vins qui ne peuvent prétendre ni à une appellation d’origine protégée, ni à une indication géographique protégée, un rapport d’analyse d’un laboratoire accrédité doit être fourni en conformité avec les paramètres des AOP et IGP (le titre alcoométrique total et acquis, teneur totale en sucre (y compris le saccharose dans le cas des vins mousseux) et les acides, l’acidité volatile, la teneur totale en anhydride sulfureux et la pression manométrique en bars dans le cas des vins mousseux.

Le concours consiste bien sûr en une dégustation à l’aveugle par une soixantaine de juges et se tiendra le mercredi 15 septembre 2021 dans les locaux de l’Hotelschool Ter Groene Poorte à Bruges, comme à son habitude.

Les inscriptions sont ouvertes à partir du 1/8 et chaque candidat doit envoyer 4 bouteilles de chaque vin au restaurant Restaurant Casserole à Bruges entre le jeudi 2 et le mardi le 7 septembre 2021.

Plus d’infos sur meilleurvinbelge.be

 

Newsletter 7

Quelles aides pour le développement d’un vignoble en Wallonie ?

Savez-vous que des aides à l’installation ou aux investissements d’un exploitant vigneron existent, au même titre que tous les agriculteurs de la Région wallonne ? Mais attention, il faut respecter certains critères.

Le système n’est pas neuf et a suivi l’évolution de la législation européenne en la matière, politique agricole commune oblige. Le système d’aides au développement et à l’installation dans le secteur agricole, et donc viticole, dit « ADISA », est entré en vigueur le 1er octobre 2015.

Il s’agit de la transposition en droit régional du règlement européen relatif au soutien du développement rural par le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER).

Ces demandes d’aides étaient initialement limitées dans le temps et ne pouvaient être introduites que jusqu’au 31 décembre 2020. Mais la nouvelle PAC n’entrant en vigueur qu’en 2023, une période transitoire de deux ans a été ajoutée.

L’Arrêté du Gouvernement wallon du 10 septembre 2015 relatif aux aides au développement et à l’investissement dans le secteur agricole et l’arrêté Ministériel exécutant cet arrêté ADISA ont été modifiés en ce sens (voir Moniteur belge du 11/2/2021). Il faudra sans doute s’attendre à des changements dans les prochains mois.

Image d’illustration – Photo non liée à un dossier d’aides.

S’identifier au SIGeC

En application du Règlement (UE) N° 1306/2013, les Etats membres doivent établir et gérer un Système Intégré de Gestion et de Contrôle (SIGeC), utilisé par les organismes payeurs afin de garantir, entre autres, une identification unique de chaque agriculteur ainsi que de toutes les parcelles agricoles.

Pour pouvoir demander une aide, tout agriculteur, à temps plein ou complémentaire, doit être identifié dans ce SIGeC comme gestionnaire d’unité de production et recevoir un numéro d’agriculteur, le « numéro P ».

Pour obtenir l’attribution de ce numéro, le partenaire doit exercer une activité agricole, introduire une demande auprès du SPW-ARNE (SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement) et être gestionnaire autonome d’une exploitation et des unités de production qui la composent.

« La première chose à faire est de s’identifier au SIGEC pour avoir un numéro de producteur, explique Youri Bartel, directeur au SPW ARNE. Ensuite, il faut avoir ses vignes plantées. Si vous achetez des raisins à d’autres et que vous faites du vin, vous êtes transformateur et non agriculteur. A ce moment-là, vous pouvez demander des aides aux PME (SPW EER), mais pas chez nous.

Par contre, si vous partez de zéro, c’est plus difficile, car il faut théoriquement être fonctionnel dès la première année. C’est-à-dire que le viticulteur doit avoir déjà quelque chose la première année et atteindre après trois ans un certain revenu par unité de travail (voir ci-après). Une solution préconisée est de vendre des bouteilles sur pied, qui ne sont donc pas encore produites, mais qui génèrent des rentrées. Si pour une raison ou une autre, le vignoble échoue dans les trois ans, les aides doivent être remboursées, mais c’est surtout s’il y a eu des erreurs de gestion. »

A noter qu’il y a des aides à l’investissement pour l’achat de piquets, de plantes, de main-d’oeuvre,…

>> A lire sur le site de la Région wallonne : Devenir agriculteur

Image d’illustration – Photo non liée à un dossier d’aides.

Aides à l’installation

Pour bénéficier des aides à l’installation ou à la reprise (partielle ou totale) d’un exploitant viticulteur, le demandeur doit répondre à certaines conditions, dont celle de s’installer en qualité d’indépendant comme agriculteur à titre principal sur une exploitation agricole dont il est le chef exclusif durant trois ans minimum.

Un agriculteur est reconnu « à titre principal » s’il consacre moins de 900 heures par an à d’autres activités professionnelles et s’il retire de l’activité professionnelle agricole, un revenu annuel brut total imposable supérieur à 50% de son revenu annuel global.

Si ce revenu tombe à 35%, l’agriculteur est reconnu à titre complémentaire mais demeure admissible aux aides à l’investissement ADISA.

A noter que le revenu agricole professionnel inclut les activités agricoles, touristiques, pédagogiques, artisanales exercées sur le site d’exploitation et les activités forestières ou d’entretien de l’espace naturel bénéficiant d’aides publiques.

Le temps de travail se calcule en unités de travail (UT) de 1.800 heures de travail par an prestées par toute personne active sur une exploitation agricole et affiliée au statut social d’exploitant agricole indépendant soit au titre d’agriculteur, soit au titre d’aidant. Cette fraction ne peut dépasser 1 unité par personne.

Enfin, le demandeur doit être âgé de moins de 40 ans + 364 jours, et l’exploitation doit avoir une « production brute standard » (PBS) entre 25.000€ et 1.000.000€.

Image d’illustration – Photo non liée à un dossier d’aides.

Combien ?

L’aide à l’installation s’élève à 70.000 euros, un montant forfaitaire unique.

Il est versé en quatre tranches de 25% dans le cas d’une création et en deux tranches (75 et 25%) pour une reprise.

La dernière tranche est conditionnée par l’atteinte des objectifs décrits dans le plan d’entreprise qui reprend notamment un calcul de viabilité, des objectifs, des mesures et des étapes. Ce plan d’entreprise doit être rédigé avec l’aide d’un consultant reconnu par la Région wallonne.

>> Le formulaire électronique de demande d’aide à l’installation, appelé modèle E (pour plan d’Entreprise) est disponible ICI.

La qualification

L’une des conditions importantes pour l’aide à l’installation est la qualification, c’est-à-dire que le demandeur doit avoir un diplôme, un certificat ou une expérience satisfaisant à la législation.

« En effet, poursuit Youri Bartel, pour avoir avoir accès aux ADISA, il faut une qualification. C’est-à-dire soit avoir fait ses techniques agricoles et avoir le CESS et son certificat de qualification de la 6e, ou supérieur, ou avoir un master orientation agronomique – bio-ingénieur, ingénieur agronome, etc. On peut aussi suivre les cours B et avoir deux ans d’expérience. La formation viti-viniculture de l’IFAPME a été reconnue le 12 octobre 2020 en cours B, comme étant équivalente de 150h post scolaire.

Il est possible de présenter un projet sans ces diplômes, mais avec les cours B ou équivalent et sans expérience, le candidat passe alors devant un comité d’installation (CI) de 4 personnes qui estime si la personne qui présente son projet connaît bien le monde de l’agriculture et le secteur. On lui accorde alors l’équivalent des deux ans d’expérience. »

>> Le formulaire électronique de pré-demande, appelé modèle PR, qui donne accès au CI, est disponible ICI.

Image d’illustration – Photo non liée à un dossier d’aides.

Cheminement

Une fois la demande introduite, l’administration notifie au demandeur, la recevabilité ou non de sa demande dans les 10 jours ouvrables. Le dossier est dit recevable quand la demande est complète et conforme. Être recevable ne signifie toutefois pas que le dossier est admissible ou que l’aide sollicitée est acquise.

Les demandes d’aides sont alors soumises à une sélection et chaque demandeur doit obtenir une cotation minimale sur base des critères de sélection qu’il remplit ou non.

Pour chacune des aides, les différentes cotes et les critères sont disponibles sur le site internet « Portail de l’Agriculture wallonne » à l’adresse: agriculture.wallonie.be/outils dans la catégorie «Autres outils».

Les périodes de sélection sont trimestrielles : elles vont du 1er janvier au 31 mars, du 1er avril au 30 juin, du 1er juillet au 30 septembre et du 1er octobre au 31 décembre.

Depuis 2015, seulement deux exploitants vignerons ont demandé l’aide à l’installation de 70.000 euros, un des deux a toutefois été refusé.

Image d’illustration – Photo non liée à un dossier d’aides.

Aides à l’investissement

Le second volet des aides ADISA porte sur les investissements et réside sur le principe d’antériorité de la décision : aucun investissement ne peut être réalisé avant la date de notification de la recevabilité de la demande d’aide à l’investissement.

Celui-ci doit être fonctionnel et justifié par son utilisation professionnelle raisonnable, et le montant de l’investissement doit être compris entre 5000€ et 350.000€ htva.

Sont entre autres considérées comme dépenses admissibles, l’achat de matériel neuf destiné au développement ou à la création d’une activité agricole, la construction, l’acquisition ou la rénovation de biens immeubles, l’achat de matériel neuf pour produire de l’énergie renouvelable.

Pas question, par contre, de demander des aides pour du matériel d’occasion, acquérir des terres, payer des honoraires d’architecte ou acheter un quad.

>> Toutes ces dépenses sont recensées sur le site Wallex.

Pour ce qui concerne les vignobles wallons, dix d’entre eux ont bénéficié depuis 2015 d’aides pour un total de 270.000 euros sur un budget global ADISA de quelque 152 millions d’euros pour les investissements.

L’essentiel porte sur la plantation (148.000 euros) et la construction d’un bâtiment agricole multifonctionnel (94.000 euros).

Pas question de demander des aides pour du matériel d’occasion

Diversification non-agricole

Des activités de diversification non agricoles peuvent être aidées également, comme l’accueil social pédagogique, artisanal, ou le tourisme rural (qui doit être reconnu par le Commissariat général au Tourisme).

Les investissements admis sont par exemple l’achat de matériel neuf destiné à la poursuite, au développement ou à la création d’une activité de diversification non agricole, y compris la transformation et la vente à la ferme de produits non agricoles issus de l’exploitation, y inclus les équipements informatiques liés à ces investissements.

Calamités

Dans un autre registre, des aides existent également dans le cas de dégâts dus à la sécheresse agricole. Attention : 30% des surfaces totales doivent avoir été atteintes et l’événement doit avoir été reconnu comme calamité agricole.

Seuls les dégâts constatés de manière valable par les commissions communales de constat doivent être introduits auprès de l’administration wallonne. La déclaration doit être parfaitement conforme au contenu des PV introduits par les communes à l’administration.

>> Détails sur agriculture.wallonie.be/calamites-agricoles

Image d’illustration – Photo non liée à un dossier d’aides.

Promotion

Enfin, dans un autre cadre, l’APAQ-W intègre ses membres (et seulement ceux-ci) dans diverses opérations de promotion, comme par exemple, la campagne Trinquons local, déjà présentée sur ce site.

Les producteurs (vignerons, brasseurs et producteurs d’alcools) sont également invités à participer à “Ma Quinzaine locale” en septembre, grande action “portes ouvertes” pour tous les secteurs de production et points de vente, avec une large couverture médiatique importante.

>> Infos : apaq-w

Sources : Cet article est largement inspiré par les textes et documents proposés sur le site des aides ADISA. Merci à Youri Bartel pour son aide.

Marc Vanel

 

=> A lire aussi:

Une Clé Verte pour Villers-la-Vigne

Une parcelle de Vin de Liège menacée d’excavation

 

Une Clé Verte pour Villers-la-Vigne

L’écolabel international « Clé verte / Green Key » est décerné chaque année depuis 1994 aux équipements touristiques qui répondent à plusieurs critères de gestion environnementale générale, dont la gestion des déchets, de l’eau, de l’énergie et des espaces verts, l’alimentation, l’éducation à l’environnement, la mobilité,…

Initiative de la Foundation for Environmental Education, il est mis en œuvre par GoodPlanet à Bruxelles et par Inter-Environnement Wallonie (IEW) en Wallonie, chacun avec divers partenaires.

L’abbaye de Villers ainsi que le vignoble de Villers-la-Vigne viennent d’ajouter le 16 mars dernier leur nom aux 88 établissements labellisés.

« Cette reconnaissance Green Key, se réjouit Christophe Waterkeyn, président de la Confrérie, est prestigieuse pour notre petit Clos du Bonheur, car elle officialise une démarche d’éco durabilité de nos actions au sein du vignoble, du chai et lors de toutes nos activités intra et extra muros pour faire rayonner Villers-la-Vigne® à l’extérieur. 

En étant certifié, nous respectons déjà la législation de l’avenir, qui sera de plus en plus stricte en matière de normes environnementales. Seules les entreprises, organisations, associations qui tiennent compte aujourd’hui des défis climatiques et de durabilité seront résilientes dans le monde de demain. 

En outre, cette reconnaissance nous oblige à réfléchir sur nous-même et à nous demander si nos pratiques de chaque jour sont bonnes pour nous et pour la planète. »

Infos : villers-la-vigne.be

Une parcelle de Vin de Liège menacée d’excavation

Filiale du groupe Heidelberg Cement, la Cimenterie CBR Lixhe est leader du marché belge du ciment. Pour développer ses activités à Eben-Emael jusqu’en 2046, la société souhaite étendre la zone d’extraction de sa carrière de Romont de 107 hectares.

Pour ce faire, elle a demandé à la Région wallonne en août dernier une modification du plan de secteur permettant d’affecter une zone agricole en zone d’extraction.

Si nombre de riverains semblent opposés à ce projet, l’un des perdants potentiels de l’opération serait la coopérative Vin de Liège qui a planté 3,33ha de vignes dans la zone concernée, les seules dont elle dispose pour les vins rouges.

« Avec son sous-sol calcaire identique à celui du Val de Loire ou de la Champagne (tuffeau), son orientation parfaite (sud-est) et son climat particulièrement plus chaud que celui du reste de la Belgique, cette parcelle constitue un terroir d’exception pour Vin de Liège, explique l’équipe de la coopérative. Pour cette raison, cette parcelle a été plantée uniquement en cépages rouges (Cabernet Cortis et Pinotin).

Ce type de parcelle, de par ses particularités pédologiques, demande de longues années avant d’obtenir une production suffisante. Il a fallu attendre cinq années après la plantation pour que les vignes commencent leur production et une dizaine d’années avant que la production atteigne une quantité “normale”.

Nous priver de ce terrain mettrait gravement en péril notre exploitation, même si nous étions indemnisés dans le cadre de l’expropriation, car nous n’aurions pas la possibilité de retrouver des terrains équivalents. »

« Cette parcelle a été plantée en 2012, explique Alec Bol, administrateur-délégué de VL, et nous pensions être à l’abri sur des terres agricoles sans compter que nous sommes vraiment sur le bord de l’extension de la carrière.

Cela n’a pas beaucoup de sens, car notre projet apporte une véritable valeur ajoutée dans cette région de Basse Meuse et surtout de l’emploi. D’autres espaces sont possibles et pourquoi ne pas agrandir vers la Flandre ?

Ceci dit, le Gouvernement wallon ainsi que toutes les personnes rencontrées dans ce dossier sont tous attentifs, tout le monde comprend notre problème, nous gardons espoir. »

Recyclons les pieds de vigne

Située à Grez-Doiceau, la société belge « Barbecue & vigne » vend depuis plus de 20 ans des barbecues mais aussi des combustibles à base de pieds de vigne, ou de sarments qu’elle vend en sac de plusieurs kilos.

Elle est donc régulièrement à la recherche de ceps de vignes arrachés en 2020. Les souches seront découpées en bûchettes pour être vendues en Belgique et aux Pays-Bas. Les vignerons sont rémunérés.

Avis aux amateurs, toutes les infos sur barbecue.be

Vers une association wallonne des œnologues ?

A l’initiative de Thierry Cowez, œnologue chez MIS Services et de Véronique Lidby, œnologue indépendante et responsable du labo AOC Vallée mosane, une réunion a réuni l’an dernier plusieurs œnologues de Wallonie.

Comme par exemple, John Leroy, Romain Bevillard, Olivier Devuyst, Vincent Dienst, Hélène Thomas, Nicolas Poulou ou Thomas Costenoble.

Aucune visée commerciale, du moins pour l’instant, juste l’envie de parler d’œnologie avec un langage d’œnologue entre œnologues, un échange de pratiques dans un métier en pleine émergence en Wallonie.

“Et, comme aime le préciser Thierry Cowez, le métier d’œnologue, concerne tout ce qui se passe dans le vin entre le sécateur et le tire-bouchon…”, les thématiques de discussion ne manquent donc pas.

Si vous êtes du métier, vous pouvez contacter Thierry Cowez (thierry@mis-services.be) pour participer aux prochaines réunions.

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Le vin bio, une vraie tendance en Wallonie

Depuis quelques années, une nouvelle tendance se dessine dans le vignoble wallon : le passage à la viticulture bio, voire biodynamique. Un peu plus de 110 hectares de vignes sont déjà certifiés bio ou en conversion, avec quelques grosses locomotives.

Il s’agit en fait d’une caractéristique propre à la Wallonie que les vignerons flamands ne suivent pas, ou pas encore. Pourtant, le premier à avoir obtenu le label bio fut Hugo Bernar à Tirlemont en 1995 (Hageling-Bio).

A l’époque, la législation européenne ne permettait pas de sortir des vins bio, mais uniquement des « vins issus de raisins de l’agriculture biologique ».

Hugo Bernar est aussi pépiniériste, il a contribué à la plantation de plusieurs vignobles en Wallonie – © Vanel

Il fallut en effet attendre 2012 pour que le règlement européen régissant la viticulture biologique soit étendu à la vinification. Hugo Bernar a donc obtenu dans un premier temps le label « Biogarantie » pour ses 3000 pieds de cépages résistants, avant de se faire certifier en 2015 par TÜV Nord Integra (voir plus loin).

Ces variétés de raisins (dites résistantes ou interspécifiques) étant étudiées pour résister aux maladies les plus courantes de la vigne, elles nécessitent donc moins de traitements, ou même aucun les meilleures années.

La tendance partit donc de Flandre il y a 25 ans, mais elle n’y resta pas, car les vignerons flamands n’ont jamais été véritablement séduits par les cépages résistants (les principaux instituts de formation flamands les déconseillent même).

Par contre, grâce à l’exemple initié par Philippe Grafé au Domaine du Chenoy à partir de 2003, nombreux furent ceux à opter pour les cépages résistants, même s’il fallut attendre 2019 pour que le domaine achève sa certification bio.

Photo: Domaine du Chenoy

Les quatre grands principes

L’agriculture bio va bien au-delà d’un mode cultural et est basée, comme le rappelle l’IFOAM (International Federation of Organic Agriculture Movements) sur son site web (ifoam.org) sur quatre grands principes :

  • Le principe de santé : « L’agriculture biologique devrait soutenir et améliorer la santé des sols, des plantes, des animaux, des hommes et de la planète, comme étant une et indivisible. Ce principe souligne que la santé des individus et des communautés ne peut être séparée de la santé des écosystèmes – un sol sain produit une culture saine qui donnera la santé aux animaux et aux personnes. (…) Le rôle de l’agriculture biologique est de soutenir et d’accroître la santé des écosystèmes et des organismes du plus petit dans le sol jusqu’aux êtres humains. »
  • Le principe d’écologie : « L’agriculture biologique devrait être basée sur les cycles et les systèmes écologiques vivants, s’accorder avec eux, les imiter et les aider à se maintenir. Ce principe enracine l’agriculture biologique dans les systèmes écologiques vivants. (…) La gestion biologique doit s’adapter aux conditions, à l’écologie, à la culture et à l’échelle locales. Les intrants devraient être réduits par leur réutilisation, recyclage et une gestion efficiente des matériaux et de l’énergie de façon à maintenir et améliorer la qualité environnementale et à préserver les ressources. »
  • Le principe d’équité : « L’agriculture biologique devrait se construire sur des relations qui assurent l’équité par rapport à l’environnement commun et aux opportunités de la vie. L’équité est caractérisée par l’intégrité, le respect mutuel, la justice et la bonne gestion d’un monde partagé, aussi bien entre les personnes que dans leurs relations avec les autres êtres vivants. (…) L’Agriculture Biologique devrait fournir une bonne qualité de vie à chaque personne engagée et contribuer à la souveraineté alimentaire et à la réduction de la pauvreté.
  • Le principe de précaution : « L’agriculture biologique devrait être conduite de manière prudente et responsable afin de protéger la santé et le bien-être des générations actuelles et futures ainsi que l’environnement. (…) L’agriculture biologique devrait éviter de grands risques en adoptant des technologies appropriées et en rejetant les technologies imprévisibles, telles que le génie génétique. Les décisions devraient refléter les valeurs et les besoins de tous ceux qui pourraient être concernés, au travers de processus transparents et participatifs. »
Au Château de Bioul, le parcours didactique « Made in Bioul » retrace l’histoire du vignoble et présente les étapes de la culture en biodynamie. – © Vanel

Les obligations légales

A côté de ces grands principes existent quelques règles européennes fondamentales de la vinification bio qui s’articulent autour de quatre grands points :

  • Les vins bio doivent être élaborés avec des ingrédients eux-mêmes totalement certifiés bio : raisins, sucre, alcool, moût concentré rectifié.
  • La vinification bio doit respecter la législation européenne de l’Organisation commune du Marché (OCM) vitivinicole, qui fixe les mécanismes de la politique agricole commune (PAC) applicables à l’exploitation de la vigne dans les pays membres de l’Union européenne. Certaines techniques sont sujettes à restriction en bio, au niveau par exemple de la désalcoolisation partielle des vins, les traitements thermiques, ou la filtration, mais on rentre là dans des détails précisément trop techniques (voir le règlement européen ICI).
  • L’usage des additifs et auxiliaires œnologiques est restreint en bio, dont l’origine bio doit en outre être privilégiée.
  • Enfin, le taux de sulfites total est inférieur à celui utilisé dans le conventionnel, mais ces limites sont fonction du taux de sucre résiduel. Par exemple, pour les vins à moins de 2g/l de sucre résiduel, la dose maximale de sulfites autorisée est de 70 mg/litre pour un vin en biodynamie, 100 en bio et 150 en conventionnel.
Le récent domaine du Dièdre noir a choisi le bio dès la plantation – © Vanel

Les organismes certificateurs

Afin de garantir aux consommateurs que les produits portant le label « bio » sont conformes au cahier des charges européen, l’ensemble de la chaîne doit être contrôlé par un organisme certificateur, un processus qui prend trois ans minimum.

L’utilisation du terme « bio » ou « biologique » étant légalement protégée, tout opérateur commercialisant des produits biologiques doit donc être contrôlé par un organisme agréé et s’acquitter d’une redevance fixée dans le tarif approuvé par la Région wallonne et flamande.

En Wallonie, ce contrôle est assuré par des organismes privés, agréés par le Ministre en charge de l’Agriculture sur base des dispositions européennes et wallonnes.

Trois organismes sont agréés en Belgique et rappellent chacun sur leur site web les étapes à respecter pour être certifiés :

Les labels privés tels que Biogarantie® ou Nature et Progrès ne dispensent pas du contrôle officiel.

La certification en biodynamie est, elle, assurée par les organismes Demeter et Biodyvin, mais n’étant pas implantés chez nous, le service est assuré par les organismes belges qui les représentent.

Les premières plantations de la coopérative Vin du Pays de Herve en 2019 – © Vanel

Les aides wallonnes

Non négligeable : des aides wallonnes existent pour l’agriculteur (et donc le viticulteur) qui voudrait convertir ou maintenir ses terres en agriculture biologique. Les montants varient selon la superficie concernée : 900€/ha de 0 à 3ha, 750€ du 3e au 14e hectare et 400 au-delà.

Pendant les deux premières années, les producteurs en conversion peuvent obtenir une surprime de 150 € par hectare. Les parcelles concernées ne peuvent pas avoir déjà bénéficié de primes bio.

Tous les détails sur le site de la Région wallonne : ICI

Vin de Liège, le premier à s’être lancé dans l’aventure dès ses débuts – © Vanel

Plus de vingt vignobles en Wallonie

L’agriculture bio, tous secteurs agricoles confondus, représente aujourd’hui un peu plus d’un hectare agricole sur 9 (11,5%). Pour ce qui concerne la viticulture, il s’agit de 35 à 40% des surfaces, donc plus d’un hectare sur trois!

Les premiers à avoir effectué cette démarche de certification sont ceux qui ont planté des cépages résistants : Vin de Liège (16,3ha), le Domaine du Chenoy (14ha), le Domaine du Château de Bioul (12 ha) ou, plus récemment, Vin du Pays de Herve (8ha), le Domaine de la Portelette à Lobbes (4,7 ha) et le Domaine de Quantole à Horion-Hozémont (6ha).

Au domaine de la Portelette à Lobbes, la démarche de certification évolue en phase avec la plantation. – © Vanel

Soit un total de 62 hectares auxquels s’ajoutent 4 hectares composés par de plus petits domaines comme le Domaine des Avelines (1,3ha), le Domaine des Lowas (1,7ha), le Domaine Les Sarments (1ha), Septem Triones (0,4ha – qui n’a pas demandé la certification en 2020), le Clos d’Antheit (0,35ha)…

Mais en réalité, la tendance la plus active se situe dans les vignobles utilisant des cépages conventionnels, tels que Chardonnay, Pinot noir (ou Meunier) ou Auxerrois, pourtant réputés plus difficiles à cultiver en Belgique.

Le Domaine des Avelines a vendangé pour la première fois en septembre dernier. © Vanel
Vincent Dienst, maître de chai à Bousval – © Vanel

Les deux grands acteurs sont cette fois le Domaine de Bousval (8ha) et le Domaine W (8ha), mais il ne faudrait pas oublier le Poirier du Loup (bientôt 2ha) certifié depuis 2012, ou Marquise de Moulbaix (3ha), le Domaine La Falize (2,5ha), le Domaine XXV (8ha plantés en 2018 et 2020) ou encore le Domaine du Dièdre noir (2,6ha en 2019), soit 36.1 ha, plus quelques autres initiatives (Clos de la Fouchère, Doriémont, Clos Bois Marie en conversion) pour arriver à 38 ou 39 ha.

Une des trois parcelles de La Falize – © La Falize

Le Domaine du Ry d’Argent n’est pas en bio, mais vient de convertir la parcelle de deux hectares qu’il a plantée au Château de Ronchinne (ex-Château de la Poste).

A Torgny, les pieds ont été plantés au siècle dernier… mais ils ne sont certifiés bio que depuis 2012 – © Vanel

Enfin, seul vignoble bio dans ce cas, le domaine Tour de Tilice (5ha) à Fexhe Slins a opté pour les cépages classiques et les résistants. Le domaine est certifié bio depuis ce mois de janvier.

Le total atteint donc 112 hectares certifiés (ou en conversion) alors qu’il n’y en avait que 38 en 2018. Sans exagérer, on peut donc dire que le bio représente aujourd’hui plus de 40% du vignoble wallon ! Chapeau bas !

Marc Vanel

 

Lire aussi:

Vers une association wallonne des œnologues ?

Recyclons les pieds de vigne arrachés

 

Le travail de la vigne reprend bientôt

Fin décembre au Domaine de Bellefontaine – Photo: Vanel

Lorsqu’elle n’est pas dirigée, la vigne a tendance à pousser dans tous les sens, elle est bel et bien une liane qu’il s’agit de tailler en début d’année pour qu’elle reprenne de plus belle au printemps. Ce toilettage commence généralement dès décembre mais surtout en janvier, aux alentours de la Saint-Vincent, le patron des vignerons dont la mémoire est honorée le 22 janvier.

Après les vendanges, à la fin de l’automne, les dernières feuilles des pieds de vigne sont tombées et, après un premier nettoyage des parcelles, la vigne est entrée en période de repos, appelée dormance. La sève étant elle aussi retombée, la vigne se met en repos hivernal et peut alors supporter des températures relativement basses.

De décembre à mars, diverses opérations de taille sont menées afin de maintenir la croissance végétative de la vigne et gérer la future production de raisins.

Dans le vignoble de Vin de Liège à Oupeye – Photo: Vanel

La taille va réguler le nombre de grappes et donc le rendement, mais pas nécessairement la vigueur. Celle-ci est plutôt déterminée par d’autres facteurs tels que la fertilité du sol, les pratiques culturales (enherbement ou non), le choix du porte-greffe, le clone, …

Souvent on adapte la « charge » en fonction de la vigueur de la vigne. Sur des pieds à forte vigueur, on peut plus les charger. Tandis que sur des vignes peu vigoureuses, il vaut mieux limiter la charge, sinon on risque d’affaiblir le pied. La taille permet donc d’arriver à un certain équilibre.

Si certains entament les travaux de nettoyage du vignoble dès le mois de décembre, on considère habituellement que c’est la Saint-Vincent, célébrée le 22 janvier, qui marque habituellement la fin du travail en cave et la reprise du travail dans les vignes.

« À la Saint-Vincent, le vin monte aux sarments, s’il gèle il en descend », ou encore « À la Saint-Vincent, l’hiver se reprend ou se casse les dents » disent les proverbes populaires.

En février-mars, si vous promenez dans les vignobles, vous verrez des gouttes de sève s’échapper des endroits où les bois ont été coupés, on dit que la « vigne pleure ».

La vigne se réveille – Photo: Alec Bol – Vin de Liège

La sève remonte et s’écoule par les plaies causées par la dernière taille d’hiver. Ces pleurs constituent la première manifestation de la reprise d’une vie active de la vigne.

La vigne se réveille lentement et son activité reste faible jusqu’au débourrement, moment où les bourgeons s’ouvrent et se développent.

En mars, le bourgeon est encore dans le coton, la sortie des feuilles débutera le mois suivant seulement.  C’est également le cas des arbres et des arbustes, pas uniquement de la vigne. Le gel est une redoutable menace pour tous à cette période.

Un nouveau cycle végétatif démarre en mars-avril, selon les régions, et durera jusqu’à la mi-novembre où redémarre un nouveau cycle hivernal durant lequel la vigne se repose. Ainsi va la vigne…

Carton plein pour « Trinquons local ! »

Franc succès pour la campagne de l’APAQ-W, « Trinquons local » qui, pour cause évidente de pandémie, a dû se dérouler en mode virtuel et non directement chez les producteurs wallons de boissons comme cela se faisait depuis plusieurs années.

Du 15 novembre au 15 décembre, l’APAQ-W a diffusé des dizaines de séquences filmées de 60 à 90 secondes présentant les brasseries, vignobles et distilleries de Wallonie qui en sont membres et mettant en scène les deux Ambassadeurs de l’Agence, Sandrine Dans et Eric Boschman, qui avaient l’air de bien s’amuser…

Diffusées sur le site internet « trinquonslocal.be » (près de 25.000 visiteurs uniques en un mois), sur une chaîne Youtube dédiée et sur diverses pages Facebook, dont celles des deux animateurs, ces « capsules vidéo » ont créé une audience de plusieurs centaines de milliers de personnes.

Photo: Apaq-W

« Cet événement », commente Philippe Mattart, Directeur général de l’APAQ-W, « a apporté une véritable visibilité aux boissons wallonnes, et en particulier aux vins dont le niveau de qualité ne cesse de monter depuis presque 20 ans.

Nous devons renforcer la place des vins locaux, sachant que leur compétitivité n’est évidemment pas basée sur leur prix mais sur leur qualité et leur spécificité. Nous ne devons pas chercher à imiter les vins français ou italiens, mais bien valoriser des vins qui représentent vraiment leur terroir et que l’on peut servir avec des plats de la gastronomie wallonne. »

Au sein de l’APAQ-W, Françoise Dargent, en charge du secteur vins, se réjouit elle aussi du succès de l’action. « Suite à la campagne, confie-t-elle, 45 producteurs des 3 secteurs confondus ont souhaité s’affilier à l’Agence et participer à la campagne 2021 que nous commençons déjà à organiser. Nous allons égaelement pérenniser le site et continuer à l’étoffer tout au long de l’année. »

Plus d’infos : trinquonslocal.be